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En ces derniers jours de décembre, derniers jours de l'an de grâce 2003, les vœux des uns ne ressemblent pas à ceux des autres. Entre ceux qui souhaitent, naïfs et généreux, la paix dans le monde, ceux qui, opportunistes et bien malins, font vœu de voiture nouvelle, d'augmentation de salaire et de super-promotion auprès de la direction générale, il y a plus qu'un pas que personne ne s'aventure à franchir.
Heureusement qu'il y a l'autre communauté. Celle du plus grand nombre.
Celle qui ne fait pas de vœu. Mais qu'est-ce qu'elle cause, cette communauté. Signe extérieur, elle s'adonne à son sport préféré, devenu au fil des ans sport national, plus encore que le golf. Ce sport est pratiqué à toutes les saisons, se décline à tous les temps, sur tous les tons, à tous les modes. Il y a quand même des périodes de pointe : la fin de la saison estivale, le Ramadan, les fêtes entre le 25 décembre et le 3 janvier. Bref, des périodes où on s'ennuie à mort, où il faut bien tuer le temps, relancer la conversation, quand il y a un blanc dans la conversation.
La conversation commence toujours sur le ton de la confidence. « Je le tiens d'un super ami super bien informé qui, lui, le tient du cousin d'une source si tu savais combien elle était autorisée. Et si je te le dis, c'est parce que vraiment je te fais confiance. C'est encore top secret mais ce que je peux te dire c'est que c'est imminent ».
Sous nos cieux, il est toujours imminent. Il est toujours « une question de jours ». Il est annoncé « pour très bientôt, super-prochainement, plus vite que vous ne le pensez ». L'attente s'organise très vite. Les portables fonctionnent à fond et les opérateurs téléphoniques, ravis, font des affaires. Des noms, puis des listes, circulent dans les meilleurs dîners en ville. Les partants, les « ceux qui sont en ballottage », les confirmés, les incontournables, les nouveaux venus pressentis. Ceux qui sont en poste, en l'attendant mais ne voyant rien venir, stressent à chaque fois que le téléphone sonne à une heure tardive.
Pour conjurer le sort, certains font même leurs petits cartons et font vite de le comparer à la dévaluation, parce que, pardi, «c'est une fois qu'elle a lieu qu'on le sait ». Pendant ce temps, la chronique continue. Il sera plus resserré, plus performant, moins lourd, plus dynamique, etc, etc. Question : pourquoi personne n'a-t-il jamais songé à remanier avant même la formation du gouvernement ? Cela nous aurait fait l'économie d'une attente et on aurait pu faire des vœux normaux en cette période de fête…
Heureusement qu'il y a l'autre communauté. Celle du plus grand nombre.
Celle qui ne fait pas de vœu. Mais qu'est-ce qu'elle cause, cette communauté. Signe extérieur, elle s'adonne à son sport préféré, devenu au fil des ans sport national, plus encore que le golf. Ce sport est pratiqué à toutes les saisons, se décline à tous les temps, sur tous les tons, à tous les modes. Il y a quand même des périodes de pointe : la fin de la saison estivale, le Ramadan, les fêtes entre le 25 décembre et le 3 janvier. Bref, des périodes où on s'ennuie à mort, où il faut bien tuer le temps, relancer la conversation, quand il y a un blanc dans la conversation.
La conversation commence toujours sur le ton de la confidence. « Je le tiens d'un super ami super bien informé qui, lui, le tient du cousin d'une source si tu savais combien elle était autorisée. Et si je te le dis, c'est parce que vraiment je te fais confiance. C'est encore top secret mais ce que je peux te dire c'est que c'est imminent ».
Sous nos cieux, il est toujours imminent. Il est toujours « une question de jours ». Il est annoncé « pour très bientôt, super-prochainement, plus vite que vous ne le pensez ». L'attente s'organise très vite. Les portables fonctionnent à fond et les opérateurs téléphoniques, ravis, font des affaires. Des noms, puis des listes, circulent dans les meilleurs dîners en ville. Les partants, les « ceux qui sont en ballottage », les confirmés, les incontournables, les nouveaux venus pressentis. Ceux qui sont en poste, en l'attendant mais ne voyant rien venir, stressent à chaque fois que le téléphone sonne à une heure tardive.
Pour conjurer le sort, certains font même leurs petits cartons et font vite de le comparer à la dévaluation, parce que, pardi, «c'est une fois qu'elle a lieu qu'on le sait ». Pendant ce temps, la chronique continue. Il sera plus resserré, plus performant, moins lourd, plus dynamique, etc, etc. Question : pourquoi personne n'a-t-il jamais songé à remanier avant même la formation du gouvernement ? Cela nous aurait fait l'économie d'une attente et on aurait pu faire des vœux normaux en cette période de fête…
