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Les députés réformistes rejettent l'appel de Khatami leur demandant de cesser leur sit-in

Les députés réformistes iraniens protestant contre l'invalidation de centaines de leurs candidats aux législatives ont rejeté mercredi l'appel du président Mohammad Khatami à cesser leur sit-in au parlement.

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«La proposition de Khatami de mettre fin au sit-in a été discutée lors d'une réunion. Tous les députés protestataires ont décidé à l'unanimité de continuer leur sit-in jusqu'à ce que nous obtenions un résultat tangible», a déclaré Mohsen Armin, un député réformiste. «Il est naturel pour nous de continuer, car nous n'avons pas obtenu encore satisfaction sur nos revendications», a dit de son côté le frère du président iranien, Mohammad Reza Khatami, vice-président du parlement.
Peu avant, Khatami avait demandé la fin du sit-in observée depuis quatre jours par une dizaine de députés réformistes au parlement, en se déclarant persuadé qu'une solution négociée pouvait être atteinte.

Le Conseil des gardiens, un organe de surveillance constitutionnelle non élu, a invalidé près de la moitié des quelque 8.200 candidatures présentées pour les élections du 20 février.

«Le Conseil des gardiens agira conformément à la loi et le bilan de son action passée démontre qu'il ne cèdera à aucune pression ou agitation», a déclaré mardi le porte-parole du Conseil, Mohammad Jahromi.
Le chef de l'Etat avait auparavant critiqué la décision du Conseil des gardiens d'invalider les candidatures de centaines de réformistes aux législatives de février.
«Malheureusement la sixième législature, qui a été un parlement de réformes, fait l'objet d'une oppression à l'approche des septièmes élections législatives», a déclaré Khatami dans un discours devant le parlement.

«Les forces qui pourraient contribuer à la dignité et à la religion de la nation sont confrontées à des jugements confus», a ajouté le président iranien.

Menaces de démission

Dans un discours adressé à des gouverneurs provinciaux, qui ont eux aussi menacé de quitter leurs fonctions en réaction à l'invalidation de ces candidatures, le président Khatami avait laissé entendre mardi qu'il pourrait lui-même prendre la tête d'un vaste mouvement de démissions.

«Je pense que nous devrions demeurer fermes sur la scène politique et si l'on nous demande de la quitter, un jour, nous le ferons tous ensemble», a déclaré Khatami, cité par l'agence officielle Irna.
La liste des responsables iraniens ayant menacé de démissionner, dans une lettre adressée à Khatami, comprend quatre des six vice-présidents, 12 des 20 ministres du gouvernement et deux responsables de rang inférieur.
Les signataires ont donné une semaine au Conseil des gardiens pour revenir sur sa décision, sans quoi ils mettraient leur menace à exécution.

La décision du Conseil des gardiens, composée de religieux et de docteurs de la foi, de refuser à la moitié des 8.200 candidats le droit de se présenter au Majlis faute de qualités islamiques suffisantes souligne la relative impuissance du président et de ses amis réformistes.
Le président du Majlis, Mehdi Karroubi, a déclaré attendre beaucoup des tractations engagées avec le Conseil des gardiens pour tenter de le faire revenir sur sa décision, tandis qu'une dizaine de candidats disqualifiés occupent depuis dimanche le bâtiment du parlement.

De source diplomatique européenne, on juge que les menaces de démission et de boycottage des urnes brandies depuis des années par les réformistes et Khatami lui-même et non suivies d'effet ont fini par discréditer leurs auteurs.
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