Menu
Search
Vendredi 29 Mars 2024
S'abonner
close
Vendredi 29 Mars 2024
Menu
Search
Accueil next Naissance de SAR Lalla Khadija

Développement : les potentialités écotouristiques

Le tourisme qui signifiait à ses débuts “l’art de faire un tour” a beaucoup évolué au cours de deux siècles environ depuis son apparition. Si ce mot désigne en fait l’ensemble des déplacements pour les loisirs, il reste néanmoins d

No Image
Ces déplacements de populations qui s’effectuent dans des cadres individuels ou collectifs ont habituellement un ou plusieurs objectifs motivant ou définissant le type de voyage : vacances, agrément, visite familiale, cure, sport, chasse, pêche et même pèlerinage.

De tailles diverses, ces mouvements de populations engendrent des investissements, des flux, des équipements, des activités mais créent aussi des incidences, des pollutions, des transformations, voire des mutations socio-spatiales de grande envergure. C’est ainsi qu’on parle parfois non pas d’activités mais d’industrie touristique.

Superficialité

Le touriste qui est généralement connu pour sa “superficialité” au niveau de ses déplacements effectue souvent ses tours rapides pour contempler, découvrir, consommer, occuper le temps et se divertir sans se soucier aucunement du revers de sa visite. Ainsi, cette activité qui est censée apporter des bénéfices et des ressources financières pour les accueillants et les organisateurs peut également avoir un impact négatif sur l’environnement tant physique qu’humain.

Les milieux affectés par ces impacts touristiques ont, plus ou moins, rapidement favorisé l’apparition d’une conscience écologique tendant à pallier à la situation. C’est ainsi que certains nouveaux espaces touristiques se sont vus exclure le tourisme lourd, dit de masse, encombrant, polluant et écologiquement coûteux au profit d’un autre plus adéquat, dosé, orienté et par conséquent maîtrisé : l’écotourisme. Mais, des questions demeurent bien posées quant à l’efficacité des formules et aux impacts prévus.

Géographes, anthropologues et sociologues se sont penchés sur les questions posées par les différentes formes de tourisme. L’écotourisme qui prit d’abord plusieurs appellations (tourisme de nature, tourisme doux, tourisme vert, tourisme responsable...) est vu par certains comme un outil de développement économique qui préserve les écosystèmes, tandisqu’il est vu par d’autres comme un “cheval de Troie” qui préserve les “artefacts de la culture” tout en détruisant l’esprit qui les a créés.

Besoin économique

L’écotourisme ne signifie pas seulement l’organisation de voyages et de visites à travers les milieux écologiques, comme l’étymologie du mot peut le sous-entendre. Il ne s’agit pas non plus de déplacements du touriste au cours desquels il respecte, ou doit simplement respecter les milieux visités, mais de tout un système d’exploitation économique, durable et respectueux des ressources touristiques tant naturelles que culturelles. Ce système doit être basé sur une approche participative qui a fonction d’éducation et de sensibilisation tout en générant des revenus. Dans cette optique, une part des apports financiers doit servir au maintien et à la protection de l’environnement contre la dégradation et le déséquilibre.

L’environnement qui se dégrade n’est pas toujours la victime du touriste mais aussi seule de la population locale démunie, inconsciente ou encore cupide. Dans ce contexte, l’éducation et la sensibilisation peuvent jouer un rôle dans la protection de l’environnement à différentes échelles : locale, régionale, nationale et même mondiale, ce qui nécessite une bonne formation pour une gestion durable des activités écotouristiques. C’est ainsi que l’organisation mondiale du tourisme (OMT) avait défini le “tourisme durable” comme une “façon de gérer toutes les ressources permettant de satisfaire les besoins économiques, esthétiques et sociaux et de préserver l’intégrité culturelle, les écosystèmes, la biodiversité et les systèmes de soutien de la vie”. Or, la satisfaction des besoins économiques n’incombe pas au seul secteur écotouristique mais à l’ensemble des secteurs dans le cadre d’un développement intégré qui tient compte des incidences avec l’environnement.

Faible coût

Si le développement économique et social exige parfois de gros investissements, le développement de l’écotourisme ne nécessite pas d’investissements considérables car le tourisme écologique n’est pas très affecté par les vicissitudes que connaît habituellement le tourisme international, sauf en cas de guerre, d’insécurité ou d’épidémie.

Par ailleurs, il peut bénéficier d’une clientèle aussi bien nationale qu’internationale, du fait du faible coût des séjours et peut s’étaler sur une longue période de l’année par le biais de l’information et de l’encouragement, à la création d’une “culture écotouristique nationale”.

On peut considérer que la création et le développement de l’écotourisme demeurant, non seulement un besoin économique pour générer des revenus aux populations locales qui manquent de ressources mais aussi une exigence basée sur la nécessité de protéger les milieux sensibles de toute forme de dégradation en vue de préserver le capital naturel et culturel. La création de nouvelles sources de revenues pour les populations peut également signifier l’allégement, voire l’arrêt de leur pression sur les ressources locales habituelles.

Cela peut être largement bénéfique pour les ressources qui constituent un patrimoine fragile dont l’exploitation n’est pas souvent aisément contrôlée”.

* Enseignant-chercheur à l'Université Mohammed 1er d'Oujda
Lisez nos e-Papers