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Construire pour l’avenir : l’unité de la ville a ses exigences


Après que les urnes se soient prononcées, c’est la bataille pour la présidence des mairies dans les grandes villes qui s’ouvre dans le cadre du nouveau code des communales consacrant l’unité de la ville.

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Désormais, les six grandes villes du pays auront un maire qui dispose de compétences élargies.
D’où la question : le maire d’une ville unifiée dont il aura la charge, serait-il en mesure de lui éviter les tourments dont elle était l’objet au cours des expériences passées ?

C’est sûr que c’est l’ancien système privilégiant l’autonomie des communes urbaines dans le cadre d’une même ville comme Casablanca, qui a été en grande partie responsable des aberrations qui ont entaché le travail des communes et a empéché l’émergence de projets structurants. Un exemple ? Chaque commune croyant devoir avoir son complexe culturel ou son marché, on a eu une profusion de constructions, qui parfois, se retrouvent à quelques mètres l’une de l’autre bien que situées sur le territoire de deux communes différentes.

Un autre exemple : les voies de communication se trouvant dans la ligne de séparation entre deux communes posent souvent problème dès qu’on envisage leur réfection, surtout si elles se trouvent entre deux communes dont les moyens sont inégaux, ou dont les responsables n’ont pas les mêmes priorités. Comment alors procéder à la réfection d’une route commune? Par le biais de communautés urbaines dont ce n’est souvent pas la première priorité. Mais il est des aberrations encore plus préjudiciables à la ville, qui se produisent au sein d’une même commune et dont l’origine est souvent le manque de terrain constructible dans le territoire de l’entité.

On sait que le patrimoine foncier diffère quantitativement d’une commune à l’autre ; tandis que Sidi Belyout a pratiquement épuisé le sien, celle de Ben M’sik-Sidi Othman en a à revendre. Le problème c’est que Ben-M’sik-Sidi Othmane se plaint de n’avoir pas les moyens de concrétiser ses projets sur des terrains disponibles, Sidi Belyout qui dispose de moyens conséquent souffre du manque de patrimoine foncier à sa disposition.

Resultat : tandis que Ben-M’sik ne sait que faire de ses terrains vagues, Sidi Belyout s’ingénie à bétonner la moindre parcelle de terrain sur son territoire.
C’est ce qui a donné naissance à la réfection d’un terrain de foot–Philippe- en plein centre ville, alors qu’il aurait mieux valu installer un autre plus accessible et mieux situé à Sidi-Othmane. A Benjdia, il manquait certes, un lieu d’animation, mais pas un parking à plusieurs étages flanqué d’un garage pour les véhicules de la commune y compris les bennes d’ordure. On imagine le résultat : les odeurs nauséabondes se répandent dans l’air sur un rayon de cent mètres à la ronde y compris autour de la mosquée fraîchement construite. Ne parlons pas des autres sources de saleté et pollutions, fumées d’échappements, graisses noirâtres des moteurs etc…

En fait on a remplacé un problème par un autre : en lieu et place de la pollution et à l’encombrement dus à la gare routière, on a aujourd’hui, la même pollution et le même encombrement grâce au parking et au garage.
Tout cela faute de terrain sur le territoire de la commune.

Ce genre de problèmes pourrait-il être éviter dans le cadre de l’unité de la ville. Sûrement mais à condition que la mairie cesse de naviguer à vue et d’avoir une vision globale de la ville qui prend en compte aussi bien les besoins immédiats que les exigences de l’avenir. On ne construit pas une ville sous la pression des besoins instantanés, on construit pour répondre aux besoins des prochaines années.
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