Menu
Search
Vendredi 19 Avril 2024
S'abonner
close
Vendredi 19 Avril 2024
Menu
Search
Accueil next Mondial de l'Automobile 2006

Elections irakiennes : «J-2» : Onze précédentes consultations déjà !

Les législatives de ce dimanche seront les douzièmes en Irak en 82 ans d'existence, que ce soit sous mandat britannique, en temps de guerre ou d'embargo, mais aucune des 11 précédentes n'a été réellement démocratique ni multipartite.

No Image
Les Britanniques, puissance mandataire, désignent le 1er juin 1923 une Assemblée constituante pour l'Irak naissant, alors que Fayçal 1er est monté sur le trône après un référendum.
Le 1er novembre 1926 se déroule la première élection d'une Assemblée, au scrutin indirect, sévèrement contrôlé par la puissance occupante. Les chiites la boycottent.

L'Irak est théoriquement indépendant le 22 octobre 1932, mais les Britanniques imposent leur homme, Nouri Saïd, qui gouverne, avec quelques intermèdes, jusqu'à la révolution républicaine du 14 juillet 1958. Un seul scrutin est organisé avant-guerre, sous le roi Ghazi.
Il faudra attendre 1946 pour retourner aux urnes, sous le même mode indirect, les chefs de tribu étant les principaux électeurs. Le régent Abdulillah appelle Saleh Jaber au gouvernement, mais les Britanniques obtiennent le retour de Nouri Saïd.

En novembre 1952 ont lieu des élections sous état de siège, l'opposition les boycottant. Le 18 janvier 1953 voit les premières élections du règne de Fayçal II, qui a tout juste 20 ans. Ce sont aussi les premières au scrutin direct.
Sur 135 députés, 115 sont pro-Nouri Saïd, une vingtaine "indépendants", mais l'opposition récuse les résultats.
En juin 1954, ce sont à nouveau des élections, mais émaillées de violents incidents, qui voient l'émergence d'une opposition très minoritaire, avec 21 élus socialistes.

En septembre 1954, tous les partis sont interdits, et il se crée un "Front populaire" associant les baassistes, les communistes, les démocrates-nationaux, l'Istiqlal et le Parti démocratique du Kurdistan de Moustapha Barzani.
Il y aura encore deux scrutins, en 1957 et en mai 1958, le dernier étant totalement récusé par l'opposition, deux mois avant que Nouri Saëd et le jeune roi soient renversés et tués.

Les années 1958-1968, sous la férule tour à tour d'Abdel Karim Qassem, allié puis adversaire tant des communistes que des baassistes, du Baas pendant quelques mois en 1963, puis des deux frères Aref (Abdelsalam, puis Abdelrahmane), seront une période de troubles politiques.
En janvier 1967, une nouvelle Constitution prévoit un Parlement élu par les hommes, mais aussi les femmes "si elles le veulent". Mais cela restera lettre morte, et le Baas prend le pouvoir en juillet 1968, avec Ahmed Hassan Al-Bakr comme président, et Saddam Hussein vice-président.

Il faudra attendre le 21 juin 1980 pour que se tiennent les premières élections irakiennes au suffrage universel, avec droit de vote et d'éligibilité pour les femmes. Vingt-neuf députés sur 250 seront des femmes.
La campagne est animée, mais soigneusement encadrée par le Baas. Les candidats doivent justifier de leur "loyauté à la révolution" de 1968, mais, éviter de critiquer leurs concurrents. Le 19 septembre est élu le premier Parlement kurde irakien, dans le cadre de la loi sur l'autonomie du Kurdistan (nord).

Le Baas est alors pratiquement parti unique, avec pour seuls alliés la branche du PDK opposée à Barzani et le Parti révolutionnaire kurde, les communistes ayant été interdits. Les deux tiers des élus sont baassistes, le reste étant "indépendants".

Une élection se déroulera en pleine guerre avec l'Iran, en 1984, avec des résultats comparables, puis en 1989, entre le cessez-le-feu et la guerre du Golfe consécutive à l'invasion du Koweït.

En 1996 et 2000, période d'embargo international, les électeurs seront à nouveau conviés aux urnes, mais le poids des "indépendants" est très réduit. Les 30 députés du Kurdistan, qui échappent alors au contrôle de Bagdad, sont désignés au sein d'un Parlement dont les pouvoirs sont symboliques.
Lisez nos e-Papers