Menu
Search
Samedi 20 Avril 2024
S'abonner
close
Samedi 20 Avril 2024
Menu
Search
Accueil next Mondial de l'Automobile 2006

Barrière en Cisjordanie : la justice israélienne redoute des sanctions

La justice israélienne a pressé vendredi le gouvernement d'Ariel Sharon de tenir compte de la condamnation du tracé de la barrière de sécurité construite en Cisjordanie par la Cour Internationale de Justice (CIJ) afin d'éviter d'éventuelles sanctions.

No Image
Sur le front international, les Etats-Unis ont rappelé à l'ordre M. Sharon sur le dossier explosif de la colonisation, un deuxième aspect de sa politique en Cisjordanie.

"Nous pensons que les Israéliens devraient respecter leurs obligations stipulées par la Feuille de route (...) et nous avons clairement fait savoir que l'expansion des colonies n'est pas conforme à notre interprétation de la Feuille de route", a affirmé jeudi la conseillère de la Maison blanche pour la sécurité nationale Condoleezza Rice.

Elle faisait allusion au feu-vert donné mardi à la construction d'un millier de logements dans des colonies de Cisjordanie alors que la "Feuille de route", le dernier plan de paix international en date, prévoit notamment un gel de la colonisation.

De son côté, la Cour suprême a demandé au gouvernement de s'expliquer dans les 30 jours sur le tracé de la barrière de séparation.
La CIJ a, dans un avis consultatif émis le 9 juillet, déclaré illégale l'édification du "mur", et a appelé Israël à détruire les parties de la barrière se trouvant en territoire palestinien et à dédommager financièrement les Palestiniens pour les dégâts subis.

L'assemblée générale des Nations unies a ensuite adopté le 20 juillet une résolution exigeant qu'Israël respecte l'avis de la CIJ.
Le gouvernement israélien a réagi en proclamant qu'il ne tiendrait pas compte de la condamnation de la CIJ en l'accusant d'avoir "totalement ignoré le fait que le terrorisme palestinien était à l'origine de la construction de cette clôture de sécurité".

Israël soutient que la barrière de quelque 700 km de long en cours de construction vise à empêcher l'infiltration de kamikazes palestiniens sur son territoire.
Les Palestiniens qualifient cet ouvrage de "mur de l'apartheid" et dénoncent l'annexion de facto de larges portions de la Cisjordanie.
Le procureur général Menahem Mazuz, a également mis en garde le gouvernement dans un rapport contre les risques de sanctions. "L'avis de la CIJ est susceptible d'avoir des conséquences graves et dures pour Israël", a prévenu M. Mazuz.

"Cet avis crée un environnement juridique international qui pourrait servir de prétexte à des mesures pouvant aller jusqu'à des sanctions contre Israël dans différents forums", a ajouté le procureur général.

Un deuxième rapport rédigé par des collaborateurs de M. Mazuz recommande au gouvernement de "déployer de gros efforts pour modifier le tracé de la clôture" en tenant compte des principes édictés par la Cour suprême.
Le 30 juin, la Cour suprême d'Israël avait ordonné de modifier le tracé sur une trentaine de km au nord de Jérusalem de la barrière afin de préserver les droits de Palestiniens lésés.

"Les critères sécuritaires pris en considération sont disproportionnées par rapport aux nécessités humanitaires (des Palestiniens)", avait statué la Cour suprême.
Une vingtaine d'appels présentés par des Palestiniens de différentes localités sont actuellement en cours d'examen devant la plus haute instance judiciaire israélienne.

Le ministre de la Justice Yossef Lapid avait évoqué au début de l'année la possibilité qu'Israël subisse un boycottage de la communauté internationale, du même type que celui imposé à l'Afrique du Sud du temps de l'Apartheid.
Sur le terrain, l'armée israélienne a rasé dix maisons palestiniennes et endommagé trois autres lors d'une incursion à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, selon des sources sécuritaires palestiniennes.
Un sexagénaire palestinien blessé jeudi par des tirs de soldats israéliens à Rafah dans le sud de la bande de Gaza a succombé vendredi.

Sharon affirme qu'il appliquera son plan de retrait de la bande de Gaza
Le Premier ministre israélien Ariel Sharon s'est engagé dans des propos rapportés vendredi par le quotidien Yédiot Aharonot à mener à bien son plan de retrait de la bande de Gaza, malgré une défaite cuisante subie mercredi au Likoud, son parti.
"Je suis fermement décidé à appliquer le plan de séparation et à évacuer à la fin de l'année prochaine la bande de Gaza et les implantations du nord de la Samarie" (nord de la Cisjordanie), a affirmé M. Sharon.

"Je continuerai à faire ce qui est bon pour le peuple d'Israël comme je m'y suis engagé: instaurer la paix et la sécurité", a ajouté le Premier ministre.
Il s'agissait des premières déclarations de M. Sharon depuis que les membres de la convention du Likoud ont voté contre l'entrée dans le gouvernement de l'opposition travailliste, alors que M. Sharon la juge indispensable pour réaliser le retrait.

Les "durs" de la droite qui ont mené l'offensive voulaient faire capoter l'évacuation de la bande de Gaza et l'évacuation des 8.000 colons israéliens vivant dans cette région.

Sans l'appoint des travaillistes, le gouvernement Sharon ne dispose pas d'une majorité au parlement depuis que l'extrême droite a fait défection en juin.
Lisez nos e-Papers