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“Nous sommes en train de simplifier les procédures relatives aux subventions”

Les professionnels gardent espoir d'une bonne récolte

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Interview - Mohand Laenser, ministre de l'Agriculture, du développement rural et des pêches maritimes

Où en sont les mesures qui ont été annoncées en septembre dernier pour la promotion de l'agriculture ?

Cette année, les mesures ont été renforcées. Structurelles, elles visent à moderniser l'agriculture. Nous avons agi sur les mesures traditionnelles comme la disponibilité des semences sélectionnées et l'accompagnement des agriculteurs sur le plan des analyses du sol. Nous en avons pris aussi de nouvelles beaucoup plus renforcées. C'est le cas des intérêts du Crédit agricole où nous optons pour la première fois pour le système bancaire : 5 % ou 5,5 % selon la nature.

Cette réduction permettra de rapprocher les conditions de financement de l'agriculture de celles des autres secteurs sociaux et d'élargir la clientèle du Crédit agricole. Ceci permettra la relance des investissements dans ce secteur, qui a besoin d'une mise à niveau structurelle.

C'est également le cas pour les équipements en systèmes économes d'eau pour permettre à l'agriculteur de mieux rentabiliser cette denrée. L'Etat intervient aujourd'hui à raison de 60 %. Il s'agit aussi de la mécanisation. Au lieu d'un plafond de 60.000 dirhams accordés actuellement pour l'achat du tracteur à l'agriculteur (75.000 dirhams pour les coopératives), le plafonnement sera de l'ordre de 90.000 dirhams par unité, quel que soit le bénéficiaire.

Ces mesures sont-elles activées à l'heure actuelle ?

Elles sont carrément en application. Nous travaillons sur la simplification des procédures. Il ne suffit pas de subventionner. A côté des subventions, il faut en effet prendre les garanties pour que les crédits de l'Etat ne soient pas dilapidés. Ce sont des procédures quelquefois assez lourdes. Aussi, a-t-on pensé à les simplifier.

Ces mesures sont-elles activées à l'heure actuelle ?

Nous avons beaucoup de projets. Nous travaillons sur trois axes, notamment la valorisation de l'homme. Nous faisons un travail non seulement de vulgarisation agricole, mais aussi de formation. Nous voulons, en effet, former les jeunes agriculteurs et les fils d'agriculteurs au métier à travers le partenariat avec la société civile. Récemment, nous avons renouvelé une convention cadre avec la fondation BMCE Bank pour promouvoir le développement dans le monde rural. Nous apprécions vivement cette action destinée aussi à revaloriser le métier d'agriculteur.

Nous travaillons sur le sol. Nous préparons en ce moment tous les textes concernant la réforme du statut des terres. Nous avons déjà commencé avec la mise en valeur agricole. Nous travaillons sur les terres collectives, sur les textes qui permettent la vente et l'achat des terres par les sociétés à l'étranger. Toutes ces mesures visent à simplifier notre système foncier qui s'avère parfois un obstacle à l'investissement.

Le troisième élément de notre action est relatif à la modernisation et la valorisation. Dans ce cadre, on retrouve plusieurs choses comme l'eau, une grande préoccupation aujourd'hui au Maroc. En ce qui nous concerne, nous travaillons à l'heure actuelle sur la modernisation. Nous allons passer à la subvention ou à la maîtrise des prix des engrais. Nous préparons une législation sur les cultures « bio » et celles organiques pour permettre aux agriculteurs de se lancer dans ces niches. L'arboriculture est également un programme d'une plus haute importance. Depuis deux ans, nous développons des programmes dans ce sens, notamment l'olivier. Nous travaillons sur toutes ces filières. Tout cela pour dire que les réformes dans ce secteur sont très lourdes et variées. Nous œuvrons filière par filière sans oublier la production animale sur laquelle également nous agissons sur le plan des viandes et du lait. Je pense que nous obtiendrons des résultats assez intéressants.

N'avez-vous pas de craintes quant à cette saison agricole à cause du retard de la pluie ?

On a un peu tardé. Mais, on n'est pas en retard. Le plus dangereux n'est pas le fait que la pluie ait tardé mais qu'elle ne se poursuive pas. C'est plutôt cela qu'il faut craindre. Mais, j'espère que la saison continuera normalement pour que nous ayons une bonne récolte.

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Les mesures de promotion


Il est à rappeler que cinq mesures ont été annoncées par le ministère de l'Agriculture, du développement rural et des pêches maritimes en septembre dernier en faveur des agriculteurs. Il s'agit en premier lieu de réduire le taux d'intérêt des crédits destinés à l'agriculture. Le taux qui était de 11 % et 12 % va être ramené à 5,5 % pour les crédits d'investissement et 5 % pour les crédits de campagne.

L'économie de l'eau est un autre point non moins important que la baisse du taux d'intérêt. La campagne agricole sera caractérisée par le relèvement des taux des subventions accordées à l'équipement des exploitations en systèmes d'irrigation économes en eau. Au lieu de 30 % et 40 %, les taux atteindront 60 %. L'ensemble des bassins hydrauliques bénéficiera de cette mesure. On veut aussi examiner la possibilité d'exonérer la participation des agriculteurs investissant dans les équipements d'irrigation localisée. Le troisième point est relatif aux prix des engrais

Par ailleurs, la mécanisation, qui n'est pas encore à la hauteur des aspirations, connaîtra elle aussi des mesures incitatives. Le secteur doit impérativement se moderniser. “Pour simplifier les modalités d'octroi de ces aides, on procédera à la fusion entre la prime à l'investissement et la subvention accordée au tracteur en une seule aide, et à l'uniformisation des aides entre les individus et les coopératives”, explique le ministre de l'Agriculture.

Enfin, il était nécessaire de penser à la relance du secteur sucrier. Aussi, a-t-on procédé à l'augmentation des prix à la production et des primes octroyées à ces cultures. Depuis 1996, leur prix n'a pas été révisé.
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