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Accueil next Spécial Elections 2007

Mohamed Mjid, l'imperturbable !

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Durant son long mandat à la tête de la FRMT, Mohamed Mjid aura tout connu. Il a vécu des moments forts et d'autres beaucoup moins. Cela dépendait des situations et des circonstances dans lesquelles se trouvait le tennis national .Il fut une époque où les résultats du tennis national le confortaient dans sa position de maître des lieux. Il a souvent soutenu que le sport restait le meilleur ambassadeur du Royaume .Il se plaisait même à avancer que les athlètes ou les tennismen représentaient mieux le Maroc qu'une flopée d'ambassadeurs.

En fait, il tirait sa force, justement de ces hommes qui ont donné au tennis national une autre dimension à l'échelle mondiale. Et il en était fier. Tout le monde le savait et, eu égard à tout ce qu'il apporta à la discipline, rares sont ceux qui pouvaient le contredire ou aller à contre sens de ses idées. Assurément Mohamed Mjid ne laisse pas indifférent .Avec les comités qui se sont succédé , il n' y a pas eu uniquement des périodes calmes et sereines mais aussi des moments de tensions vives qui, à défaut de l'éjecter de son fauteuil, l'ont quelque peu ébranlé.

Il s'en est toujours sorti grâce, à la fois, aux alliances qu'il a nouées tout au long de ses mandats, au respect que lui ont toujours voué les dirigeants de clubs et son instinct de grand diplomate. Il a toujours su rallier la majorité vers lui pour poursuivre la voie qu'il s'était tracée, à savoir mener le tennis national vers le toit du monde. Ceux qui l'ont connu de plus près avoueront que l'homme n'acceptait jamais que sa parole soit mise en doute .Et là, Mjid s'est fait, non pas des ennemis, mais plutôt des contestataires .Les exemples ne manquent pas.

De nombreux dirigeants ont préféré claquer la porte parce qu'ils se sentaient à l'étroit dans le bureau fédéral . Malgré ces départs fracassants, ces mêmes dirigeants, ont gardé une certaine amitié, voire un respect envers Mjid, considéré comme le doyen des présidents. Au lendemain de l'assemblée générale de 2002, d'aucuns pensaient réellement que la situation allait changer.

Un brin de jeunesse souffla sur le bureau fédéral avec l'entrée de jeunes à l'image de Khalid Outaleb du RUC ancien joueur de Coupe Davis, le docteur Mohamed Sader de Kénitra, ancien deuxième série, et quelques autres présidents de club qui arrivent pour la première fois dans ce microcosme fédéral, comme Yahya Fizazi du COC, les docteurs Mohamed Zouheir et Hammoumi du RUC, Abdelkébir Bencheikh d'El Jadida, de Wahabi et Rebbah de l'ASAS.

Parmi ces nouvelles " têtes ", quelques anciens comme Abdelkébir Haggouch , directeur du Grand Prix Hassan II, les docteurs Azima et Tazi , Mohamed Housseini de Marrakech et enfin Mohamed Bono de l'OM, coopté par l'assemblée. Mjid, un peu pris par d'autres occupations , notamment par sa fondation, ne pouvait assister à toutes les réunions , délégant ses pouvoirs au comité mais au fil des semaines le climat s'était profondément détérioré entre les membres du bureau , au point que Haggouch, qui perd la commission technique au profit de Khalid Outaleb, et les docteur Tazi et Hammoumi vont présenter leurs démissions qui seront acceptées par le président.

C'est la première déchirure .Va suivre une seconde, quelques mois plus tard quand un groupe de dirigeants constitué de Fizazi , Benchikh, Sader , Wahabi et Rebbah. décide de geler son activité Khalid Outaleb est propulsé à la tête du Grand Prix Hassan II, mais l'idylle avec le président ne dure pas longtemps. L'année suivante l'ex joueur international est contraint de geler ses activités au même titre que le groupe des contestataires. Khalid se dit démoralisé, lui qui était plein d'enthousiasme au lendemain de son élection par l'assemblée générale. Il est vrai qu'avec Amine Ghissassi , l'ex directeur technique national, le courant ne passait pas. Les deux hommes se regardaient en chien de faïence.

Le volet technique a souvent été l'objet de litige. Outaleb claque la porte y compris celle de la direction du Grand Prix confié de nouveau à ….Abdelkébir Haggouch dont le retour était souhaité par Mjid. Ce dernier confiait à qui voulait l'entendre que désormais il ne travaillerait qu'avec ceux qui sont restés au bureau fédéral . Le divorce est dès lors consommé avec les autres membres.

C'est Yahya Fizazi qui monte au créneau et crie au scandale, appelant à la tenue d'une assemblée générale qui ne s'est pas tenue depuis quatre ans. "Le comité actuel, tempète –t-il, est illégal et je ne peux cautionner une telle mascarade. Nous sommes venus à la fédération pour apporter quelque chose de positif mais nous nous sommes heurtés à l'intransigeance d'un président qui s'est toujours opposé aux décisions que nous prenions .Il nous est plus possible de continuer ".

Le ton était donné mais Mjid , imperturbable, ne prêtait aucune attention à ce qui s'écrivait ou se disait .Pour lui, seuls les résultats sur le terrain comptaient .Surtout que les clubs ne réagissaient pas au grand dam de tous ceux qui réclament le retour à la légalité.

Même la direction des sports est quelque peu gênée par cette situation. " Il est vrai que nous n'avons pas demandé à la FRMT de clarifier la situation, confie l'un des cadres du ministère, parce que les clubs n'ont jamais réagi et nous ne voulons pas enfoncer le clou. Nous estimons que la situation va s'éclaircir d'elle-même.

Connaissant la personnalité et le caractère de Mjid, on ne peut s'engager dans un terrain glissant. Il est évident qu'il ne peut continuer sur cette voie ,et lui faudra tôt ou tard tenir son assemblée." Tout le monde est d'accord sur le sujet et même les plus fidèles savent pertinemment que seules des assises peuvent mettre un terme à tant de dissensions.
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