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Pression urbanistique sur les terres agricoles : la banlieue casablancaise s’urbanise

Casablanca respire très mal. Et pour cause. Les vastes terrains agricoles et les forêts qui entouraient la ville se sont transformés en lotissements résidentiels et en constructions de différents aspects et tailles.

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Les communes sont impliquées dans l’état de délabrement des espaces verts à l’intérieur et à l’extérieur de la ville. Ce sont elles qui ont toléré la transformation de la pépinière municipale en zone d’habitat insalubre et permis l’extension de nombre d’activités commerciales sur le terrain réservé à la pépinière. Cette extension du schéma urbanistique hors du périmètre urbain rend difficile la distinction entre les secteurs agricoles et urbains.

Dans la fièvre des spéculations foncières, la banlieue agricole naturelle s’est transformée en une région urbaine portant tous les aspects de l’urbanisation et subissant la disparition progressive de ses traits naturels et agricoles, augurant que la ville allait entrer dans une nouvelle étape de son développement immobilier urbain. Face à la crise de l’habitat, il est devenu impératif de recourir à l’entourage pour édifier des projets résidentiels.

Il est également devenu quasi-impossible, surtout pour les familles à revenu faible ou moyen, de construire son propre logement à l’intérieur du périmètre urbain. Les terrains manquent. Ceux qui existent sont hors des prix. Les terrains entourant la ville sont donc devenus les terres d’accueil de l’habitat insalubre. Le développement des baraques s’est étendu dans les communes rurales.

L’exemple de la commune de Deroua est édifiant. L’urbanisation de cette commune, jadis rurale, s’est faite d’une manière massive et aux dépens du développement agricole de la région considérée comme l’une des régions les plus fertiles de la Chaouia. C’est une commune qui n’a rien d’urbain.

Aussi, plusieurs communes rurales sont-elles devenues urbaines. Ce fut le cas des communes de Salmia, Médiouna, Lissasfa, Sidi Maârouf, Ahl Loghlam et Aïn Harrouda. Tout en assurant encore des quantités respectables de légumes, la banlieue casablancaise a subi plusieurs transformations profondes qui annoncent la perte de ses particularités agricoles, notamment la partie proche des périmètres urbains, soient les communes de Dar Bouazza, Médiouna, Tit Mellil, Sidi Maârouf, Nouasser, Aïn Harrouda et Bouskoura.


Les observateurs aguerris notent que « la pression urbanistique sur les terres agricoles de la Wilaya revêt un caractère tout particulier. Car, elle est liée à des facteurs à la fois démographiques, socio-économiques et fonciers. La région de Casablanca est limitée par l’Océan Atlantique sur toute sa façade Ouest et est enserrée dans les autres directions par les provinces de Benslimane (Est), Settat (Sud) et El Jadida (Sud-Ouest), elles-même confrontées à leurs propres aménagements territoriaux.

Cette configuration associée à la topographie du terrain détermine les axes d’extension du périmètre urbain en arc de cercle, plus ou moins régulier, allant de Mohammedia (Nord-Est à Hay Hassani (Sud-Ouest). Le secteur ainsi défini comprend une zone urbanisée ou urbanisable continue à l’Ouest, avec des avancées contiguës ou diffuses à la périphérie enclavée en zone rurale. Cette distribution hétérogène peut être l’amorce d’une absorption insidieuse et progressive des terres agricoles par l’urbanisation ».

La partie la plus sollicitée ces dernières années par cette urbanisation accélérée se trouve sur le territoire de Hay Hassani (communes de Bouskoura et Dar Bouazza), probablement en raison de son patrimoine foncier relativement important. Ainsi, par rapport au découpage de 1986, celui de 1992 et de son remaniement de 1996 ont consacré des diminutions de la zone rurale au profit des municipalités, respectivement de 13.336 et 28.656 ha. Cette invasion continue de la banlieue a eu des effets néfastes sur l’environnement. L’espace naturel servant de poumon de ville se rétrécit. Aujourd’hui, les forêts ne couvrent qu’une superficie de 3346 ha, dont celle de Bouskoura en représente environ 90 %.

Étant donné la rareté des surfaces vacantes et la flambée des prix dans le secteur foncier au sein du périmètre urbain et la rude concurrence que se livrent les différents secteurs industriels, plusieurs investisseurs s’accaparent des terrains à l’extérieur du périmètre urbain pour leurs avantages considérables. Près de 40 % du secteur de production situé dans l’entourage agricole découlent du déménagement des entreprises hors du centre-ville.

Le choix pour la construction des unités de production se porte souvent sur des terrains situés dans la campagne. Ainsi, une ceinture industrielle s’est formée autour de Casablanca. Certaines unités de production polluantes ont dû déménager vers la banlieue après qu’elles eurent été nocives, étant donné qu’elles se trouvaient au sein des quartiers résidentiels denses.

Seulement, un nombre indevinable de ces sociétés situées dans les secteurs agricoles continuent à se défaire de leurs eaux usées sans aucun traitement préalable, causant la pollution des sols, de la nappe phréatique et menaçant dangereusement toute la région environnante.
Enfin une bonne nouvelle. L’Agence urbaine de Casablanca, en concertation avec les préfectures et les différents intervenants, mène une étude concernant l’implantation d’une ceinture verte autour de l’agglomération du Grand -Casablanca.

Cette ceinture de 3000 ha environ a pour objectif de délimiter l’extension de la ville vers le Sud et de créer un poumon vert et de nouvelles zones de loisirs.
Dans la commune de Sidi Bernoussi, il sera procédé à l’aménagement de la station d’épuration des eaux en un espace planté d’une superficie de 15° ha. De plus, une marge d’isolement de 50 à 150 mètres est prévue entre Al Qods et la station d’épuration. Les sources de Sidi Bernoussi et l’oued Targa seront aussi aménagées en parc de façon à offrir un passage Nord-Sud entre la mer et les quartiers d’habitations.
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