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Damas répond aux avertissements américains : Assad plaide la cause de la Syrie

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Le président syrien Bachar al-Assad devait prononcer samedi en fin d'après-midi un discours devant le Parlement dans lequel il devait annoncer un repli des troupes syriennes présentes au Liban, mais Washington a d'ores et déjà donné le ton en exigeant un «retrait complet».
Selon l'annonce laconique faite vendredi par l'agence officielle syrienne Sana, le chef de l'Etat syrien devait s'exprimer samedi en fin d'après-midi devant le Parlement sur les «développements politiques actuels». La séance, qui sera retransmise en direct par les médias syriens, doit commencer à 18h00 (16h00 GMT).

On ne savait pas clairement samedi matin si l'annonce de M. Assad porterait sur un redéploiement des troupes syriennes vers la plaine libanaise de la Békaa, conformément aux accords de Taëf (signés en 1989 et qui ont permis de mettre fin à la guerre civile libanaise) ou sur un retrait de tout ou partie des quelques 14.000 soldats syriens stationnés au Liban, sachant que le président syrien a récemment réclamé des garanties avant d'envisager un retrait total du Liban, notamment une relance du processus de paix au Moyen-Orient.

Mais, en s'adressant au Parlement, ce qu'il fait rarement, le président syrien entend entourer d'une solennité particulière l'annonce qu'il fera concernant le Liban, alors que la Syrie est sous une pression accrue de la communauté internationale pour se retirer de son petit voisin, depuis l'assassinat de l'ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri, le 14 février à Beyrouth.

Vendredi, un ministre libanais a déclaré sous couvert de l'anonymat, que M. Assad devrait annoncer un redéploiement vers la Békaa (est du Liban) «qui aurait lieu avant le sommet arabe» censé s'ouvrir le 23 mars à Alger.

Le vice-ministre syrien des Affaires étrangères, Walid al-Mouallem, a pour sa part révélé à la presse à Moscou l'annonce prochaine d'un plan de retrait des troupes syriennes du Liban, et s'est dit optimiste sur le fait que ce plan serait «bientôt approuvé par tous les membres du Conseil de sécurité de l'Onu».
Selon la version de Sana, M. Mouallem a déclaré à Moscou "avoir informé M. Sergueï Lavrov (le chef de la diplomatie russe) d'un plan syrien précis pour la mise en œuvre de l'accord de Taëf décidé «en accord entre les gouvernements syrien et libanais et dans le cadre de notre respect de toutes les résolutions de la légalité internationale». Les accords de Taëf prévoient un repli des troupes syriennes sur la plaine libanaise de la Békaa. Ils sont toutefois flous quant à un retrait total des troupes syriennes du Liban, démarche qui doit être décidée, selon ces accords, par les gouvernements syrien et libanais.

Prenant les devants, le président américain George Bush a répondu à l'annonce du discours du président Assad en exigeant un «retrait complet» du Liban, refusant ce qu'il a appelé les «demi-mesures», indiquant qu'il ne se contenterait pas d'un simple repli des troupes syriennes sur la Békaa.

De son côté, le président français Jacques Chirac, dont le pays a été l'instigateur, avec les Etats-Unis, de la résolution 1559 adoptée en septembre 2004 par le Conseil de sécurité de l'Onu a demandé «l'application, pleine, entière et immédiate» de cette résolution qui somme la Syrie de se retirer du Liban.
A Damas, de nombreux observateurs se demandent donc désormais si l'annonce syrienne sera jugée suffisante et, dans le cas contraire si l'escalade des pressions va se poursuivre.

L'éditorialiste du quotidien gouvernemental Techrine s'est fait samedi l'écho de cette préoccupation en soulignant en substance que les Etats-Unis cherchent à obtenir «une concession après l'autre».

La même crainte a été exprimée par le Hezbollah chiite libanais, principal allié de la Syrie, qui a dénoncé vendredi les pressions internationales sur Beyrouth «qui visent à éliminer la résistance et à affaiblir le Liban» face à Israël. Cette formation rejette la résolution 1559 qui stipule de désarment de toutes les milices présentes au Liban, et donc de ses combattants déployés à la frontière avec Israël.
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