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«Regarder plus vers les nouveaux membres de l'UE»

111view : Adrian Cioroianu, ministre des Affaires étrangères de Roumanie

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Toutes les prémices sont réunies pour encourager les échanges économiques entre le Maroc et la Roumanie

Le Matin : C'est votre première visite officielle au Maroc, quelles sont vos attentes ?

Adrian Cioroianu :
La Roumanie entretient avec le Maroc depuis des décennies de très bonnes relations, que nous comptons développer. Le Maroc et la Roumanie se trouvent, pour des raisons spécifiques mais assez convergentes, dans une nouvelle phase de leur histoire. Votre pays connaît une évolution remarquable vers la modernisation et la démocratisation, cours imprimé avec courage et détermi110n notamment après 1999.

La Roumanie, désormais membre de l'Union européenne (UE) et de l'OTAN, a tourné la page de son passé récent. Avançant vers la modernité, nos deux pays se rapprochent de plus en plus – et nous devons profiter de cette évolution et en tirer les conséquences au profit de nos peuples. C'est dans cette logique que s'inscrit ma visite. Je rencontrerai de hauts responsables issus des élections du 7 septembre dernier pour faire le point de nos relations.

Je renouvellerai l'invitation que le Président de la Roumanie a adressée à S.M. le Roi du Maroc de visiter notre pays, éventuellement dans le contexte d'une tournée en Europe centrale, car dans notre région, après l'adhésion de nos pays à l'UE, la donne a radicalement changé.

L'agenda de votre déplacement comporte des entretiens avec des responsables marocains. Quels seraient les sujets au menu de vos discussions ?

Nous allons signer des accords de coopération dans le domaine des investissements, de la culture et des médias.
D'autres accords, dont certains sont en phase finale de négociation, restent à être signés prochainement lors d'une visite au niveau des Premiers ministres soit à Bucarest, soit à Rabat.

J'espère aussi inciter l'intérêt du gouvernement marocain à regarder plus vers les nouveaux membres de l'UE, dont la Roumanie, car toutes les prémices sont réunies pour encourager nos
échanges.

Le Maroc souhaite un statut avancé avec l'UE. Compte tenu de l'expérience réussie de votre pays, quel soutien pouvez-vous apporter à cette demande ?

Nous saluons le souhait du Maroc de resserrer les relations avec l'UE, en l'occurrence sous la forme d'un statut avancé dans le cadre de la Politique européenne de voisinage (PEV).
Nous attendons donc avec intérêt les résultats des
débats qui auront lieu à l'intérieur du groupe mixte de réflexion sur le contenu et les contours concrets que peut prendre le statut souhaité par le Maroc.

La Roumanie participera à côté de ses partenaires
européens aux programmes ENPI (Instrument européen de voisinage unifié et de partenariat) déroulés au Maroc.
Je pense que la Roumanie peut y fournir une expérience utile, en tant que pays qui vient d'achever le processus de transition.

Concernant le Sahara marocain, Washington et Paris ont réitéré leur soutien au projet d'autonomie pour nos provinces du Sud. Aujourd'hui, quelle est la position de votre pays ?

Notre pays a depuis toujours adopté une attitude de neutralité et d'impartialité à l'égard du conflit du Sahara. La Roumanie considère que la stabilité de la région est primordiale, aujourd'hui encore plus qu'hier, et encourage une solution négociée sous l'égide de l'ONU.

La nouvelle évolution du dossier créée après l'élaboration du plan d'autonomie, la résolution 1754 du Conseil de Sécurité de l'ONU ainsi qu'après l'ouverture des négociations directes entre le Maroc et le Polisario soulève l'espoir de paix et d'une reprise de la normalisation dans la région. La Roumanie s'est prononcée aussi en faveur d'un prolongement du mandat de la MINURSO pour les mois à venir.

Que pensez-vous de la proposition de l'Union
de la Méditerranée avancée par Nicolas Sarkozy ?


Nous analysons en ce moment le projet français, animés par la même volonté de renforcer le dialogue et la coopération des Etats du sud de l'UE. Nous considérons que l'espace méditerranéen doit profiter davantage du cadre généreux offert par les stratégies, les projets et les programmes qui existent déjà dans l'UE. Il faut surtout éviter de multiplier des initiatives parallèles pour faire fructifier au maximum le potentiel offert dans le cadre actuel du dialogue méditerranéen.

Vous vous êtes démarqué de la solution prônée par le représentant de l'ONU pour le Kosovo. Pourquoi ?

La position de la Roumanie sur le statut du Kosovo est bien connue – et à ce titre nous partageons des préoccupations communes avec d'autres Etats membres de l'UE. En tant que pays situé dans la proximité de cette province, la Roumanie a le devoir de signaler à ses partenaires européens les risques que peut courir une solution préétablie.

Nous considérons que l'issue doit être conforme au droit 111110nal et qu'elle doit éviter de conférer aux minorités des droits collectifs, car le droit 111110nal reconnaît et consacre uniquement les droits individuels pour toute personne appartenant à une minorité ou autre.

La solution dans ce dossier ne peut apparaître que suite à un accord des deux parties ou à une résolution du Conseil de Sécurité.
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Coopération

Le ministre roumain des affaires étrangères, Adrian Cioroianu, effectue à partir du jeudi 8 novembre une visite officielle au Maroc, à l'invitation de Taïeb Fassi Fihri, ministre marocain des Affaires étrangères et de la Coopération. Les deux ministres feront le point des relations bilatérales.

La visite prévoit des entretiens avec le Premier ministre Abbas El Fassi, le président de la Chambre des représentants Mustapha Mansouri, le ministre de l'Economie et des Finances Salaheddine Mezouar et le président de la Commission pour les Relations extérieures et la Défense de la Chambre des représentants, Fouad Ali El Himma.
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