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70% des enfants de 10 ans ont contracté le virus hépatite A

Marrakech a abrité récemment les journées de printemps organisées par les associations de pédiatres privés de Casablanca et de Rabat. Cette rencontre a offert aux pédiatres la possibilité d'échanger leurs expériences sur divers sujets avec d'autres spéci

70% des enfants de 10 ans ont contracté le virus hépatite A
Le but est de soutenir les besoins d'apprentissage continu des pédiatres pour leur permettre de prodiguer les meilleurs soins possibles aux enfants et adolescents.
«Les pédiatres doivent s'adapter à toutes les situations qu'ils rencontrent quotidiennement dans leur activité. La diversité de leur travail et la multiplicité des traitements et interventions, le contact permanent avec les familles, en tenant compte de leurs ressources pour la prise en charge de la maladie font tout l'intérêt de cette profession.

Ces situations nécessiteraient une formation adaptée à travers les congrès, les séminaires et ateliers pratiques…», a affirmé le Dr Said Affif, président de l'association casablancaise des pédiatres privés. C'est dans ce sens que les associations de pédiatres privés de Casablanca et Rabat sont à pied d'œuvre pour organiser des séminaires et ateliers pratiques.

A l'occasion des journées de printemps, les hépatites, la tuberculose, la surdité, l'asthme de l'enfant, les infections ORL, les cancers de l'enfant, l'assurance maladie obligatoire ont été largement débattus par d'éminents spécialistes, des enseignants des CHU de Casablanca et de Rabat, les pédiatres privés ainsi que d'autres spécialistes venus de France et de Mauritanie.

Le Pr Bouayad, chef du service pneumologie au CHU de Casablanca, a déclaré lors de cette rencontre qu'au moment où on croyait l'épidémie de tuberculoses maîtrisée, elle réapparaît si fort que ceux qui luttent contre cette maladie dressent un constat alarmant. Elle frappe tous les pays du monde, riches ou pauvres, et constitue, une autre fois, un problème mondial de santé publique.

L'origine de ce retour en force, selon la spécialiste, est due à la croissance démographique, à l'extension de la pauvreté dans les populations, à l'urbanisation anarchique et aux migrations humaines volontaires ou provoquées aggravées par les effets négatifs de la maladie.

La pollution, le trou dans la couche d'ozone et l'effet de serre, responsables du réchauffement de la planète ont une incidence directe sur la recrudescence de la tuberculose.

Le Pr Bouyad a précisé que, pour lutter contre ce fléau, l'OMS a adopté une stratégie en 1994, dont l'efficacité a été prouvée dans les pays où elle a été mise en place. Cette stratégie appelée DOTS, «Directly Observed Treatment Short-Course» (Traitement à court terme sous surveillance directe), donne des taux de guérison allant jusqu'à 95 % même dans les pays pauvres.

Elle consiste à surveiller directement le malade de par des agents de santé, des agents communautaires... La stratégie est actuellement considérée par l'OMS et la Banque mondiale comme étant l'une des interventions sanitaires les plus efficaces.

Le Maroc, conscient du danger que courent les citoyens, a adopté à son tour cette méthode. Chaque année, des données sont recueillies, analysées et interprétées sur les cas signalés à travers le Royaume. Des renseignements épidémiologiques précieux pour soutenir les efforts de lutte antituberculeuse déployés dans le pays. Plusieurs centres de diagnostic spécialisés dans la lutte contre la tuberculose ont été créés à travers le Royaume pour lutter contre ce fléau.

Sur un autre registre, le Pr Nadir, du service gastrologie du CUH Ibn Rochd a expliqué que «les hépatites virales (A, B et C) posent un véritable problème de santé publique à cause de leur grande prévalence mondiale et de la sévérité des maladies hépatiques qui en découlent : hépatite fulminante, chronique, cirrhose et carcinome hépatocellulaire «. L'hépatite C occupe désormais le devant de la scène. C'est la première cause de maladie hépatique chronique avec près de 300 000 porteurs du virus au Maroc.

Elle est souvent décrite comme une épidémie «silencieuse». Lorsque la maladie se déclare, elle évolue vers la chronicité dans 80% des cas, vers la cirrhose dans 20% de ces cas chroniques et peut se compliquer par le cancer du foie (une fois le stade de cirrhose atteint (de 1% à 5% des cirrhoses se transforment en cancer).

La vaccination contre l'hépatite B a été relancée, après des années de polémiques. Enfin, l'hépatite A est très répandue dans le monde, de contamination oro-fécale, elle est liée aux mauvaises conditions d'hygiène. Dans la plupart des cas, elle est souvent bénigne chez l'enfant par contre chez l'adulte, elle peut être sévère. Au Maroc, 90% de la population ont déjà contracté le virus A et à l'âge de 10 ans 70% des enfants ont déjà contracté ce virus. Cette hépatite n'évolue jamais vers la chronocité.

L'hépatite A ne nécessite aucun traitement spécifique par contre l'hépatite C et B dans leurs formes chroniques nécessitent des traitements anti-viraux qui sont coûteux et de longue durée. «De fait, la gravité de ces hépatites, des traitements coûteux, et dont l'efficacité n'est pas totale, la prévention reste le meilleur moyen pour lutter contre ces infections. La vaccination pour l'hépatite B et l'éviction des facteurs de risque pour l'hépatite C dans l'attente d'une vaccination efficace», a précisé le Pr Nadir.

Une table ronde a été également consacrée aux médias car les journalistes ont un rôle très important à jouer dans la sensibilisation et l'information. Quel est ce rôle que doit jouer la presse dans la lutte contre les maladies ? Comment accéder à une information fiable et adapté au contexte marocain ? Quels sont les mots à employer ou à bannir ?

Ce autant de question qui ont suscité un débat fructueux entre participants et journaliste, Notamment Najia Rguibi, rédacteur en chef du courrier pharmaceutique. Le choix de ce sujet n'est pas le fruit d'un hasard. Des événements récents ont motivé le choix de cette table ronde a déclaré le Dr Affif. «Parmi ces événements, on peut citer l'exemple de la vaccination de l'hépatite B.

La presse a publié de nombreux articles suggérant un risque de sclérose en plaques accru chez les adultes vaccinés contre l'hépatite B. Ces articles ont crée une polémique sans précédent, le taux de vaccination en France est passé de 80% à 40%. Alors sur le plan scientifique, il n'a pas été établi un lien entre la vaccination et cette pathologie .

Les dernières recommandations restent à ce jour en faveur de la vaccination des nouveaux-nés et des personnes les plus exposées au virus de l'hépatite B par leur travail», at-il précisé.

D'autres thèmes figuraient également au programme de cette rencontre, notamment les affections ORL, les Rhinite allergique, la surdité chez l'enfant…. Et l'assurance médicale obligatoire animée par le Dr Bourra, dermatologue à Casablanca et le Pr Mouyal Ahmed Laraqui, chef de service d'anatomopathologie au CHU de Casablanca. Nous y reviendrons sur ce thème dans nos prochaines éditions.
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