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«le Conseil national se réunira samedi pour décider du sort des scissionnistes»

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L'homme qui nous a répondu au téléphone paraissait serein et déterminé à faire face à ses détracteurs. Il a expliqué que «la réunion de ces derniers a été tenue sans respecter la moindre règle des statuts du parti». M. Ikken a ajouté : «leur décision de me destituer est juridiquement illégale parce que seule une commission constituée à cet effet par le Bureau politique est, selon les statuts, habilitée à prendre une telle sanction. C'est de l'enfantillage !». Il a souligné que l'instance suprême du parti, à savoir le Conseil national composé des délégués de toutes les provinces du Royaume, se réunira samedi prochain pour décider du sort des «putchistes».

Désormais, la guerre est ouverte entre le député de Khémisset, Bouazza Ikken et le conseiller de Nador Mohamed Fadili, pour s'emparer de la présidence du pari de l'Union Démocratique (UD). Au fait, la contestation du président de l'UD s'organise autour d'un «noyau» formé de plusieurs députés, conseillers, et simples militants, qui se sont réunis, dimanche 29 janvier dernier, à Rabat pour destituer le président Ikken.

A l'issue de cette réunion «tenue secrète», selon les propos du président déchu, le bureau politique de l'UD a décidé d'écarter Bouazza Ikken de la présidence du parti et de geler ses activités en tant que membre du bureau politique. Et pour cause, l'éventuelle fusion avec le Mouvement populaire (MP) et le Mouvement national populaire (MNP) dans un seul parti pose problème. Ikken ne veut plus de la création d'un grand parti haraki. Il a toujours voulu garder son autonomie.

Certaines sources proches du pôle haraki mettaient le désir de Bouazza Ikken de repousser toute tentative d'union sur le coup de l'inimité qu'il voue à Mahjoubi Aherdane. Ce dernier devrait assumer la fonction de président honorifique de l'Union des mouvements populaires, tandis que Mohand Laanser assurerait le secrétariat général et M. IKKen serait son adjoint. Poste que le président de l'UD a refusé.

Dans un communiqué parvenu au «Matin», l'UD a précisé que M. Ikken n'a pas respecté les décisions du bureau politique et du statut du parti, notamment celles relatives à cette fusion.

Le bureau a donc désigné Mohamed Fadili à la présidence du parti, pour en assurer la gestion administrative et financière et le représenter à tous les niveaux en perspective de la fusion avec le MP et le MNP.

D'autre part, le bureau a réitéré «la décision du parti, prise à l'unanimité, de concrétiser la fusion avec le MP et le MNP, convaincu qu'il est que les groupements partisans forts constituent le meilleur moyen de faire face aux défis futurs que devra relever le pays à tous les niveaux». Commentant cette décision, Ahmed Moussaoui, ex-ministre de la jeunesse et des sports et membre du bureau politique de l'UD, a déclaré à notre confrère «Assahra Al Maghribia» que «c'est le changement fréquent d'opinion de M. Ikken au sujet de la fusion avec les deux autres partis harakis et ses propres prises de décision qui ont précipité son éviction de la tête du parti». M. Moussaoui a également confirmé la décision du bureau politique de fusionner avec les mouvements populaires. Il faut noter que cette affaire n'est pas une première dans les annales des partis politiques au Maroc. Les précédents qui ont le goût du «déjà vu» ne manquent pas. L'on se souvient de ce 5 juillet 2004, lorsque 25 membres du bureau politique de l'Union démocratique avaient voté une motion de défiance pour écarter ce même président du parti.

Quelques jours plus tard, ils reviennent sur leur décision. «Ils avaient demandé pardon et nous les avions excusés et réintégrés au sein des instances du parti», a commenté M. Ikken.

A rappeler que l'UD, issu d'une scission du MNP, avait tenu son congrès constitutif en novembre 2001 à Rabat. Il édite un journal en langue arabe intitulé: «Al Ittihad Addimoukrati». Parmi les principaux objectifs inscrits dans ses statuts, l'on cite l'attachement aux institutions et aux valeurs sacrées de la nation, la défense de l'intégrité territoriale du royaume et la contribution à la consécration de l'Etat de droit et de la pratique démocratique dans les domaines politique, économique, social et culturel.

Le Parti vise également à oeuvrer pour le renforcement de la régionalisation et de la décentralisation et l'instauration d'un équilibre entre les régions et les catégories sociales. De même qu'il se propose de rendre justice au monde rural et d'accorder un intérêt particulier à l'enfance, aux démunis et aux handicapés. En octobre 2002, l'UD avait accueilli le nombre record de 17 députés.
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