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Sida, grippe aviaire, pollution…: Silio Marcus «il n'y aurait pas de 22e siècle»

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«Si le 21e siècle ne respecte pas les droits de l'Homme, tels qu'ils sont universellement reconnus et n'arrête pas la pollution de la planète, alors il n'y aurait pas de 22e siècle», a averti le professeur Silvio Marcus Helmons lors d'une conférence organisée, par l'Institut marocain des relations internationales (IMRI), en collaboration avec la Chambre de commerce belgo-luxembourgeoise au Maroc, sur le thème «les droits de l'Homme : une nouvelle dimension dans les relations internationales».

Professeur émérite à la Faculté de droit de l'Université catholique de Louvain et membre du Conseil supérieur d'études juridiques de la Principauté de Monaco, M. Helmons a expliqué que les différents Traités et déclarations des droits de l'Homme et du citoyen, nés en France il y a deux cents ans et ailleurs depuis l'antiquité, font aujourd'hui partie du patrimoine de l'humanité tout entière.

Ils sont d'autant plus indispensables là où les droits de l'Homme sont souvent bafoués. Ceci étant, aux droits de l'Homme correspond toujours la notion de responsabilité humaine.

Dans notre monde caractérisé par la mondialisation de la concurrence qui favorise le Sida, la grippe aviaire, la pollution, dans ce XXIe siècle devant faire face à des catastrophes environnementales et des problèmes sociaux, l'insistance sur la notion de responsabilité de l'Homme est extrêmement importante. Sur le plan de motivation politique, de multiples illustrations prouvent l'interventionnisme des grandes puissances en Irak, Somalie, Rwanda….

«Elles prouvent également que les droits de l'Homme ne sont nullement respectés.(…) Ce sont les dirigeants dictateurs qui violent les droits de l'Homme, ce qui pose le problème de leur impunité», insiste le conférencier. «Il est vrai qu'il existe un nombre déterminé de tribunaux ad-hoc et de cours pénales pour juger les criminels de guerre et autres dictateurs, mais leur mission ne peut s'avérer efficace que si tous les Etats y adhèrent», note M. Helmons.

Ce directeur fondateur du Centre des droits de l'Homme de l'Université de Louvain a indiqué que la réalisation d'un grand village viable ne peut se réaliser qu'à la demande d'une organisation internationale, ou à l'initiative de plusieurs pays. «Ce monde auquel aspirent les populations du monde ne peut exister que grâce à l'emploi disproportionné des moyens et à la recherche définitive d'une solution aux situations délicates, juste après une limitation dans le temps de l'intervention de la force chargée de rétablir l'ordre». Il a appelé à la préservation de la dignité humaine et à l'universalité des droits de l'Homme.

Dans ce cadre, le professeur Silvio Marcus Helmons a rendu un grand hommage au Maroc pour les efforts entrepris dans le domaine des droits de l'Homme. Il a témoigné qu'il avait constaté une énorme évolution et un grand changement survenu depuis sa première visite en juin 1966 dans notre pays. Cette avancée démocratique a été d'ailleurs mise en exergue par Jawad Kerdoudi, Président de l'IMRI qui a tenu à préciser qu'une «véritable prise de conscience a eu lieu depuis 1990, au Maroc «, avec la création du CCDH et de l'IER.

M. Kerdoudi a estimé que «le Maroc a été mis sur les rails de la défense des droits de l'Homme, et peut servir d'exemple aux autres pays en voie de développement». Dans ce sens, il a cité la réforme du code de la famille qui accorde aux femmes de nouveaux droits et la nouvelle loi incriminant la torture et «prévoyant des peines sévères contre les coupables». Un débat franc et responsable s'est par la suite engagé au cours de cette conférence à laquelle ont été conviés Patrick Vercauteren Drubbel, nouvel ambassadeur de Belgique au Maroc, Nancy Rossignol, Consul général de Belgique à Casablanca, René Perez, représentant de la BEI (Banque européenne d'investissement), Dr. Bezzari, du Groupement belgo-marocain de biologie clinique et d'analyses médicales, ainsi que des professeurs universitaires, des membres du Collectif démocratie et modernité, des représentants de plusieurs organisations de défense des droits humains au Maroc et des médias nationaux.

A signaler qu'à l'image de l'IFRI (France) et de l'Institut européen de la Méditerranée, l'IMRI, créé en 2003 sous forme d'association à but non lucratif, est animé par des chercheurs et des praticiens. Il s'agit d'un organisme indépendant qui a pour mission de valoriser l'image du Maroc à l'international.
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