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Immigration clandestine et terrorisme

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E phénomène de l'immigration clandestine et le terrorisme en Espagne, sont des aubaines pour les milieux anti-Maroc en Espagne. Aux accusations se mêle le délire.

Chaque fois qu'une patera, chargée de clandestins atteint les côtes espagnoles, d'aucuns crient à l'implication du Maroc. Le cas du naufrage des deux dernières pateras, au large des Iles Canaries en est un exemple. Le phénomène de la migration clandestine est une conséquence logique des déséquilibres socio-économiques entre une Europe extrêmement riche et une Afrique extrêmement pauvre. Accuser les autorités marocaines de « passivité» face aux réseaux mafieux de la migration clandestine est un argument éculé, mais il semble que de l'autre côté de Madrid, impliquer Rabat à tout moment et dans n'importe quoi est devenu un sport national, chez certains courants.

Pourtant, les premiers bénéficiaires de ce trafic d'humains se trouvent de l'autre côté de la Méditerranée. Les agriculteurs espagnols sont très friands de cette main d'œuvre si bon marché et si facile à s'en débarrasser une fois le travail accompli. De temps en temps, des patrouilles de la police espagnole, agissent, conformément aux dispositions la loi 2001 sur les étrangers et arrêtent des agriculteurs en flagrant délit en train d'embaucher des clandestins.

Mais l'origine du mal se trouve ailleurs. Tant qu'il y a des conflits armés en Afrique subsaharienne, comme c'est le cas pour le Libéria, la Sierra Léone, le Ruanda et bien d'autres lieux, le phénomène de la migration clandestine ne tarira point. La passivité de l'Europe, ancienne puissance coloniale de ces mêmes pays, de résoudre ces conflits politico-militaires, qui ne datent pas d'hier, aggrave la fuite de ces subsahariens vers cette même Europe. Pis encore, aux réseaux de l'immigration clandestine s'ajoutent les recruteurs de bombes humaines.

Depuis le 11 septembre, Al Qaida a trouvé en Afrique subsaharienne son terrain de prédilection. Washington, consciente de ce danger vient de renforcer sa présence militaire dans cette région. Ainsi, au côté de sa base en Ouganda et à Djibouti, les Etats Unis sont sur le point de signer des accords militaires avec Sao Tome et Principe, Guinée-Konakry, Ruanda et le Sénégal. Quant à l'Europe elle est absente de cette région. Les souvenirs de l'implication française en Ruanda, en 1994, et celle, actuellement, en Côte d'Ivoire ne peuvent, en aucuns cas, à eux seuls, expliquer l'origine de cette passivité.

Pas de demi-mesures

En outre, l'essor du phénomène de l'immigration clandestine a montré les échecs successifs des approches sécuritaires des Européens. Ni l'installation, comme a proposé récemment le gouvernement italien de Berlusconi, en Afrique du Nord de « camps de regroupement » pour les candidats à l'immigration clandestine ni le renforcement des patrouilles militaires en Méditerranée, ne sont des solutions adéquates à ce fléau. Seule la coopération économique efficace avec des Etats souverains du continent africain est, à long terme, porteuse de solutions à l'immigration clandestine.
En tous les cas, ce n'est nullement au Maroc qu'incombe la responsabilité de résoudre les conflits politico-militaires de l'Afrique subsaharienne pour que l'immigration clandestine cesse et, alors, s'attirer les faveurs des dirigeants espagnols.

Abstraction faite de la couleur politique du locataire de la Moncloa, l'immigration clandestine et le terrorisme apportent du vent au moulin de l'anti-Maroc en Espagne. Ainsi, après huit mois des attentats terroristes de Madrid, plusieurs acteurs politiques espagnols continuent de propager la thèse incriminant le Maroc. Certains sont allés dans leur délire jusqu'à annoncer que le 11 mars est une réponse à la crise de l'îlot Leila. «La vengeance du Maure », c'est le terme qu'ils ont donné à leur délire. Lors de sa comparution, le 15 décembre, devant la commission parlementaire d'investigation du 11 mars, le Premier ministre espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero était catégorique en qualifiant toute allusion à la responsabilité d'un pays tiers dans les actes terroristes de Madrid de « délire profond et grave ». Les premières conclusions de l'équipe du juge Juan Del Olmo, en charge du dossier du 11 mars ont, dans ce sens, affirmé les propos de Zapatero. En revanche, le rapport a lié les attentats de Madrid à la guerre en Irak. Et pourtant, chaque fois qu'un terroriste portant la nationalité marocaine est arrêté, en Espagne, des mauvaises langues évoquent la « responsabilité du Maroc».

Préjugés
Face à l'immigration clandestine ou face à la lutte contre le terrorisme, le Maroc et l'Espagne sont condamnés à s'entendre, tellement les deux pays sont confrontés aux mêmes problèmes.
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