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Gouvernements et ONG se mobilisent : le travail des enfants est condamnable

L’Organisation internationale du Travail (OIT) a décrété, en 2002, le 12 juin, journée mondiale contre le travail des enfants pour renforcer le mouvement mondial contre le travail des enfants, qui peut déjà se réjouir de certains succès comme le nom

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Au total, 246 millions d’enfants entre 5 ans et 17 ans, soit un enfant sur six, travaillent, essentiellement dans l’agriculture. Selon un rapport de l’OIT intitulé «Un avenir sans travail des enfants», 73% de ces jeunes - environ 179 millions, soit un enfant sur 8 - sont soumis aux «pires formes de travail», qui mettent en péril leur bien-être moral, mental et physique et 8,4 millions sont assujettis à des activités «intrinsèquement condamnables» - esclavage, servitude pour dettes et toutes autres formes de travail forcé, y compris la prostitution, l’enrôlement dans des forces armées, la pornographie… En outre, les chiffres montrent que l’esclavage n’a pas disparu, puisque quelque 5,7 millions de jeunes sont asservis ou sont forcés de travailler.
Ces enfants ont souvent beaucoup de problèmes pour obtenir de l’aide, non seulement parce qu’ils sont jeunes, mais aussi parce qu’ils ne possèdent aucun certificat de naissance ou papiers officiels et qu’ils sont donc «invisibles». «Les formes les plus dangereuses de travail des enfants dépassent largement nos estimations précédentes», s’alarme l’OIT. Sept enfants sur dix travaillent dans des exploitations agricoles, souvent pour une production locale destinée à leur propre famille. Mais environ 10 millions d’enfants (en Asie, en Afrique, en Amérique du Sud) travailleraient pour une activité d’exportation, c’est-à-dire, in fine, pour des entreprises occidentales. Les secteurs les plus exposés à ce genre de pratique sont le textile, la fabrication des tapis, la récolte de tabac ou de cacao à destination des grands groupes internationaux.
Si l’action des gouvernements est essentielle pour abolir le travail des enfants, le Fonds des Nations Unis pour l’Enfance (UNICEF) souligne qu’elle doit être menée dans le cadre de vastes partenariats. Le Fonds travaille en étroite collaboration avec l’OIT, d’autres institutions des Nations Unies et diverses organisations non gouvernementales (ONG) pour demander la ratification et la mise en œuvre de la Convention 182 de l’OIT sur les pires formes du travail des enfants.
Parmi les accords qui obligent les gouvernements à prendre des mesures contre le travail des enfants, on peut citer la Convention relative aux droits de l’enfant, qui est le traité international sur les droits de l’Homme qui a été ratifié par le plus grand nombre de pays.
Au Maroc, le phénomène du travail des enfants existe notamment dans les secteurs de l’artisanat et ce, malgré les efforts déployés pour l’éradiquer ou du moins le réduire ce qui nécessite la consolidation des efforts des autorités et des organisations non-gouvernementales pour parvenir à cette fin.
Selon une enquête réalisée à Fès par l’UNICEF sur un échantillon de 809 enfants travaillant dans le secteur de l’artisanat, près de 595 enfants ont entre 12 et 15 ans, 108 entre 9 et 11 ans et 89 entre 16 et 18 ans.
Eu égard aux efforts déployés par le Maroc visant à promouvoir la situation de l’enfance dans les domaines de l’éducation et de la santé, la représentante de l’UNICEF au Maroc, Mme Maie Ayoub Von Khol s’est félicitée récemment à Genève des grandes réalisations accomplies dans le domaine des droits de l’enfant, soulignant la nécessité de coordonner les actions entreprises par l’UNICEF au profit de l’enfance au Maroc.
Elle a, en outre, indiqué qu’après l’examen du 2e rapport périodique du Maroc par le comité des droits de l’enfant des Nations Unies, les experts onusiens ont constaté les grandes réalisations accomplies par le Maroc dans le domaine de l’enfance.

Manque de statistiques

Pour sa part, la secrétaire d’Etat chargée de la Famille, de la Solidarité et de l’Action sociale, Mme Yasmina Baddou, a annoncé que son département œuvre en collaboration avec la Ligue marocaine pour la protection de l’enfance et les départements ministériels concernés à l’élaboration d’un code des droits de l’enfant qui verra le jour au mois de février prochain.
Le code des droits de l’enfant constituera un cadre juridique pour la protection de l’enfant, ce dernier pouvant constituer une entrave au développement si des mesures ne sont pas prises pour le protéger, a-t-elle dit, appelant à accorder la priorité à l’enfant dans les stratégies de travail notamment en raison de l’insuffisance de données et de statistiques en la matière.
Pour sa part, le ministre de l’Emploi, des Affaires sociales et de la Solidarité, Mustapha Mansouri, a passé en revue à Genève, avec le directeur du Programme international pour l’élimination du travail des enfants (IPEC) du BIT, Frans Roselaers, l’état d’avancement du Programme IPEC au Maroc, et les efforts déployés par le Royaume pour lutter contre le phénomène du travail des enfants. Les deux parties ont notamment évoqué les nouvelles possibilités que devrait offrir le financement de 2 millions de dollars accordé récemment par le gouvernement américain, pour un élargissement des zones d’intervention du Programme IPEC au Maroc .

Le bien-être de l’enfant, mesure fondamentale du progrès

La directrice générale du Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF), Mme Carol Bellamy, a exhorté mercredi les dirigeants africains à «utiliser le bien-être de l’enfant comme mesure fondamentale de l’évaluation des progrès réalisés dans leur continent».
«Nous sommes tous d’accord sur un fait: les gouvernements doivent investir en faveur de leurs enfants afin de pérenniser le progrès humain», a indiqué Mme Bellamy, dans un message adressé aux dirigeants participant au sommet africain, dont les travaux ont été ouverts mercredi à Durban (Afrique du Sud).
Selon un communiqué du bureau de l’organisation à Rabat, Mme Bellamy a également appelé les pays africains «à concentrer leurs maigres ressources sur l’investissement dans les domaines de la santé, de l’éducation, de l’égalité et de la protection des enfants».
La directrice générale de l’UNICEF, dont la proposition a été présentée aux participants à ce sommet sous forme d’un livre blanc de 50 pages intitulé «Les jeunes et le NEPAD», a par ailleurs soutenu la proposition du NEPAD (Nouveau Partenariat pour le Développement de l’Afrique) d’un système annuel «d’examen par les pairs». Elle a expliqué que l’UNICEF et d’autres institutions des Nations Unies sont disposées à soutenir de tels examens en fournissant des données statistiques uniformes nécessaires à la mesure des progrès effectués par les pays, rappelant à ce propos le rapport annuel de l’UNICEF «le progrès des nations», qui pourrait servir de modèle et de référence pour l’examen par les pairs et les comparaisons entre les pays, effectuées dans le cadre du NEPAD.
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