Menu
Search
Vendredi 19 Avril 2024
S'abonner
close
Vendredi 19 Avril 2024
Menu
Search
Accueil next Naissance de SAR Lalla Khadija

Le citoyen, nullement alerté en cas de pics de la pollution

Casablanca est une ville asphyxiée, et on le sait pertinemment. En fait, les responsables de la métropole reçoivent même, chaque semaine, un bulletin de la qualité de l'air, élaboré par la Direction de la météorologie nationale (DMN), et dans lequel les p

Le citoyen, nullement alerté en cas de pics de la pollution
Il est constitué pour l'instant de deux stations implantées dans des lieux représentatifs: l'une est en effet placée dans le club ONCF à Aïn Sebaa et l'autre dans l'hôpital d'enfants, à quelques deux cents mètres de l'avenue Zerktouni.

Pour la semaine du 28 février au 6 mars 2005, par exemple, l'air au niveau de la zone de l'hôpital variait, selon le bulletin, entre une qualité bonne à médiocre pour jeudi. Cette situation était imputable aux poussières. Pour la station ONCF, l'indice atmosphérique avait oscillé entre une bonne qualité de l'air pour Lundi et Mardi, passant à une mauvaise qualité de l'air pour le reste de la semaine.

Alerte

Dans le même bulletin, on retrouve une présentation des types de polluants, ainsi que leurs impacts sur la santé : «Outre leurs effets néfastes sur les fonctions respiratoires, particulièrement chez les sujets fragiles (asthmatiques, enfants, personnes âgées, ...), le SO2 et les NOx contribuent dans la formation des pluies acides, l'ozone irrite les muqueuses oculaires et les particules en suspension peuvent s'avérer cancérigènes selon les composés absorbés à leur surface. Le CO conduit à un manque d'oxygénation du système nerveux, du cœur et des vaisseaux sanguins. A forte dose il peut être mortel ». Des effets qui se révèlent particulièrement inquiétants.

Il est à noter que sitôt le réseau installé, la Région du Grand Casablanca et la direction de la météorologie nationale s'étaient fixés comme objectif immédiat « d'enclencher un processus permettant de mettre Casablanca, à terme, dans la logique de la recherche d'un environnement de qualité».

Dans une phase ultérieure, et là on arrive au volet qui touche le citoyen de manière directe, il s'agira d'informer les casablancais sur la qualité de l'air de manière continue et ensuite d'installer un système d'alerte par la prévision.
Tout ceci est bien beau. Mais cela fait près de deux ans que les données sur la qualité de l'air sont réunies, sans pour autant qu'aucune mesure concrète ne soit prise.

Le citoyen casablancais, le premier concerné par cette action, est en effet tenu à distance et n'est nullement informé de l'évolution de la qualité de l'air dans la métropole, ni des pics de pollutions prévus. Alors que ce genre de prévision est vital, surtout en ce qui concerne les enfants asthmatiques, les personnes âgées et les femmes enceintes.

Nous en enregistrons toutes ces déficiences alors que Casablanca a pu bénéficier de l'installation d'une autre station fixe de surveillance de la qualité de l'air, suite à la signature d'une convention de coopération, en décembre 2004, entre Le ministère de l'Aménagement du Territoire, de l'Eau et de l'Environnement et le Conseiller du gouvernement pour les Travaux Publics et les Affaires Sociales de la Principauté de Monaco.

Cette station surveille 24 h/24h la qualité de l'air et transmet les données à la station centrale à Rabat pour analyse. Des rapports hebdomadaires sont établis et transmis par la suite à la Wilaya pour l'informer sur la qualité de l'air.

Programme

Ce réseau de surveillance de la qualité de l'air mis en place devrait, à court terme, améliorer la surveillance de la qualité de l'air et, à long terme, devenir un outil efficace de lutte contre la pollution de l'air, et servir comme référence de base en matière de recherche et de promulgation des lois et des textes de réglementation relative à la protection de l'environnement.

Mais jusque là, le citoyen, premier concerné par ces actions, ne semble pas devoir jouir, et cela avant longtemps, des apports de toute cette armada de réseaux de surveillance de la qualité de l'air, de programmes, de projets et de plans.

Et ce n'est pas tout. La situation devient en effet encore plus incompréhensible quand on sait qu'il existe tout un programme «environnement et météorologie», piloté par la DMN en association avec le conseil régional du Grand Casablanca et les services déconcertés de l'Etat en charge de l'environnement au sein de la métropole. Un programme qui vise à assurer une veille dans les grandes agglomérations urbaines pour prévenir l'impact de la pollution de l'air sur les biens et les personnes, ainsi qu'à anticiper les situations dangereuses liées à la dégradation de la qualité de l'air. Projets à suivre…

Projet du système d'alerte à la qualité de l'air


Il s'agit d'un projet élaboré par la Direction de la Météorologie Nationale. Ce système d'alerte pour la qualité de l'air repose sur trois composantes principales. D'abord l'observation et le suivi : Ils englobent les données météorologiques, les données topographiques, les données de la qualité de l'air issues d'un réseau urbain et les données sur les émissions. A cet égard, l'élaboration d'un inventaire d'émission (sources mobiles et fixes) constitue une étape essentielle pour la mise en œuvre de ce système d'alerte.

La deuxième composante est la modélisation : il s'agit de prévoir l'évolution des concentrations des polluants atmosphériques. Le système d'alerte reposera également sur l'évaluation de l'impact de la pollution sur la santé de la population. Et ceci via des études éco- épidémiologiques, le recensement des données cliniques, devant se faire au même rythme que les données sur la qualité de l'air.

Les architectes de ce projet préconisent qu'un tel système va inciter à assurer une véritable intégration des préoccupations environnementales dans les plans d'aménagement de la ville, dans une perspective de développement durable.

L'aménagement du réseau routier et des implantations industrielles à l'intérieur de la ville se fera vraisemblablement de manière objective, sur les bases de données mesurées. Dans ce cadre, il est préconisé d'étendre et de densifier le réseau des stations afin de couvrir plusieurs zones de Casablanca, en vue d'assurer un suivi aussi large que possible de la qualité de l'air dans cette ville.
Lisez nos e-Papers