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La RATC à la croisée des chemins

Au mois d'octobre dernier, le conseil de la communauté urbaine avait examiné une question importante dans le domaine du transport public en commun, en ce sens qu'il va prendre désormais en charge les dettes contactées par le R.A.T.C, au profit du F.E.C (F

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La R.A.T.C revient de nouveau sur le scène, les responsables au niveau du ministère de tutelle se penchent sur son cas. Le parcours de la R.A.T.C est assez typique, pour qu'une solution, s'il y a une solution, soit généralisée à toutes les régies qui assurent une mission de service public!
Un des responsables de la R.A.T.C. l' a dit avec une voix triste : «Depuis de longues années, la R.A.T.C supporte avec courage le mal-être des fans du football, à chaque rencontre, et l'humour noir des usagers qui ne veulent pas payer un ticket… et c'est quand même 50% des recettes qui s'en vont dans l'air mais tant bien que mal la régie est appelée dans toutes les conditions à assurer la continuité de ce service public vital à l'économie d'une ville de l'importance de Casablanca…»
Mais les difficultés de la R.A.T.C ne datent pas d'hier. Les premières secousses ont commencé à se faire sentir dès 1982, aggravées davantage par l'entrée en lice et en vrac de sociétés concessionnaires, deux ans après.
En effet dès le départ, l'étude des lignes et les choix opérés ont été de façon à concurrencer le R.A.T.C et non pas à l'appuyer. On se rappelle bien de cette société dite «Zahraoui», qui a fait plus de dégâts que de souvenirs heureux. Ce transporteur tombé des nues, malmenait aussi bien ses chauffeurs, ses véhicules et les usagers. Mais ce temps est passé, se plaît à répéter M. Abderrahime Mebchour, chef de service à la communauté urbaine.
Un tel rythme a permis pendant vingt ans, aux sociétés concessionnaires de concurrencer la R.A.T.C. dans son propre terrain et de peser lourdement sur sa balance de paiement.
A ce propos justement et au cours de la dernière réunion du conseil de la communauté, M. Abdemalek Boute, directeur de la R.A.T.C avance des chiffres : la R.A.T.C. a des dettes de l'ordre de 486 millions de dirhams, d'autant plus qu'elle accuse chaque année un manque à gagner du scolaire avec ses 40.000 adhérents.
En 25 ans d'existence, la R.A.T.C. n'a pas été capable de remplir sa mission. Cet échec, semble-t-il, a deux causes principales : une politique tarifaire et une productivité faible.
Les tarifs de la R.A.T.C. sont administrés par le ministère de l'Intérieur d'une façon générale, les augmentations de tarifs ont été rares, tardives. Dans la période 1965-90, il n'y a eu que cinq augmentations de tarifs alors que dans la même période, le coût de la vie a été multiplié par cinq. Ces augmentations n'ont chaque fois été concédées que tardivement, c'est-à-dire après plusieurs mois, voire plusieurs années de déficit. Ce retard a été particulièrement au moment du choc pétrolier de 1977-1980, ou encore dans la période 1980-85 quand les prix industriels se sont envolés. Le simple rattrapage accumulé sur l'inflation a imposé des augmentations brutales de tarifs (40% et plus), qui se sont traduites par des baisses sensibles de la fréquentation des transports collectifs (-25%, dans les semaines ou les mois qui ont suivi ces réajustements). A ce propos, l'actuelle direction de la régie affirme qu'elle subit chaque année une perte de 40 millions de dirhams.
En 1964, la R.A.T.C. a été créée dans le cadre de la nationalisation de l'économie nationale et d'établir une politique commune en matière des transports collectifs, assurés par le passé par des sociétés privées étrangères. Après une vingtaine d'années, la R.A.T.C continue quand même à exister à côté de celles de Meknès, Fès et de Rabat alors que celle de Marrakech a déposé son bilan, quelques années déjà…
La proposition faite par l'actuel directeur de la R.A.T.C de consacrer 1% de budget de la communauté urbaine de Casablanca pour renflouer les caisses était-elle nécessaire à elle seule d'aplanir les difficultés de la R.A.T.C? Rien n'est moins sûr, mais il est permis d'être optimiste, le plan de déplacement urbain qui est prêt à l'application, selon M. Abderrahime Mebchour, chef de service à la communauté urbaine, est à même de redynamiser le secteur et de filer un gilet de sauvetage à la R.A.T.C.
La R.A.T.C. continuera à vivre et être à la hauteur des aspirations d'une population fidèle à la couleur bleue des bus…! Il est vrai qu'avec un parc de 230 véhicules et une cinquantaine de lignes, tant bien que mal, exploitées à présent, la R.A.T.C. a des exigences certaines pour qu'elle continue à assumer une mission du service public.
C'est justement à propos de cette mission de service public, qu'il y a eu un malentendu au niveau du cahier des charges définissant la concession. A ce niveau, plusieurs lignes ont été concédées aux «soumissionnaires» les plus offrants…
Des lignes 30 ou 4, à titre d'exemple, n'avaient nullement besoin de renfort, d'autant plus que les autorisations accordées aux taxis blancs de mener des courses à la montre… entre la périphérie et le centre-ville n'étaient pas de nature à faciliter la tâche à une R.A.T.C attaquée de l'intérieur comme de l'extérieur!
Si elle a résisté, c'est bien qu'elle a la vie longue.
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