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De la nocivité du sac plastique

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Entre deux et trois milliards de sacs plastiques par an ! Tel est le chiffre annoncé jeudi par Mohamed Elyazghi, ministre de l'Aménagement du territoire, de l'Eau et de l'Environnement et que le Maroc produit chaque année. Entre 20 et 30% de sacs plastique sont produits par le secteur informel, c'est-à-dire qu'ils ne répondent à aucune norme, d'hygiène notamment et autres. La consommation du sac plastique, assure-t-il, atteint 250.000 de tonnes (250 millions de kg) par an. Chiffres plutôt inquiétants , dira-t-on, tant il est vrai que la tendance est d'une part vers une consommation élevée et effrénée, qui ne s'arrêtera pas de sitôt. D'autre part , le citoyen consommateur ne semble jamais se poser la question sur un produit colporté dans des gestes quotidiens d'autant plus banals qu'ils sont quasi invisibles.

Les campagnes marocaines, les champs , les rues dans les villes – grandes ou petites – sont chaque jour le réceptacle effrayant , jonchés de milliers de sacs plastique devenus familiers pour nos yeux de spectateurs passifs et assoupis. Noirs, bleus, blancs, ils flottent, voyagent sous les poussières , s'amoncellent dans les décharges et donnent de nos paysages une image plutôt désolante.

Qu'ils résistent des centaines d'années avant d'être détruits, comme le dit le rapport que le ministère de l'Environnement vient de rendre public, voilà qui ne nous rassure point. Qu'ils soient nocifs pour la santé, c'est encore une sombre perspective, car de ce « mal nécessaire », peut-on vraiment se défaire ? Et si oui, comment ? Le gouvernement lance un plan sur la base d'un projet de décret «traitant des conditions et des mesures relatives à la fabrication et à la consommation des sacs en plastique».

Il met en œuvre un partenariat avec l'Agence française pour le développement pour une meilleure gestion des sacs plastique dans le cadre d'un plan d'action en deux phases : l'une urgente et l'autre plus ou moins étalée sur quatre ans. Une campagne de sensibilisation est prévue au niveau des fabricants, des consommateurs et des ONG. Les premiers sont interpellés pour fabriquer des sacs dégradables ou biodégradables, qui ne résistent pas à leur propre destruction ou à celle de l'homme, comme c'est le cas aujourd'hui.

Une société française a déjà lancé un tel spécimen, appelé Neosac, qui semble s'introduire au Maroc, notamment dans les supermarchés et les grands commerces. Sa caractéristique ? Il se dégrade au bout de deux à trois mois. Il faut s'en réjouir, car les millions de sacs qui traînent de partout, cumulés depuis des années, dévorés par des animaux comme les moutons dans des champs, ne sont pas seulement des produits dangereux pour l'homme, ils peuvent être aussi le revers de la médaille d'un développement non maîtrisé, d'une croissance sauvage, synonyme de pollution.
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