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Rencontre à l'initiative de l'ONDE : Plaidoyer pour une «protection rapprochée» des enfants

Prémunir l'enfance contre les abus au moyen d'une "protection rapprochée", telle est la préoccupation majeure autour de laquelle se sont focalisés les débats lors d'une rencontre-débat sur la situation des enfants de la région de Casablanca et l'identific

Rencontre à l'initiative de l'ONDE : Plaidoyer pour une «protection rapprochée» des enfants
Initiée par l'Observatoire National des Droits de l'Enfant (ONDE), sous la présidence de SAR la Princesse Lalla Meryem, cette rencontre a été marquée par la présentation de plusieurs projets d'action en faveur de l'enfance notamment pour assurer leur protection dans les milieux scolaire et de travail.

Une enquête réalisée récemment par l'ONDE à ce sujet au niveau de Casablanca est particulièrement intéressante. Elle met le doigt, chiffres à l'appui, sur la précarité des conditions de vie des enfants issus de milieux défavorisés et sonde aussi leurs préoccupations et attentes au niveau de leur famille, quartier et école.
Ainsi, on apprend que plus 25 % des enfants vivent dans des familles ne disposant que d'une pièce habitable et 40 % vivent sous un toit composée de deux pièces. Pire, le chômage frappe 21,1 pc de la population ciblée, presque le double du pourcentage national (11,7 %).

Autres chiffres alarmants, 60 % des petites bonnes sont des filles de moins de 15 ans parmi lesquelles 84 pc sont analphabètes. Cette enquête présentée pour la première fois par M. Mustapha Deniel, directeur exécutif de l'ONDE, révèle aussi que le pourcentage des habitations non raccordées au réseau d'eau et d'électricité dépasse les 11 %, ce qui, avertissent les auteurs de l'enquête, ne favorise pas le bien-être des enfants.
Quant aux attentes exprimées par les enfants et adolescents, l'enquête souligne que ces derniers tiennent beaucoup à l'entente au sein de la famille (50 % des sondés) et à un bon enseignement au sein de l'école.

Mais ce qui est problématique, c'est le fait que les enfants et adolescents intéressés par le travail associatif ne forment qu'une petite minorité (5 %).
S'agissant enfin des craintes formulées par les parents et tuteurs des enfants, on apprend que ces derniers sont particulièrement préoccupés par les fléaux de la drogue et du tabac au sujet des garçons et craignent pour leurs filles le viol et la violence.
Autre rapport qui a retenu l'attention des participants nationaux et étrangers à cette rencontre, celui présenté sur le travail des enfants par Mme Malek Benchekroun, représentante du programme international pour l'abolition du travail des enfants (IPEC). Il ressort de ce rapport que les chiffres officiels au Maroc font état de 600.000 enfants employés dans des travaux plus au moins dangereux.
Sur ce nombre qui n'est d'ailleurs pas exhaustif selon l'intervenante, le programme est parvenu à retirer du circuit du travail quelque 3.000 enfants.
Loin d'être alarmiste, Mme Benchekroun n'a pas manqué de souligner les efforts déployés par le Maroc pour lutter contre le travail des enfants surtout dans l'exécution des tâches dangereuses. Elle a ainsi rappelé les mesures récentes prises par le gouvernement suite à la réforme du code du travail.

Ce nouveau texte dont l'entrée en vigueur est prévue au début de l'année 2004, prévoit en effet des sanctions sévères à l'encontre des employeurs des enfants de moins de quinze ans (25.000 à 30.000 dirhams d'amende et le double en cas de récidive avec un emprisonnement allant de six jours à 3 mois).
Cette rencontre a été aussi l'occasion pour l'ONDE d'informer les participants au sujet des observations finales du comité des droits de l'enfant des Nations unies sur le deuxième rapport périodique du Maroc, lors de la 3ème session en juillet 2003.
Un document dans lequel les rapporteurs onusiens se félicitent d'emblée de la ratification par le Maroc des deux protocoles facultatifs se rapportant à la convention relative aux droits de l'enfant, le premier concernant le trafic d'enfants, la prostitution et la pornographie impliquant des mineurs (octobre 2001), et le second relatif à l'implication d'enfants dans des conflits armés (mai 2002) et les conventions de l'OIT N.138 concernant l'âge minimum d'admission à l'emploi (janvier 2000) et N.182 portant interdiction des pires formes de travail des enfants et l'action immédiate en vue de leur élimination (janvier 2001).

Tout en incitant le Maroc à poursuivre ses efforts dans le sens d'une harmonisation de sa législation nationale avec les chartes internationales en la matière, le comité note avec satisfaction l'application effective au Maroc du programme national pour l'enseignement des droits de l'homme (1994) et se félicite des efforts déployés pour faire connaître largement les principes et dispositions de la convention onusienne relative aux droits de l'enfant.

Contenant quelque 72 observations et recommandations, le rapport du comité recommande notamment au Maroc d'élaborer des programmes et des politiques pour empêcher le placement des enfants dans des établissements et de permettre, si c'est le cas, aux enfants placés de rentrer dans leurs familles le plus souvent possible et de n'envisager le placement d'enfants que comme mesure de dernier recours.

La clôture de cette rencontre rehaussée par un débat franc et parfois des témoignages édifiants de certains acteurs de la vie associative notamment celui de Mme Aïcha Chenna, présidente de Solidarité Féminine, a été marquée par la formulation d'une série de propositions et de recommandations plaidant pour une meilleure prise en charge des enfants et surtout pour une prévention des risques qu'ils peuvent encourir dans les établissements scolaires et surtout dans le milieu du travail.

Un espace euro-méditeranéen de promotion des droits des plus jeunes

Un espace euro-méditerranéen de promotion de la sécurité humaine et des droits de l'enfant a été mis en place, vendredi à Rabat. Il s'agit d'un organisme international placé sous la présidence de SAR la Princesse Lalla Meryem, présidente de l'Observatoire national des droits de l'enfant (ONDE) et ambassadeur de bonne volonté de l'Unesco.Appuyé par un réseau d'antennes dans certains pays de la région euro-méditerranéenne (France, Liban, République et Canton de Genève), cet espace a abouti, grâce aux efforts intenses consentis par plusieurs experts nationaux et étrangers, aux recommandations de la Conférence euro-méditerranéenne sur la sécurité humaine et les droits de l'enfant (Marrakech - 2002), ainsi qu'aux orientations de SM le Roi Mohammed VI exprimées à l'occasion aux participants, en présence des représentants des organismes internationaux tels l'Unesco, l'Unicef, l'OMS, l'Union européenne et les parlements européen et arabe.
Selon les participants - marocains et étrangers - à une rencontre organisée vendredi à l'initiative de l'ONDE, cet espace s'assignera pour mission de traiter les divers problèmes auxquels sont confrontés les enfants, notamment l'exploitation - sous toutes ses formes -, la maltraitance, la violence, la migration, la drogue, le sida.

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