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Le Maroc s'enlise dans la corruption

Selon un rapport publié en octobre 2005, le Maroc est classé à la 78e position dans «l'indice de perception» de la corruption avec 3,2 points sur l'échelle de la corruption, loin derrière la Tunisie ,laquelle dispose de 5 points, alors qu'en 1999, soit un

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«Les enquêtes d'intégrité récemment effectuées par Transparency Maroc, la multitude des affaires révélées par la presse montrent que la corruption dans notre pays touche tous les secteurs.

Elle est devenue un phénomène généralisé qui affecte négativement et gravement les différents rouages de l'Etat, de l'économie et de la société», ont estimé les responsables de l'Association marocaine de lutte contre la corruption. La gravité du phénomène commence à être reconnue par tous les acteurs de la société y compris les pouvoirs publics. Mais cette reconnaissance est loin de se traduire en un plan d'action concret capable de répondre à l'ampleur du phénomène.

«Les différents projets de lutte contre la corruption arrivent systématiquement au blocage au stade de la mise en œuvre. Le passage à l'action requiert une forte volonté politique et l'engagement ferme pour mettre un terme à l'impunité et la neutralisation des interférences du politique dans les affaires de corruption», a noté Transparency Maroc.

Elle considère qu'il est urgent que les pouvoirs publics ratifient la Convention des Nations Unies de lutte contre la corruption, signée en décembre 2003 par notre pays, et de mettre en œuvre, de manière concertée toutes ses dispositions.

En particulier, celle de se doter d'une agence de lutte contre la corruption bénéficiant de missions et d'une assise juridique claires, de l'indépendance sur le plan des moyens humains, financiers et matériels, gages de son efficacité et sa crédibilité.

Organisé sous le thème de «Corruption dans le Monde arabe : constats et perspectives d'actions», en collaboration avec le Secrétariat de Transparency International et en présence des représentants des sections arabes, «le séminaire de Rabat se veut une occasion d'échanges, d'analyses et de propositions quant à l'urgence de la ratification de la Convention des Nations Unies contre la corruption et la nécessaire adaptation de l'arsenal juridique des pays de notre région par rapport aux dispositions de cette convention», ont expliqué les différents intervenants.

Dans les pays du monde arabe, la corruption s'aggrave. Celle-ci, avec les gaspillages, les détournements et la mauvaise gouvernance des affaires publiques engendrent un climat malsain pour les affaires, bloquent l'initiative privée, favorisent le développement d'un secteur informel pléthorique et la fraude fiscale et empêchent ainsi la réalisation de niveaux élevés de croissance et d'investissements favorables à la création d'emplois, à la redistribution large des revenus et à la satisfaction des besoins essentiels de la population, a déclaré Kamal Mesbahi, secrétaire général adjoint de Transparency Maroc, professeur des sciences économiques à l'université de Fès.

Le séminaire a également été l'occasion de débattre du contenu du livre de référence en matière de lutte contre la corruption : le Source book Arabe. Celui-ci est le fruit d'un travail collectif réalisé par un groupe de chercheurs constitué de 22 auteurs arabes dont cinq Marocains, tous membres des sections de Transparency de la région MENA. Publié en langue arabe par le Centre libanais des Etudes, le livre de 308 pages contient plusieurs chapitres traitant de l'action que doivent entreprendre les pouvoirs publics et les composantes de la société civile, en vue de l'éradication définitive de ce fléau.

Outil d'analyses et de propositions, le Source Book constitue, à coup sûr, un premier pas vers la mise en place d'un Système National d'intégrité, seul garant d'une véritable lutte contre les systèmes de corruptions qui caractérisent les pays arabes.

«Cette lutte ne saurait réussir sans une volonté politique sincère devant prendre la mesure du phénomène de corruption, sa gravité, ses impacts catastrophiques sur le présent et le devenir de nos pays», a souligné Arwa Hassan, représentante de Transparency International. La corruption bien ancrée est un obstacle à la réforme, selon les auteurs du livre qui estiment que ce fléau doit absolument être éradiqué dans les pays arabes si la région souhaite mettre en place des institutions libres et instaurer l'autorité de la loi.

L'ouvrage contient en outre les résultats des dernières recherches sur la corruption et les moyens de la combattre, notamment en étudiant les liens existant entre la corruption et des aspects tels que la pollution, l'appartenance à l'un ou l'autre sexe et les investissements étrangers.

Il a fait ressortir le lien entre la corruption et le manque d'investissements dans le monde arabe. Les recommandations du livre offrent aux parlementaires, aux organisations de la société civile et au secteur privé l'occasion exceptionnelle d'amorcer un dialogue qui vise à affronter la question de la corruption.

A noter qu'un protocole d'accord a été signé, à l'occasion du séminaire de Rabat, entre Transparency International et l'Association algérienne de lutte contre la corruption.
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