Menu
Search
Jeudi 28 Mars 2024
S'abonner
close
Accueil next Mondial de l'Automobile 2006

Elections législatives : les conservateurs iraniens en tête, la participation au cœur du suspense

Les conservateurs iraniens confirmaient samedi les pronostics d'une reprise en main par la droite en arrivant en tête dans les premiers résultats publiés au lendemain des législatives, mais la participation restait la grande inconnue.

No Image
Aucun chiffre de participation, enjeu primordial du scrutin, n'a été annoncé. Selon les indications disponibles, elle est très inférieure au 67,35% de 2000.
Les décomptes définitifs dans 99 circonscriptions de province laissent seulement 14 sièges aux candidats présentés ou soutenus par la seule liste réformatrice, la Coalition pour l'Iran.

Les autres ont été remportés par des candidats conservateurs ou se déclarant indépendants. De nombreux conservateurs ont affiché cette dernière étiquette.
Ces néo-conservateurs affichent communément une image de pragmatiques dévoués à l'islam et discrets, au-dessus des querelles politiciennes qui ont empoisonné la mandature des réformateurs pendant quatre ans. Seize nouveaux élus sont des conservateurs proclamés. Douze autres appartiennent au «Parti de la modération et du développement», conservateur modéré. Quatorze sièges sont en ballottage.

Les résultats définitifs dans les 207 circonscriptions élisant environ 290 députés pourraient être annoncés dimanche. Les premières indications sont conformes aux prévisions annonçant une revanche des conservateurs battus à plate couture en 2000. Les principales personnalités réformatrices ont été interdites de se présenter par les organes de contrôle électoral conservateurs. Un dirigeant du principal parti réformateur, le Front de la participation, a reconnu la défaite: «Les conservateurs auront la majorité au parlement, les réformateurs auront un groupe minoritaire de 60 à 100 membres», a dit à l'AFP Mostafa Tadjzadeh, en dénonçant à nouveau une consultation injuste à ses yeux.

«Si les élections avaient été libres, les réformateurs auraient eu 200 sièges au parlement», a-t-il ajouté. La victoire des conservateurs paraissant acquise, la grande inconnue reste la participation, qui pourrait être annoncée ce samedi. Selon M. Tadjzadeh, «la participation est inférieure à 30% à Téhéran et très probablement à 50% dans le pays».

Le seul chiffre officiel relatif à la participation était cependant celui, obtenu par l'AFP auprès du ministère de l'Intérieur, de 10,249 millions de bulletins dépouillés samedi vers 13h00 (09h00 GMT) dans 125 circonscriptions. Cela représente 22,11% du corps électoral national, mais ne permet pas de déduire un taux. L'Intérieur n'a pas dit en effet combien d'électeurs étaient inscrits dans les circonscriptions où le comptage est terminé.

Les taux estimés divergeaient aussi à Téhéran selon qu'ils étaient avancés par la préfecture réformatrice ou l'organe de supervision du scrutin: 28 à 30%, ou près de 40%.
Face à la menace d'une forte abstention causée par l'invalidation des candidatures réformatrices et les appels au boycottage, mais aussi le désenchantement des électeurs, les conservateurs ont, toute la journée de vendredi, insisté sur la participation «massive».
Les dirigeants conservateurs ont présenté le vote comme une «balle tirée dans le coeur» du président américain George W. Bush, qui se réjouirait selon eux qu'une forte abstention ébranle la légitimité de la République.

Ce qui a précédé la consultation ne préparait pas «des élections libres et honnêtes», ni «compatibles avec les normes internationales», a déclaré un porte-parole du département d'Etat américain, Adam Ereli.

La presse conservatrice a répliqué samedi
en affirmant que «les Iraniens (avaient) brisé l'équation des étrangers».
Les deux principaux quotidiens réformateurs Shargh et Yas-e No étaient eux absents des kiosques. Ils ont été fermés par la justice pour avoir publié la lettre de députés réformateurs s'interrogeant ouvertement sur le rôle du Guide suprême, l'intouchable ayatollah Ali Khamenei, dans l'invalidation des candidatures. Seront élus au premier tour les candidats arrivés en tête avec plus de 25% des suffrages exprimés. Un second tour devrait avoir lieu en mars.
Lisez nos e-Papers