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Incivisime et problèmes de circulation : Casablanca concentre un tiers des véhicules du pays

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C'est Ramadan, les goulots d'étranglement se multiplient dans l'ensemble des axes de la métropole économique. Casablanca est un véritable casse tête en terme de circulation. Ramadan, y est sans doute pour quelque chose, en raison d'une hausse visible d'un incivisme déjà ancré par ailleurs, mais le problème de circulation est en réalité plutôt structurel que conjoncturel. Pourtant, selon les dernières statistiques, le Grand Casablanca concentre près de 700.000 véhicules tout compris, soit un tiers du total des véhicules qui circulent au Maroc.

Le nombre pourrait paraître important, mais il n'en reste pas moins faible par rapport aux grandes métropoles. En France, par exemple, près d'une personne sur deux dispose d'un véhicule. Aujourd'hui, avec un peu moins de deux millions de véhicules au Maroc, nous sommes loin du compte. Casablanca arrive au hit parade du désordre en terme de circulation, pourtant la volonté de réorganiser les flux est là. Le plan de déplacement urbain qui tarde à être mis en œuvre vise à rétablir un peu d'ordre dans cette toile d'araignée qui constitue un véritable calvaire aujourd'hui pour les usagers de la voie et pour les piétons, sans compter la pollution à la fois sonore et lié aux pots d'échappement.

Le Conseil de la région de Casablanca a débloqué près de 24 millions de DH pour cela. Le bureau d'étude, le groupement BCEOM-Cardech qui planche sur le sujet depuis janvier 2004 a livré son diagnostic. Des enquêtes réalisées à la fois auprès des ménages et des usagers de la voie font ressortir les différentes zones noires de la capitale avec les périodes de pointe. Pour le transport par bus, le diagnostic révèle que ce moyen de transport est en recul. Le déplacement par bus est en perte de vitesse par rapport aux autres moyens de transport: sa part de marché est estimée actuellement à 14%, alors qu'elle était de 18% en 1975.

La fréquentation moyenne des lignes est, quant à elle, de 87 voyageurs. En période de pointe, la fréquentation du réseau d'autobus exploité par l'ensemble des opérateurs est de 255.000 voyageurs. Les taxis blancs, bien qu'impopulaires, connaissent un succès grandissant, en se taillant 14% des modes de déplacement contre 1% en 1976.

Le port est également montré du doigt comme une infrastructure compliquant la circulation dans le périmètre urbain. La coexistence d'une zone portuaire en plein centre-ville est posée, même si elle reste un problème délicat. Le système de signalisation est aussi un point négatif soulevé par le diagnostic. Les types de contrôleurs de feux de signalisation sont d'une technologie dépassée, indique l'étude. Pourtant, les solutions existent ailleurs et les méthodes ont été éprouvées dans des villes où le flux de circulation est beaucoup plus important.
Au niveau du stationnement, le diagnostic souligne que l'offre sur voirie est de 41 places/hectare, supérieure aux normes européennes: 25 places/hectare à Paris et Barcelone. Un indicateur frappant: le taux d'occupation est de 90%. C'est la saturation qui dénote d'un blocage à court terme. Pourtant, lorsque l'on tourne dans la ville, le problème de stationnement est visible.

Parfois, les automobiles renoncent à l'usage du véhicule en lui préférant le taxi. Pour trouver à stationner, le conducteur passe 8 minutes à chercher pour enfin garer sa voiture à une centaine de mètres de la destination de déplacement. A travers ce constat, c'est la mauvaise gestion du stationnement public, pris en charge par les communes, qui est pointée. Quant aux piétons, ils sont totalement oubliés. Les feux qui leur sont dédiés sont pratiquement absents de la signalisation, contrairement aux Etats-Unis où même le temps de passage a été inclus à travers une minuterie.

Outre, la nécessité d'entreprendre des actions déjà simples pour fluidifier, la commune se doit d'investir dans une signalisation plus adéquate. Le bureau recommande également la mise en place d'une autorité de régulation qui serait unifiée et qui regrouperait l'ensemble des intervenants dans la circulation.

Trop de vieilles voitures


Le parc de véhicules est estimé à environ 2 millions au Maroc. La plus forte concentration se situe bien évidemment dans les zones de Casablanca-Rabat avec près de la moitié de ce parc. Sur ce total, un peu plus de 1,3 million sont des véhicules de tourisme. Le nombre de véhicules utilitaires est très faible et atteint à peine les 17000. La répartition sur le territoire de ces véhicules est très inégalitaire. Le taux d'équipement est très réduit dans les zones hors Casablanca-Rabat. Néanmoins, on assiste depuis 1972 à une croissance assez marquée de ce parc à un rythme qui oscille entre 3 et 10%.

Sur les deux premières décennies, ce sont les importations et principalement d'occasion, qui approvisionnaient essentiellement le marché. Sur la dernière décennie, avec une politique d'encouragement au niveau du secteur automobile et du financement, l'activité a connu un véritable boom. Le rythme de croissance se situe ces dernières années autour de 4%. Caractéristique de ce parc, il est vétuste et ce en dépit des efforts pour encourager son renouvellement.

Plus des trois quarts de ces véhicules ont plus de 10 ans et seulement 8% ont moins de 5 ans. Le constat est plus qu'alarmant au regard du nombre des accidents de circulation qui sont très importants. La vétusté des véhicules étant l'une des causes avancée de ce véritable fléau. Le parc de transport public est également vieillot. L'âge moyen se situe à 10 ans. Néanmoins, l'effort de renouvellement du parc est perceptible. Près de 63% des véhicules ont moins de 10 ans.

Côté consommation, la tendance est plutôt à l'utilisation de gasoil. Alors qu'au début des années 1970, ce carburant ne représente que 10% de la consommation, aujourd'hui, la part des véhicules l'utilisant a grimpé à 51%. L'année 2000 marque le tournant. Ce fut celle de l'égalité dans la consommation des deux carburants.
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