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L'opposition algérienne dénonce le verrouillage de la campagne pour le référendum

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Les partis laïcs et démocratiques algériens ont vivement dénoncé le "verrouillage" de la campagne pour le référendum sur la "charte pour la paix et la réconciliation", prévu jeudi, affirmant avoir été empêchés d'expliquer les raisons de leur opposition à cette initiative.

"La campagne référendaire est à sens unique, les contradicteurs sont interdits d'expression quand ils ne sont pas arrêtés et poursuivis", a déclaré Hocine Aït Ahmed, le plus connu des opposants algériens.
Son parti, le Front des Forces Socialistes (FFS), a appelé au boycottage de la consultation, convoquée par le président Abdelaziz Bouteflika et censée mettre un terme à la crise et aux violences politiques qui ont fait depuis 1992 plus de 150.000 morts et des milliers de disparus.

Saïd Sadi, dirigeant du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD, opposition laïque), appelant également au boycottage, a de son côté dénoncé une "dérive totalitaire", faisant que "les partis de l'opposition sont absents sur les ondes de la télévision et de la radio", contrôlées par l'Etat. La charte prévoit notamment "l'extinction des poursuites judiciaires" pour les islamistes armés "qui ont déjà mis fin à leurs activités armées et se sont rendus aux autorités", à l'exception de ceux "impliqués dans des massacres collectifs, des viols ou des attentats à l'explosif dans des lieux publics".

Elle comprend des mesures interdisant d'activité politique les ex-dirigeants islamistes à l'origine des violences en Algérie et des mesures en faveur des familles de disparus ou éprouvées par le terrorisme.

Elle rejette également "toute allégation visant à faire endosser par l'Etat la responsabilité" de la disparition, essentiellement entre 1992 et 1998, de milliers de personnes soupçonnées de soutenir les groupes armés islamistes. Tout comme les organisations de défense des droits de l'Homme õ6 s associations regroupant les familles de disparus, les partis d'opposition condamnent cette disposition, car ils y voient un moyen permettant au pouvoir de "dédouaner" de leurs abus et exactions les forces de sécurité.

L'opposition rejette par ailleurs l'initiative de M. Bouteflika car elle mettra en place, selon elle, des conditions favorables à un renforcement de ses pouvoirs, grâce à la clause de la charte stipulant que "le peuple algérien mandate le président de la République pour prendre toutes les mesures visant à en concrétiser les dispositions".
Selon Aït Ahmed, la consultation vise à "préparer une révision constitutionnelle indispensable pour permettre un troisième mandat au président Abdelaziz Bouteflika", élu en 1999 et réélu en avril 2004 pour 5 ans.
La Constitution algérienne, adoptée en 1995, limite à deux le nombre de mandats du chef de l'Etat.

La charte "est un brouillon de la future Constitution par laquelle le chef de l'Etat veut s'introniser président à vie", a de son côté déclaré Saïd Sadi. "Le régime met la paix dans sa vitrine et se prépare à consacrer un despotisme absolu dans son arrière boutique. Ceux qui connaissent l'Algérie savent que c'est là que se prennent les décisions", a-t-il ajouté.

Le président de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'Homme (LADDH, indépendante), Me Abdennour Ali-Yahia, a pour sa part estimé que "le chef de l'Etat pourra tout faire par décret, annuler toutes les libertés grâce à cette charte par laquelle le peuple le mandate".
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