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Lutte contre les polluants organiques persistants

Le ministère de l'Aménagement du territoire, de l'Eau et de l'Environnement a organisé, récemment à Tanger, un atelier d'information et de sensibilisation sur les Polluants Organiques Persistants (POP) au profit de différents services de la région interve

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Le principal objectif de cette rencontre est de mobiliser l'ensemble de ces intervenants locaux dans l'opération d'élaboration d'un inventaire national de ces produits, tombés sous une interdiction internationale pour leur extrême nocivité tant pour l'environnement que pour la santé humaine.

Ces produits sont apparus lors de la prolifération de milliers de substances chimiques utilisées principalement dans l'agriculture et l'industrie depuis le début du 20e siècle. Une fois libérés dans la nature, les POP persistent des années dans l'environnement, se déplacent sur des milliers de kilomètres, et constituent, à long terme, des conséquences dramatiques sur l'environnement et la santé des populations.

Le projet POP, mené conjointement par le ministère, le programme des Nations unies pour le développement (PNUD) avec l'assistance financière du Fonds Mondial pour l'Environnement (GEF), a pour mission de doter le Maroc des compétences requises pour se conformer aux exigences de la convention internationale de Stockholm pour l'élimination des ces produits hautement toxiques. Aux termes de cette convention, que le Maroc a signée et ratifiée, la communauté internationale s'engage à œuvrer pour l'élimination complète des polluants organiques persistants.

La convention vise en premier lieu 12 POP particulièrement toxiques répartis en trois catégories: les POP produits pour l'usage agricole ou sanitaire comme les pesticides, les POP utilisés en qualité d'intrants, comme produits chimiques industriels, et les POP sous-produits indésirables résultant de la production industrielle ou de la combustion.

Lors de cette rencontre, des experts du comité national de coordination du projet POP ont fourni des explications sur les POP, leur identification dans différents secteurs d'activité et leur degré de toxicité.

Ils ont également exposé la démarche entreprise par les parties en charge du projet POP qui a démarré en janvier 2004. Selon un planning qui s'étale sur deux ans, le projet devra permettre, à terme, de finaliser le plan national de mise en œuvre (PNM) qui précisera les différentes mesures à prendre par le Maroc pour se conformer aux obligations de la convention de Stockholm, ont expliqué les intervenants.

M. Sefiane Benyahia, coordonnateur national du projet POP, a expliqué que les travaux du projet évoluent à une cadence satisfaisante et que l'important volet ''inventaire'', qui vise à identifier et recenser les polluants POP au niveau national, sera fin prêt en mars prochain.

Après avoir passé en revue certains sites de la région identifiés comme ayant eu recours à des produits ou matériels contenants des POP (notamment à travers les transformateurs électriques contenant des PCB), l'expert a insisté sur l'importance de la mobilisation de l'ensemble des partenaires au niveau régional pour dresser un inventaire exhaustif de ces substances.

A cet effet, les promoteurs du projet mettent à la disposition des intervenants locaux (protection civile, ONEP, Offices de l'agriculture...) des kits de détection des POP pour tester différents matériels ou produits suspectés.

Depuis 1984, le Maroc a interdit l'importation et l'utilisation des pesticides d'organochloré, y compris huit des neufs produits chimiques agricoles couverts par la convention de Stockholm. Cependant, les stocks déjà disponibles avant cette date sont constitués de produits périmés dont l'usage reste indéterminé, indiquent les responsables du projet POP.

Concernant les PCB, le Maroc a cessé leur importation depuis les années 80 et par conséquent la fabrication des équipements à base de pyralène.

Le ministère de l'Aménagement du territoire, de l'Eau et de l'Environnement a déjà dressé un inventaire des grands appareils électriques contenant des PCB, ce qui a permis de circonscrire la sphère d'action de ces produits et d'en limiter les impacts négatifs.

Quant aux dioxines et furannes, produits issus essentiellement de la combustion, les experts reconnaissent que très peu d'actions ont été réalisées jusqu'à présent. La prise de conscience du danger de ces substances subsidiaires a, toutefois, permis de reconsidérer l'impact environnemental du procédé d'incinération utilisé dans l'élimination des déchets solides.
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