Menu
Search
Jeudi 25 Avril 2024
S'abonner
close
Jeudi 25 Avril 2024
Menu
Search
Accueil next Mondial de l'Automobile 2006

Le Premier ministre indien en visite au Pakistan

La présence du Premier ministre indien Atal Behari Vajpayee à Islamabad marque une nouvelle étape dans le processus de détente lancé au printemps dernier entre le Pakistan et l'Inde, après deux années de crise.

No Image
Même si M. Vajpayee a souligné qu'il se rendait à Islamabad pour un sommet des pays de l'Asie du Sud et qu'il ne prévoyait pas de réunion bilatérale avec les responsables pakistanais, toute l'attention des médias et des milieux diplomatiques se concentrait sur ce possible "sommet dans le sommet".
Après deux années de crise aiguë - et 56 ans de relations conflictuelles entre les deux frères ennemis d'Asie du Sud -, c'est la première visite d'un Premier ministre indien au Pakistan depuis février 1999.

Le même Vajpayee, à la tête de l'exécutif indien depuis 1998, s'était alors rendu à Lahore (est) pour y conclure un accord d'amitié qui avait volé en éclats quelques mois plus tard avec l'aventure militaire pakistanaise de Kargil, sur les hauteurs du Cachemire.

Depuis, et malgré une embellie à l'été 2001, les relations pakistano-indiennes n'ont cessé de se dégrader, au point de placer au printemps 2002 les deux pays au bord d'un conflit militaire qui aurait été le quatrième depuis leur création à la partition de l'Empire britannique des Indes en 1947.
Au coeur du conflit se trouve la province himalayenne du Cachemire, disputée entre les deux pays depuis leur indépendance, et où un mouvement de lutte armée contre la présence indienne a été lancé en 1989. Depuis, entre 40.000 (selon New Delhi) et 100.000 personnes (selon les insurgés) ont trouvé la mort dans ce conflit soutenu, selon l'Inde, par le Pakistan.
En avril dernier, M. Vajpayee, en visite au Cachemire indien, tendait une "main de l'amitié" au Pakistan. Depuis, des relations diplomatiques ont été renouées, les liaisons de transport ont repris par route et par air (et par rail à la mi-janvier) et diverses mesures de confiance ont été adoptées.

Le Premier ministre indien a été reçu samedi à sa descente d'avion en grandes pompes par son homologue pakistanais Zafarullah Jamali, éclipsant les chefs d'Etat et gouvernement des cinq autres pays (Bangladesh, Bhoutan, Maldives, Népal et Sri Lanka) de l'Association d'Asie du Sud pour la Coopération régionale (SAARC), dont le 12e sommet se tient de dimanche à mardi. "A Islamabad, il n'y aura pas de négociations bilatérales" avec le Pakistan, a affirmé M. Vajpayee à une télévision indienne juste avant son départ de New Delhi. "Nous voulons consacrer toute notre énergie à faire de la SAARC un succès", a-t-il ajouté.
Son homologue pakistanais en revanche affirmait dans une interview publiée le même jour qu'il espérait un "sommet structuré". "Il existe une possibilité que je tienne une réunion séparée avec mon homologue indien, car les deux pays sont sortis de l'impasse et il y a maintenant une éclaircie", a souligné M. Jamali.

Au-delà d'une rencontre Vajpayee-Jamali, prévue au sein des conversations multilatérales des responsables des sept pays, c'est une éventuelle rencontre du Premier ministre indien avec le président pakistanais Pervez Musharraf qui tient les médias en alerte. Officiellement, aucune rencontre n'a été prévue avec le général Musharraf, qui vient de recevoir des parlements fédéral et provinciaux pakistanais un vote de confiance qui a validé sa présidence de manière constitutionnelle. Arrivé au pouvoir lors d'un coup d'Etat sans effusion de sang en octobre 1999, le général Musharraf s'était auto-proclamé président en juin 2001, puis avait organisé un très controversé référendum de confirmation en avril 2002.

Renforcée politiquement par ce vote, la position du général Musharraf a néanmoins été affaiblie par deux tentatives d'attentat à l'explosif auxquelles il a réchappé de justesse les 14 et 25 décembre derniers.
Lisez nos e-Papers