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Sécheresse en Méditerranée : la souffrance de l'eau

Les pluies d'automne se font de plus en plus rares alors qu'elles sont fortement attendues par les agriculteurs. Au Maroc, le taux de remplissage des barrages au 7 octobre n'est que de 42% contre 57%, il y a un an. Le déficit dépasse les 10%. En terme de

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Le Sud évidement est plus touché que le Nord. Mais d'une façon globale, la collecte de cette ressource précieuse est insuffisante et encore mal gérée. Le Maroc perd en effet chaque année 1/3 de son potentiel hydrique. L'eau s'en va simplement vers la mer.

Des mesures sont prises et elles sont axées à la fois sur la recherche de nouveaux sites pour la construction de barrages et sur le désenvasement des anciens. La problématique en effet, concernant l'envasement des barrages, est fortement posée. Outre le classique et coûteux désenvasemement, il est procédé de plus en plus à l'aménagement des bassins versants pour éviter l'érosion préjudiciable à ces infrastructures et favoriser l'utilisation optimale des barrages existants. Côté espagnol, la sécheresse est aussi présente.

Le ministère de l'Environnement a d'ailleurs déclaré que la péninsule ibérique «n'a pas été aussi sèche depuis 120 ans». La Communauté de Madrid a déclaré jeudi le niveau d'alerte 1 à la sécheresse, selon la presse espagnole qui reprend la déclaration de Jaime Palop, directeur général de l'Eau au ministère de l'Environnement.

«L'année 2005 est la plus sèche de l'histoire depuis qu'il existe des contrôles fiables». Depuis le début de l'année, il n'est tombé que 411 litres d'eau par mètre carré, soit 40% de moins qu'au cours d'une année dite «normale». Les bassins de rétention ne sont, quant à eux, qu'à peine à 37% de leur capacité.
Le niveau d'alerte 1 a donc été déclenché hier par la communauté de Madrid.


Evidemment, ceci s'accompagne de mesures de restrictions qui, pour le moment, n'affectent pas l'usage domestique mais le remplissage des piscines, l'arrosage public, celui des espaces verts et les fontaines ornementales qui ne disposent pas de système de recyclage.

L'objectif étant de réduire de 9% la consommation d'eau. Assurément, les pluies sont fortement attendues pour atténuer une situation déjà très difficile pour les cultures sèches, l'élevage extensif et l'environnement, qui a déjà connu une augmentation des incendies au cours de la période estivale. Pour Jaime Palop, c'est le littoral méditerranéen qui devrait souffrir le plus, ces prochains mois, la sécheresse s'y étant déjà installée de manière inquiétante.

Les effets catastrophiques pour l'agriculture seront minimisés si les pluies tombent d'ici là, mais cela n'empêchera pas la poursuite partielle des restrictions. Au Maroc, la situation n'est guère meilleure. La sécheresse s'est également installée de manière structurelle. Un séminaire maroco-espagnol se tiendra lundi 10 octobre à Rabat sur les nouvelles politiques de l'eau dans les deux pays voisins, indique un communiqué du ministère de l'Aménagement du territoire, de l'Eau et de l'Environnement.

Cette rencontre selon la MAP, qui sera présidée par M. Mohamed El Yazghi, ministre de l'Aménagement du territoire, de l'Eau et de l'Environnement, et Mme Cristina Narbona, ministre espagnole de l'Environnement, vise à confronter les expériences menées par le Maroc et l'Espagne dans le domaine de l'eau, Elle sera également une opportunité pour prospecter les modalités pratiques de collaboration bilatérale en vue d'un partenariat fructueux dans les domaines d'intérêt commun.

Le ministère souligne, dans ce communiqué, que si le Maroc a pu, durant les dernières années, satisfaire la demande croissante en eau grâce à une politique basée sur la construction de grands barrages-réservoirs et à l'exploitation intensive des nappes souterraines, cette politique s'avère difficilement soutenable en raison du surenchérissement des coûts d'investissement et d'exploitation, de la compétition entre utilisateurs et de l'aggravation des problèmes environnementaux.

Et d'ajouter que l'économie nationale, dans l'état actuel des choses, ne peut supporter les investissements trop lourds que nécessitent l'équipement des sites de barrages non rentables, le transfert de l'eau d'un bassin à l'autre sur de grandes distances, le remplacement de capacités perdues par l'envasement, la sollicitation d'aquifères déjà surexploités et la réduction des graves conséquences de la pollution des ressources en eau.

D'où la nécessité, d'après le texte, d'une nouvelle politique visant une plus grande efficacité de gestion pour pérenniser la ressource.
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