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Hermann Fickinger, conseiller technique principal allemand du projet «Assistance à la gestion des ressources naturelles» au Maroc

Réussir le partenariat signifie réussir la mission d'une aire protégée. Dans le sens d'une approche transversale et participative, ces espaces naturels peuvent être considérés comme des espaces de démonstration pour la gestion durable des ressources natur

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Vous dites que la protection des aires protégées au Maroc doit être un exemple pour la gestion rationnelle et durable des ressources naturelles du pays. Comment peut-on mettre cela en application ?

Les aires protégées au Maroc, comme partout dans le monde, sont des espaces à usages multiples. Conserver un patrimoine naturel et culturel et contribuer au développement local et régional en valorisant les ressources d'une façon durable sont les principaux objectifs. La tâche principale du gestionnaire de cet espace est alors de concilier ces objectifs complémentaires, défendus par les différents groupes d'acteurs. Sur la base d'une vision claire, son rôle est d'animer le débat et d'orienter les discussions afin d'aboutir à un consensus solide. Par conséquent, la mise en œuvre des actions par la suite devient l'affaire de tous les partenaires et sur le plan technique et sur le plan financier.

Dans ce sens d'une approche transversale et participative, les aires protégées peuvent être considérées comme des espaces de démonstration pour la gestion durable des ressources naturelles.

Selon vous, la réussite de votre programme dépend aujourd'hui de la nouvelle culture qui règne au Haut Commissariat des Eaux et Forêts. Qu'est-ce qu'il y a de nouveau dans ce ministère ?

Avec le choix stratégique de S.M. le Roi Mohammed VI en 2002, de transformer l'ex - ministère aux Eaux et Forêts en Haut Commissariat aux Eaux et Forêts et à la Lutte contre la Désertification, rattaché directement au Premier ministre, une vision à long terme a été donnée quant à la gestion de la forêt marocaine et des aires protégées du Royaume. Responsabiliser les collaborateurs en favorisant la décentralisation, organiser le travail sous forme de contrat-programme basé sur des objectifs réalistes ainsi qu'intégrer l'aspect suivi-évaluation comme tâche transversale dans toute action, constituent des innovations sans précédent au sein du département. Informer le grand public et promouvoir activement les missions et acquis à large échelle sont devenues des tâches de première priorité.

Pour la réussite de tout programme, vous insistez sur la notion du partenariat. Quels sont vos principaux interlocuteurs dans ce projet de sauvegarde des aires protégées ?

On pourrait dire que réussir le partenariat signifie réussir la mission d'une aire protégée. Prenons le cas de l'éducation environnementale, une des missions principales d'une aire protégée. C'est un thème qui intéresse les ONG locales de plusieurs villages.

Une ONG régionale joue le rôle d'interlocuteur entre celles-ci, la direction du parc national et les bailleurs de fonds. Le département de l'Education nationale réalise des actions pilotes dans les écoles, une ONG nationale coopère pour la finalisation des outils pédagogiques, la commune rurale met à disposition les locaux nécessaires. A la fin des projets pilotes, comme ceux qui sont actuellement en cours dans les PN de Toubkal, de Souss-Massa et du Bas-Drâa, un engagement mutuel entre tous ces partenaires permet de continuer le travail à plus large échelle et pérenniser ainsi les acquis. D'autres thèmes font actuellement l'objet d'une gestion partenariale, notamment, la promotion de l'écotourisme, la gestion du parcours, l'apiculture ou la lutte contre l'ensablement.

Concernant la politique de protection des ressources naturelles, souvent le principal effort est fourni par le secteur public. Quel est le rôle joué par le secteur privé ?

Si nous admettons que la protection de la nature en général reste avant tout un mandat du secteur public, le montage des Partenariats Public Privés (PPP) est aujourd'hui une option réelle. L'implication du secteur privé doit se faire selon une logique qui fait ressortir les avantages d'une telle démarche pour les deux côtés. Cela est sûrement le cas pour la valorisation d'une aire protégée par l'écotourisme, chantier sur lequel nous travaillons actuellement avec le ministère du Tourisme et des tours opérateurs nationaux et internationaux. Si l'on pense plus loin, la gestion opérationnelle d'une aire protégée pourrait être déléguée à une entité privée comme le prévoit le projet de loi sur les aires protégées. Finalement, la contribution financière à long terme à travers l'alimentation des fonds ou l'éco-sponsoring par les entreprises ou des particuliers sont des éléments intéressants et partiellement déjà en application à travers le monde.

La gestion des aires protégées est un nouveau concept. La loi a-t-elle suivi pour encadrer cette nouvelle politique et quelles sont les mesures pour valoriser ces nouveaux espaces verts ?

Effectivement, la base légale actuelle pour la création et la gestion des aires protégées du Maroc date de l'année 1934. Afin de tenir compte du nouveau concept pour la gestion de ces espaces naturels, surtout après la dynamique déclenchée par le Sommet de la terre à Rio de Janeiro en 1992, un projet de loi sur les aires protégées du Maroc a été lancé depuis l'année 2004.

Cette loi définira les différents types d'aires protégées et leurs objectifs respectifs. Elle donnera un temps large au processus de discussion et de négociation entre les acteurs avant la décision finale sur la création de l'aire protégée. Finalement, elle ouvrira la possibilité d'une gestion déléguée au tiers tels que les collectivités locales, les ONG, d'autres départements ministériels ou même le secteur privé. En d'autres termes, cette loi valorisera au mieux le savoir-faire et les contributions financières de tous les acteurs avant comme après la création de l'aire protégée.


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Afin de tenir compte du nouveau concept
pour la gestion de ces espaces naturels, surtout après la dynamique déclenchée par le Sommet de la terre à Rio de Janeiro en 1992, un projet de loi sur les aires protégées du Maroc a été lancé


Réussir le partenariat signifie réussir la mission d'une aire protégée. Dans le sens d'une approche transversale et participative, ces espaces naturels peuvent être considérés comme des espaces de démonstration pour la gestion durable des ressources naturelles. Entretien avec Hermann Fickinger, conseiller technique principal allemand du projet GTZ " Assistance à la gestion des ressources naturelles " au Maroc.

Vous dites que la protection des aires protégées au Maroc doit être un exemple pour la gestion rationnelle et durable des ressources naturelles du pays. Comment peut-on mettre cela en application ?

Les aires protégées au Maroc, comme partout dans le monde, sont des espaces à usages multiples. Conserver un patrimoine naturel et culturel et contribuer au développement local et régional en valorisant les ressources d'une façon durable sont les principaux objectifs. La tâche principale du gestionnaire de cet espace est alors de concilier ces objectifs complémentaires, défendus par les différents groupes d'acteurs. Sur la base d'une vision claire, son rôle est d'animer le débat et d'orienter les discussions afin d'aboutir à un consensus solide. Par conséquent, la mise en œuvre des actions par la suite devient l'affaire de tous les partenaires et sur le plan technique et sur le plan financier. Dans ce sens d'une approche transversale et participative, les aires protégées peuvent être considérées comme des espaces de démonstration pour la gestion durable des ressources naturelles.

Selon vous, la réussite de votre programme dépend aujourd'hui de la nouvelle culture qui règne au Haut Commissariat des Eaux et Forêts. Qu'est-ce qu'il y a de nouveau dans ce ministère ?

Avec le choix stratégique de S.M. le Roi Mohammed VI en 2002, de transformer l'ex - ministère aux Eaux et Forêts en Haut Commissariat aux Eaux et Forêts et à la Lutte contre la Désertification, rattaché directement au Premier ministre, une vision à long terme a été donnée quant à la gestion de la forêt marocaine et des aires protégées du Royaume. Responsabiliser les collaborateurs en favorisant la décentralisation, organiser le travail sous forme de contrat-programme basé sur des objectifs réalistes ainsi qu'intégrer l'aspect suivi-évaluation comme tâche transversale dans toute action, constituent des innovations sans précédent au sein du département. Informer le grand public et promouvoir activement les missions et acquis à large échelle sont devenues des tâches de première priorité.

Pour la réussite de tout programme, vous insistez sur la notion du partenariat. Quels sont vos principaux interlocuteurs dans ce projet de sauvegarde des aires protégées ?

On pourrait dire que réussir le partenariat signifie réussir la mission d'une aire protégée. Prenons le cas de l'éducation environnementale, une des missions principales d'une aire protégée. C'est un thème qui intéresse les ONG locales de plusieurs villages.

Une ONG régionale joue le rôle d'interlocuteur entre celles-ci, la direction du parc national et les bailleurs de fonds. Le département de l'Education nationale réalise des actions pilotes dans les écoles, une ONG nationale coopère pour la finalisation des outils pédagogiques, la commune rurale met à disposition les locaux nécessaires. A la fin des projets pilotes, comme ceux qui sont actuellement en cours dans les PN de Toubkal, de Souss-Massa et du Bas-Drâa, un engagement mutuel entre tous ces partenaires permet de continuer le travail à plus large échelle et pérenniser ainsi les acquis. D'autres thèmes font actuellement l'objet d'une gestion partenariale, notamment, la promotion de l'écotourisme, la gestion du parcours, l'apiculture ou la lutte contre l'ensablement.

Concernant la politique de protection des ressources naturelles, souvent le principal effort est fourni par le secteur public. Quel est le rôle joué par le secteur privé ?

Si nous admettons que la protection de la nature en général reste avant tout un mandat du secteur public, le montage des Partenariats Public Privés (PPP) est aujourd'hui une option réelle. L'implication du secteur privé doit se faire selon une logique qui fait ressortir les avantages d'une telle démarche pour les deux côtés. Cela est sûrement le cas pour la valorisation d'une aire protégée par l'écotourisme, chantier sur lequel nous travaillons actuellement avec le ministère du Tourisme et des tours opérateurs nationaux et internationaux. Si l'on pense plus loin, la gestion opérationnelle d'une aire protégée pourrait être déléguée à une entité privée comme le prévoit le projet de loi sur les aires protégées. Finalement, la contribution financière à long terme à travers l'alimentation des fonds ou l'éco-sponsoring par les entreprises ou des particuliers sont des éléments intéressants et partiellement déjà en application à travers le monde.

La gestion des aires protégées est un nouveau concept. La loi a-t-elle suivi pour encadrer cette nouvelle politique et quelles sont les mesures pour valoriser ces nouveaux espaces verts ?

Effectivement, la base légale actuelle pour la création et la gestion des aires protégées du Maroc date de l'année 1934. Afin de tenir compte du nouveau concept pour la gestion de ces espaces naturels, surtout après la dynamique déclenchée par le Sommet de la terre à Rio de Janeiro en 1992, un projet de loi sur les aires protégées du Maroc a été lancé depuis l'année 2004.

Cette loi définira les différents types d'aires protégées et leurs objectifs respectifs. Elle donnera un temps large au processus de discussion et de négociation entre les acteurs avant la décision finale sur la création de l'aire protégée. Finalement, elle ouvrira la possibilité d'une gestion déléguée au tiers tels que les collectivités locales, les ONG, d'autres départements ministériels ou même le secteur privé. En d'autres termes, cette loi valorisera au mieux le savoir-faire et les contributions financières de tous les acteurs avant comme après la création de l'aire protégée.
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