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Développement humain et liberté

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Que renferme le concept de développement humain dont il est question aujourd'hui? L'interrogation est d'autant plus pertinente qu'il y a à peine quelques années, il était question de "développement économique", de "décollage" perçu comme préalable à des réformes politiques et sociales touchant aux libertés publiques et au bien-être social. S'agit-il d'un simple lifting d'ordre terminologique où au contraire, l'expression d'une nouvelle orientation sur la base d'une philosophie en totale rupture avec une certaine conception "économiste" du développement ?

On doit le concept de développement humain à l'économiste indien Amartya Sen dont l'apport majeur en économie est d'avoir permis de repenser la pauvreté dans des termes non plus seulement monétaires - comme c'était le cas dans le paradigme utilitariste - mais également en termes de libertés d'être et de faire à travers les notions de "capabilités" et de "fonctionnements".

Pour Amartya Sen, le développement consiste avant tout à permettre aux citoyens de mener le genre de vie qu'ils veulent en mettant à leur disposition les moyens nécessaires pour qu'ils soient capables de faire ce choix, dont l'éducation et le savoir, l'accès aux services sociaux de base mais également les moyens d'ordre politique dont la démocratie.

Développement humain et liberté sont étroitement liés selon cette conception. Un analphabète, un démuni ou un sans emploi, ne peut exercer sa liberté quels que soient les droits politiques dont il pourrait se prévaloir. De même le bien-être social ne serait pas réalisable sans qu'il soit accompagné de liberté. Le développement humain consiste en définitif à mettre à renforcer la capacité du citoyen à exercer sa liberté.

L'influence de cette conception est manifeste dans le rapport mondial sur le développement humain du PNUD. Dans le dernier rapport, on peut lire : "A moins que les gens pauvres et marginalisés ne puissent influencer l'action politique aux niveaux local et national, ils auront peu de chance d'accéder équitablement à l'emploi, aux écoles, aux hôpitaux, à la justice, à la sécurité et aux autres services de base."

Le Maroc ambitionne-t-il de s'inscrire dans cette perspective ? La lecture de la synthèse du rapport sur le développement humain le laisse penser.
Si c'est le cas, ce serait une nouvelle page de l'histoire de la pratique économique et politique qui est en train de s'ouvrir.
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