Menu
Search
Mardi 23 Avril 2024
S'abonner
close
Mardi 23 Avril 2024
Menu
Search
Accueil next Mondial de l'Automobile 2006

Une femme dans la course à la présidentielle

No Image
Dix candidats, dont pour la première fois une femme, se présentent à l'élection présidentielle mercredi en Tanzanie, où le ministre des Affaires étrangères Jakaya Kikwete, candidat du parti au pouvoir, est le grandissime favori à la succession de Benjamin Mkapa.

Les élections générales, prévues initialement le 30 octobre, avaient été reportées après le décès de maladie d'un candidat à la vice-présidence d'une petite formation d'opposition. Aux élections législatives, qui se tiennent également mercredi, le parti au pouvoir part aussi grand favori.
Le 30 octobre, seul l'archipel de Zanzibar, qui dispose d'un statut de semi-autonomie, avait élu son exécutif local.

Se conformant à la Constitution tanzanienne, qui interdit plus de deux mandats consécutifs et qu'il n'a pas tenté de modifier pour rester au pouvoir - contrairement à d'autres chefs d'Etat africains -, M. Mkapa a annoncé son retrait de la présidence après dix ans de pouvoir. Il a ainsi ouvert la voie à l'élection d'un quatrième président tanzanien depuis l'indépendance en 1961.
Candidat du Parti révolutionnaire (Chama Cha Mapinduzi, CCM) qui domine la vie politique du pays depuis 1961, le ministre des Affaires étrangères Jakaya Kikwete apparaît sans véritable rival au scrutin.

Agé de 55 ans, il a dirigé sans interruption la diplomatie tanzanienne pendant les deux mandats de Benjamin Mkapa et fait partie des instances dirigeantes du CCM. Face à lui, les neuf autres candidats apparaissent comme des faire-valoir. Parmi eux figure pour la première fois dans l'histoire politique du pays une femme, Anna Claudia Senkoro, 42 ans, également la plus jeune des postulants. Infirmière affectée à l'administration pénitentiaire, elle a fondé le Parti du progrès de Tanzanie (TPP).

Le principal opposant, Ibrahim Lipumba, se présente pour la troisième fois au scrutin présidentiel. Ancien professeur d'économie à l'université de Dar es Salaam, il fut conseiller économique du prédécesseur de Benjamin Mkapa, Ali Hassan Mwinyi, et a notamment travaillé pour la Banque mondiale.
Ancien du CCM, Augustine Mrema, 60 ans, se présente lui aussi pour la troisième fois à la présidentielle, après avoir été au début des années 90 ministre de l'Intérieur puis vice-Premier ministre.

Pour sa campagne, Jakaya Kikwete a mis en avant le bilan de son mentor. La Tanzanie a préservé au cours de la décennie passée sa paix intérieure alors que ses voisins des Grands lacs (Burundi, Rwanda, RDCongo) sombraient dans la violence à grande échelle.
Le pouvoir met également en avant son bilan économique, même si la Tanzanie figure en 2005 parmi les 18 pays les plus pauvres de la planète bénéficiant de l'annulation de leur dette par le G8.

En 2004, l'inflation avoisinait les 4%, contre 27,1% en 1995. La croissance a atteint 6,7% en 2004, contre 3,6% dix ans plus tôt. Les recettes fiscales de l'Etat ont également fait un bond spectaculaire: elles sont passées de 37,4 millions USD/mois en 95/96 à 140 millions USD/mois actuellement.
A contrario, les opposants attaquent les insuffisances de ce bilan, mettant notamment en cause la corruption du régime, favorisée selon eux par le monopole du CCM sur le pouvoir depuis 1961. Les 36 millions d'habitants du pays figurent toujours parmi les plus pauvres de la planète.

L'opposition dénonce également la politique du régime sur l'île de Zanzibar. Elle conteste la victoire du parti au pouvoir, entachée de fraudes selon elle, à l'élection de l'exécutif local organisée le 30 octobre.
Lisez nos e-Papers