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Arts plastiques : la vie difficile des galeries

Jour après jour, les Galeries d’art casablancaises disparaissent les une après les autres. Ces espaces d’expositions qui participent activement à la vie culturelle de la ville ne peuvent plus résister au mercantilisme ambiant dans une métropol

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Premier foyer intellectuel du pays, Casablanca est une ville où convergent toutes les tendances artistiques marocaines. Les principales galeries, les librairies d'art, ou les centres culturels y ont élu domicile et participent activement à la vie culturelle de la ville.

Mais depuis quelque temps, les choses ont pratiquement changées. La vie culturelle casablancaise s’éteint petit à petit. Les Galeries d’art qui fussent jadis un lieu de foisonnement de toutes les tendances plastiques connaissent aujourd’hui un véritable déclin. Les fidèles et les initiés de ces espaces d’expositions se souviennent avec un air de nostalgie des galeries Nadar, Bassamatt, Al Wassiti et tous récemment d’Al Manar qui vient de baisser le rideau.

En parallèle à cette série de fermeture, la communauté urbaine a repris même le local qu’il avait attribué à l’Association nationale des arts plastiques au complexe sportif Mohammed V qui servait de lieu d’exposition aux artistes casablancais. Pire encore, la galerie municipale a été transformée en siège d’un parti politique.
Même topo pour la galerie Al-Qods situé à la proximité du parc de la Ligue Arabe qui a été attribué à une Association culturelle alors que la logique aurait voulu qu’elle soit un lieu d’exposition.

Plusieurs autres galeries de la place pourraient également être fermées. C’est le cas de la galerie Chorfi dont l’idée hante déjà son propriétaire qui pense partir s’installer en Europe.

Tous ces espaces d’expositions qui baissent le rideau les uns après les autres n’ont pas pu résister au mercantilisme ambiant dans une métropole trop prise par le souci du quotidien. Et pourtant le marché de l'art, au sens occidental du terme, commence à sortir de l'ombre, mais il ne profite pas aux Galeries d’art pour la simple raison que les acquéreurs de toiles préfèrent acheter directement les tableaux auprès des artistes au lieu de passer par les galeries. Cette démarche permet aux acquéreurs d’économiser jusqu’à 40% de la valeur de la toile.
L’artiste peintre, Zyne, président de l’Association nationale des arts plastiques, juge ces pratiques défavorables aux galeries.

Ces démarches, note Zyne, menacent de disparition les espaces d’expositions encore en activité. Tous les artistes habitués de ces galeries comme Abouelouakar, Zyne, Azouzi, Belkahia, Binebine, Kacimi, Kantour, Lagzouli, Miloudi, Nabili, Sadouk Yamou et autres devront se rabattre sur d’autres espaces d’exposition ou transformer leurs propres ateliers en galeries d’exposition.

Pour sortir de ce malaise, M. Zyne estime que les banques devront acheter des tableaux aux galeries pour les maintenir en vie. Les tableaux acquis doivent être exposés dans des lieux publics afin que tout le monde puisse les admirer sinon l’art plastique sera uniquement à la porté de quelques initiés.
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