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«Il existe un potentiel de croissance pour les produits marocains aux Etats-Unis»

Interview Israel hernandez, Sous-secrétaire d'Etat américain au Commerce

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LE MATIN : Quel est l'objet de votre visite au Maroc ?

Israel hernandez :
Ma visite entre dans le cadre des efforts visant à consolider les relations économiques et commerciales des Etats-Unis avec le Maroc. Il s'agit d'examiner les opportunités de partenariat qui s'offrent aux deux parties. Le Maroc est un partenaire important pour nous, il a une économie des plus fortes en Afrique et il est le deuxième pays arabe avec qui nous avons signé un accord de libre-échange. Nous allons rencontrer le ministre du Commerce et de l'Industrie, ainsi que le responsable de la douane. Nous allons également visiter un certain nombre d'entreprises ici.
Avec le ministre du Commerce et de l'Industrie, nous allons avoir des discussions sur la manière de faire bénéficier ce département du savoir-faire et de l'expertise américains et voir surtout comment l'aider à se doter des outils qui lui permettraient de tirer le meilleur parti des opportunités offertes par l'accord de libre-échange.

Quelles opportunités l'ALE offre-t-il aux entreprises américaines et marocaines?

Il est évident que de plus en plus d'entreprises américaines invertissent au Maroc. Cela dénote une amélioration du climat des affaires et l'existence d'un potentiel de croissance.
Il y a une base de consommateurs de part et d'autre. Je crois que beaucoup de produits marocains trouveront des clients aux Etats Unis. Il est vrai que l'éloignement géographique n'est pas un avantage pour nos deux pays, mais vous avez à présent une plateforme logistique de taille : le port de Tanger Med. Cette structure portuaire nous permettra de dépasser ce handicap et d'assurer un transport plus efficace et plus rapide de nos produits respectifs.

Vous n'êtes pas sans savoir que les Etats-Unis reçoivent des produits des quatre coins du monde. Il s'agit d'un marché hautement concurrentiel. Cela dit, plusieurs produits marocains ont rencontré un certain succès aux Etats-Unis. Il s'agit surtout du textile et de l'agroalimentaire. Cela démontre qu'il existe un potentiel de croissance pour les produits marocains chez nous. Il faut continuer à travailler dans ce sens et surtout faire un effort pour se forger une image forte là bas et à terme un label Maroc pour se démarquer.

Une étude récente présentée à Rabat par le Moroccan Americain Trade and investment Center a montré que les entreprises américaines méconnaissent le Maroc. Comment espère-t-on développer les partenariats dans ce contexte ?

J'aimerais bien voir cette étude dont vous parlez. Personnellement je pense qu'il y a beaucoup d'entrepreneurs américains qui connaissent bien le Maroc.
Mais il faut savoir aussi qu'à côté des grandes entreprises, il existe aux Etats-Unis quelque 25 millions de petites et moyennes entreprises. Forcément, elles ne connaissent pas tous les marchés. Mais je pense que s'il existe des opportunités réelles de partenariat ou d'investissement, ces PME sont prêtes à examiner et à s'intéresser de près au Maroc. Il s'agit surtout de faire un effort au niveau de la formation et de la sensibilisation de notre part et bien sûr de la part du Maroc également.
Cela dit, je pense que vous serez surpris d'apprendre le nombre important d'entreprises américaines qui connaissent votre pays.

Quel regard portez-vous sur les réformes économiques et politiques engagées au Maroc ?

Il est clair que les réformes qui ont été engagées ont contribué à la croissance. Je pense que pour maintenir ce rythme de croissance et atteindre le taux de 5 %, il faut continuer sur la même lancée. A ce titre, il est primordial de créer plus d'opportunités d'affaires et partant d'emplois. Il faut investir aussi dans les infrastructures. Les chantiers ouverts doivent être menés à bien. Vous avez une population jeune et qui a donc besoin de travail. Vous avez des industries, mais qui sont plutôt basées sur l'agriculture. C'est pourquoi il faut jouer la carte de la diversification des industries pour pouvoir booster la croissance. Il y a lieu aussi d'identifier les secteurs à fort potentiel et de les développer.

Chez nous, le taux de croissance est de près de 5 %, le taux de chômage est de 4 à 5 % et nous avons pu créer près de 8 millions d'emplois au cours des 5 derniers mois. Mais pour autant, nous continuons à travailler, à innover et encourager l'investissement afin de préserver ces acquis En tous cas, je considère que le Maroc a fait des réformes importantes, qui ont eu des résultats très positifs ces dernières années. Je pense qu'il a établi une bonne base pour la croissance.
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