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Les polytechniciens de France analysent les effets de la mondialisation

Les projecteurs des experts seront incontestablement braqués sur la sixième Conférence ministérielle de l'OMC (Organisation mondiale du commerce) dont les travaux se dérouleront du 13 au 18 décembre prochain à Hongkong en Chine. Tout un chacun s'attend à

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Et à la veille justement de cette conférence au sommet, le débat sur «la mondialisation et les barrières non tarifaires ne peut, par la force des choses, qu'être d'actualité.

Initiative qu'a entreprise, en étroite collaboration avec la Banque mondiale et la CGEM, l'Association marocaine des anciens élèves de l'Ecole polytechnique française, en organisant un colloque international axé sur cette réflexion. Le thème est assurément pertinent et d'actualité», tant il est vrai que «l'échec des conférences ministérielles de Seattle et de Cancun» reste toujours vivace.

Pour le Premier ministre, Driss Jettou, il va sans dire que " cette conférence sera sans doute laborieuse et difficile, tant les intérêts des Etats et des groupes d'Etats sont divergents ". Quand bien même la problématique
" agricole " risque de constituer une des pierres d'achoppement en matière d'accélération de la libéralisation des marchés, il ne faut certainement pas prêter le flanc au fatalisme. Pour M. Jettou, en tous les cas, l'espoir est permis, et ce d'autant plus que tout le monde s'accorde à reconnaître " les retombées éminemment positives sur les économies " de ce même processus de libéralisation des échanges commerciaux.

Rappelant que la configuration de l'économie mondiale a connu de profondes mutations, le Premier ministre n'a pas manqué de préciser que " le système commercial multilatéral offre la possibilité d'avoir, sans discrimination, une libéralisation progressive du commerce, avec, à la clef, des effets porteurs " tant sur les producteurs que sur les consommateurs ". Certes, cette propension rend l'environnement commercial " stable et prévisible ", néanmoins, tient à indiquer en substance M. Jettou, " les obstacles aux échanges internationaux " restent monnaie courante et s'avèrent de plus en plus " sournois". En l'occurrence, ces intenables règlements et autres normes qui, le plus clair du temps au lieu de sécuriser le consommateur, sont, a contrario, utilisés " de manière abusive " surtout de la part des pays les plus nantis.

L'effet boomerang est d'autant plus palpable que " près de 40% des exportations sont frappées de plein fouet " par ces mesures de rétorsion qui constituent d'emblée, " une nouvelle forme de protectionnisme ", difficile à appréhender. Nonobstant ces vents contraires, et dans le cadre de sa vision globale d'une libéralisation ordonnée et réfléchie, le Maroc est resté attaché aux principes sacro-saints du système commercial multilatéral, comme l'atteste notamment la kyrielle des actions entreprises en matière de consolidation du processus de libéralisation des échanges et ce, par l'entremise de l'élimination des mesures non tarifaires et la simplification des procédures du commerce extérieur.

Dans cet entrain, cite le Premier ministre, le Royaume a su transformer toutes les mesures non tarifaires (licences, contingents..) en tarifs douaniers (équivalent tarifaire). Hélas, et c'est le moins que l'on puisse dire, la réciproque ne s'est toujours pas opérée, " de nos produits aux marchés extérieurs qui restent foncièrement pénalisés " achoppant en cela sur des entraves non tarifaires aux plans multilatéral et bilatéral.

Dès lors, l'heure, fait valoir le Premier ministre, impose que l'on fasse jouer pleinement les synergies entre pouvoirs publics et secteur privé en vue de la concrétisation " d'accords de reconnaissance mutuelle en matière d'évaluation de conformité aux normes" et de la mise en place de cellules de veille permettant d'aider les opérateurs à se conformer aux standards internationaux.

A vrai dire, une démarche à même de déboucher sur la conception d'une stratégie nationale qui concilie tout à la fois " l'impératif de l'ouverture, l'intérêt du consommateur et la modernisation du tissu productif ".
C'est que la mondialisation, que l'on ne s'y méprenne point, ne s'inscrit pas forcément dans un cercle vertueux. Pour Chakib Benmoussa, Président du Groupe X- Maroc, il vrai que ce processus participe " à créer les conditions d'une croissance économique soutenue et que ses bénéfices demeurent élevés ". Il n'empêche, cela reste pour le moins rhétorique, surtout si la concurrence qui fonde cette même mondialisation n'est pas loyale.

Bien des distorsions subsistent, indique M. Benmoussa, pour ne citer que les mécanismes de dumping, les pratiques des fausses déclarations en douane, les nomenclatures ou les règles d'origine.

Gigogne à plus d'un titre, la problématique à travers les barrières non tarifaires au commerce international reste, somme toute, un sujet de brûlante actualité, même si, ça et là, explique le Président du Groupe X-Maroc on affiche une certaine volonté à mettre le holà aux entraves affectant les échanges commerciaux. Il faut dire, ajoute-t-il, que celles-ci restent méconnues dans leur totalité et, en filigrane, assez difficile à en cerner la portée.

C'est dire tout l'intérêt que revêt la réflexion engagée hier à Casablanca surtout qu'il s'agissait, pour l'ensemble des participants, de donner des éclairages sur une question autrement plus pertinente, à savoir : est-ce que " les barrières non tarifaires aux échanges sont-elles une protection des consommateurs ou une protection des marchés " ? Seule une approche axée sur une meilleure vulgarisation des règles de l'OMC serait susceptible, se sont accordés à dire les uns et les autres, de constituer un tantinet de réponses.


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