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Rabat Zoom boudé par les internautes Rbatis

Créé en 1998 par un docteur en biologie, RabatZoom, avec ses 2000 visiteurs par jour, est l'un des rares sites entièrement dédiés à la Capitale. Pourtant ce site, qui dépend entièrement des efforts fournis par un team de bénévoles, a du mal à séduire son

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Voilà six ans que Rabatzoom alimente les agendas de son public d'internautes d'informations en tout genre. Echappant aux manipulations publicitaires, aux couleurs politiques et aux différentes modes cybernétiques, Rabatzoom frôle presque l'objectif qu'on lui a fixé dès le début : créer un petit courant d'air culturel, artistique, médiatique dans la capitale. Et après six ans de travail assidu, ce site qui a commencé avec quelque 100 visiteurs par jour et dont la thématique des pages a été entièrement suggérée par ce tout premier public, est plus connu ailleurs qu'ici. « Des centaines de marocains d'ailleurs, originaires pour la plus grande partie de la ville de Rabat, consultent quotidiennement Rabatzoom.ma et de manière régulière.

Ils cherchent à garder le contact avec leur pays d'origine, s'informent sur les activités qui animent Rabat, les grands changements que connaît la ville... Ils figurent parmi les toutes premières personnes à avoir montré de l'intérêt pour le site et se sont impliqués par des propositions visant à l'enrichir. C'est pour satisfaire leur curiosité que des galeries images sont venues étoffer Rabatzoom », explique Abderrahmane Latrache, docteur en biologie, celui-là même qui a pensé en 1998 dédier tout un site web à Rabat.

Cet homme touche-à-tout, polyvalent, artiste peintre de renommée internationale s'entoure depuis quelques années de jeunes, prêts à consacrer généreusement quelques heures par semaines à la rédaction d'articles, de brèves, d'un lot d'information qu'ils auraient eu le temps de dénicher ou qu'ils auraient puisé dans les journaux ou autres sources. Mais avant d'arriver à la version actuelle, les transformations ont été nombreuses. Toutes les fois que la muse ne le conduisait pas au pinceau, docteur Latrache exploitait les quelques heures libres que lui laissait son travail en laboratoire à étudier le langage informatique et à se familiariser avec le domaine de la programmation. « Au tout début, Rabatzoom n'était qu'un autre site amateur avec les petites imperfections que cela implique.

Je n'ai jamais eu à faire de la publicité pour le site et pourtant ça a marché. Les échos étaient plus que favorables, les internautes m'encourageaient à aller de l'avant, alors j'ai continué », raconte Abderrahmane Latrache. Heureusement ce biologiste de métier n'a pas eu à continuer seul. « Une rencontre décisive est venue changer le cours des choses, vers le mieux ! Yassine Bahlouli, jeune étudiant en webmastering (gestion de sites web) à l'étranger, a proposé son aide gratuitement et a pris en charge ce côté technique de la gestion.

Le résultat était étonnant », continue le biologiste. Une fois l'aspect technique assuré, le bouche-à-oreille a fonctionné à merveille et le site s'est constitué une toile de volontaires. « Ces volontaires n'ont pas de profil-type. Mais ils ont tous quelque chose en commun : ils aiment Rabat, ils veulent la voir bouger et prendre vie. Et par-dessus tout, ils voudraient tordre le cou aux clichés selon lesquelles le climat culturel et artistique de Rabat serait morne », précise docteur Latrache. Aussi sérieux et engagés qu'ils puissent être, ces bénévoles sont débordés ou même dépassés par les événements. « A un certain moment, voyant le succès de Rabatzoom, l'équipe a décidé de muter vers une version Maroczoom incluant d'autres villes telles que Marrakech, Agadir, Fès et Casablanca. Mais on a été forcé d'abandonner ce choix, il y a quelques semaines de cela.

La situation était devenue ingérable », explique docteur Latrache sur le ton de la confession. De retour à sa version originelle allégée, le site ne porte pas mieux. Si les Rbatis d'ailleurs continuent de consulter les pages de Rabatzoom avec le même rythme, ceux d'ici hésitent à le mettre sur la liste de leurs favoris... Ses services gratuits (mails, forums de discussion, agendas et le guide des coins les plus branchés de Rabat) ne séduisent peutêtre pas. Mais c'est, semble-t-il, l'irrégularité des mises à jour qui ôte du crédit à ce site à 100% Rbati. Seulement, il n'y a pas que le manque d'implication des internautes Rbatis qui empêche Rabatzoom de voler de ses propres ailes.

Avec un intérêt poussif des publicitaires, on déplore aussi l'indifférence de ceux qui devaient en principe figurer sur la liste des partenaires de ce genre de sites. « Les autorités culturelles et les complexes culturels de Rabat ne répondent pas à nos lettres, à dire qu'on nous ignore », souligne M. Latrache, sur le ton du reproche cette fois-ci.

Ceci étant, il paraît que des parties étrangères, suisses notamment, montrent de l'intérêt pour ce site même si le principal responsable ne le cèderait qu'à contrecœur. «C'est une part de lui qu'il ne voudrait pas qu'on pervertisse », indique-t-il. Il y a peu de temps encore il assurait lui-même les frais d'hébergement jusqu'à ce que MarocHost, nouveau partenaire de Rabatzoom prenne en charge cet aspect, gratuitement... Jusqu'à quand...
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