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Campagne agricole : la pluie au rendez-vous

Des précipitations ont touché le Royaume ces derniers jours avec un volume plus ou moins satisfaisant selon les régions. Elles ont coïncidé avec le démarrage de la saison agricole. L'arrivée de la pluie dans le temps aura un impact certain sur le moral de

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Le démarrage de la saison agricole a commencé. Les préparatifs vont bon train. Les prémices d'une bonne année sont là. L'espoir est relancé incitant les agriculteurs les plus pessimistes à travailler. Le cycle infernal des années successives de sécheresse est toujours dans l’esprit.

Mais les bons résultats de la précédente campagne ont redonné plus de confiance et consolidé la trésorerie des agriculteurs. Une petite tournée dans les souks hebdomadaires à la campagne laisse présager une satisfaction générale. Même si on déplore le renchérissement des produits agricoles à quelques semaines du Ramadan. On note également une tendance à la hausse des semences et surtout les certifiées et on s’interroge si l’Etat va les subventionner pour cette saison. Faut-il rappeler que leur utilisation a beaucoup d’effets sur les rendements.

L'emblavement des terres est la première opération avant les semis. Il permet de bien travailler le sol, ce qui facilite la poussée des plantes et profiter au maximum des qualités du terroir. C'est ce qui explique les disparités de rendement dans une même zone qui a reçu le même niveau d'eau. D'ailleurs, l'une des principales failles de notre agriculture est sa faible mécanisation. Seulement un exploitant sur deux a recours aux moyens techniques ; et 52% utilisent les engrais alors que les semences sélectionnées ne sont acquises que par 16%.

Malgré les incitations financières offertes par le Crédit Agricole et les subventions accordées par l'Etat, la plupart des agriculteurs ne possèdent pas les moyens techniques de production. Ils sont obligés de les louer soit à cause de leur coût trop élevé par rapport à leur pouvoir d'achat ou bien de l'étroitesse de leurs exploitations qui ne dépassent guère les 3 hectares en majorité.

Le nombre des tracteurs avoisine les 50.000 dont 50% ont plus de 10 ans. Ce qui fait qu'il y a un tracteur pour 200 hectares alors que les normes internationales exigent un tracteur pour 100 hectares. Pour les moissonneuses-batteuses, il existe 4.000 environ alors qu'il y a presque 160.000 motopompes. Mais le crédit Saqii avec ses avantages et ses facilités, a encouragé massivement l'acquisition de ces engins notamment dans les régions du Haouz et du Souss qui ont énormément souffert des aléas climatiques défavorables ces dernières années.

Et même s'il y a une introduction des moyens techniques encore fallait-il les utiliser adéquatement. 70% des exploitants recourent au cover-crop pour l'emblavement de leur terre car il est rapide et aussi moins cher dans le loyer alors qu'il n'est pas adapté au sol marocain.

En ce qui concerne l'élevage, toutes les mesures ont été prises pour assurer un approvisionnement satisfaisant en aliment de bétail. L'aliment composé garde le même niveau de prix mais les fabricants se plaignent des intrants notamment le maïs qui reste toutefois soumis à des droits de douane élevés. Les autres aliments, le son, les betteraves et l'avoine ont vu leur prix diminuer par rapport à la campagne précédente. Le prix de la botte de paille a vu son prix reculer. Il a passé de 8 dirhams à 5 dirhams en une semaine après les dernières précipitations et le prix risque encore de baisser. La plupart des éleveurs se basent sur les parcours naturels notamment pour les ovins.

"Si les choses passent normalement et les chutes de pluies respectent le calendrier agricole, le pâturage sera abondant et le bétail en excellente santé et en bonne forme en prévision de l'Aïd Al Adha qui ne lui reste d'ailleurs que quatre mois", déclare un exploitant de la région de Benslimane et d'ajouter “une bonne année agricole sera pour le bien de tout le monde on pourra néanmoins payer nos dettes vis-à-vis du Crédit Agricole et l'activité dans les souks hebdomadaires prendra de l'élan”. On s'attend pour cette année un emblavement record des terres qui dépasse au moins les 5,6 millions d'hectares en attendant les cultures printanières.
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