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Accueil next Salon international de l'agriculture de Meknès

Les exportations, une affaire de diplomatie

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La promotion économique du Maroc à l'étranger est une affaire de diplomatie. Les ambassadeurs de la Nation doivent, en effet, véhiculer l'image la plus fiable du pays aux différents partenaires étrangers. Cette action fondamentale valorise les richesses d'un pays et facilite leur écoulement sur les marchés internationaux.

L'ouverture des frontières rappelle parallèlement l'urgence des échéances… Le Maroc a tout intérêt d'augmenter ses potentialités à l'export pour équilibrer sa balance commerciale. Les enjeux sont clairs. La problématique est la même à l'échelle planétaire.

Reste que le Maroc s'est timidement inscrit dans cette démarche pourtant salutaire de sa compétitivité en dehors des frontières. La prise de conscience est pourtant là. Les actions se perpétuent et se multiplient pour satisfaire cette volonté exprimée par la plus Haute autorité du pays. En clair, les 130 ambassades du Maroc doivent être les premières forces de frappe pour vendre l'image Maroc à l'étranger.

Le ministère des Affaires étrangères et de la Coopération devra centraliser les actions dans ses bureaux et fédérer une politique clairement définie en vue de l'optimisation de ces opérations promotionnelles. Car la promotion du produit «Maroc» ne s'appuie pas uniquement sur une campagne de communication ratissant large ou sur des catalogues d'agences de voyages.

Son efficacité dépend de l'utilisation efficiente de tous les canaux existants pour véhiculer les informations les plus valorisantes et les plus fiables relatives au pays. La promotion économique est également conditionnée par ce schéma. Cette analyse ne date pas d'hier. Le ministère des Affaires étrangères et de la Coopération s'y emploie. Sa mission première le justifie.

Les occasions ne manquent pas. Celle de la seconde table ronde organisée conjointement par ce ministère et l'Association marocaine des exportateurs (ASMEX) en septembre dernier, avait déjà permis de dresser une série de recommandations pour améliorer la promotion économique nationale. A l'issue de ce long débat, les Actes de cette manifestation, dont les débats ont été orientés autour de «l'approche géoéconomique de la promotion du Maroc à l'étranger», viennent d'être diffusés une année après…

Celle-ci réunissait officiels et représentants des entreprises. Le but est clair à savoir créer un véritable pont entre les deux partenaires de telle manière à fluidifier l'information sur les produits et services destinés à l'export. «L'amélioration des capacités exportatrices d'une économie n'est, en aucune manière, le fruit d'une ou de quelques mesures isolées, fiscales ou réglementaires quelles que soient leur importance ou leur pertinence.

Elle ne peut être que le produit d'une politique économique globale et volontariste découlant d'une vision claire et faisant appel à la participation et à l'implication de tous». Mustapha Mechahouri, ministre du Commerce extérieur, aurait bien cerné la problématique. De son côté, Omar Hilale, secrétaire général du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération, a insisté sur l'importance de la diplomatie économique et la mobilisation des postes diplomatiques. Une des recommandations préconise une rencontre entre les exportateurs et les ambassadeurs marocains à l'étranger.

La première question à débattre entre ces deux populations porterait sur les attentes des opérateurs en matière de diplomatie économique. La promotion de l'économie du Maroc passera également par la mise en place d'autres actions. Primo, l'ouverture auprès de l'ASMEX et du CMPE d'une banque d'informations sur l'offre exportable marocaine en matière de produits et services accessibles aux conseillers économiques a été fortement recommandée par les participants à cette table ronde.

Secundo, l'encouragement et l'assistance des opérateurs exportateurs à la construction de sites web contenant l'ensemble des informations demandées par l'importateur étranger et ce, en plusieurs langues ont été identifiés comme prioritaire. Tertio, le développement d'une relation interactive entre les exportateurs et les services économiques des ambassades et des consulats notamment en matière de veille et d'intelligence économique a été également retenue comme axe essentiel au service de la promotion économique.

La liste des recommandations est longue. On citera, entre autres, l'incitation des entreprises exportatrices à se constituer en consortiums pour accéder aux grands marchés internationaux. Les textiliens ont bien retenu la leçon et certains consortiums sont déjà opérationnels. L'avantage d'une telle organisation est double. Les entreprises regroupées autour d'une telle entité permettront d'offrir une capacité de production plus importante aux donneurs d'ordre étrangers. La mutualisation des coûts corrobore largement la démarche.

Dans une approche sectorielle, la promotion commerciale pourra être améliorée si plusieurs actions sont entreprises. Il s'agira tout d'abord de sensibiliser les opérateurs économiques au Maroc à l'intérêt et à la primauté d'un produit plus qu'un autre en fonction des études réalisées. L'encouragement des entreprises à créer des services dédiés exclusivement à l'export est également essentiel. L'efficacité de la promotion commerciale passera aussi par la formation des opérateurs économiques sur le commerce international et les techniques de l'exportation.

En matière d'investissements, l'efficacité de la promotion dépendra de la qualité des échanges entre les différentes parties concernées. C'est dans cette optique que les participants à la table ronde avaient préconisé la programmation d'une réunion annuelle entre tous les intervenants publics et privés en matière de promotion d'investissements.

La contribution commune de la DIE (Direction des investissements extérieurs), des CRI (Centres régionaux d'investissements), de la CGEM (Confédération générale des entreprises du Maroc) et de l'ANPME (Agence nationale pour la promotion de la PME) devra déboucher sur la confection d'une banque d'idées de projets consultable en ligne. Elle permettra, en effet, d'orienter les opérateurs étrangers vers les secteurs prioritaires.

Dans une approche régionale, les recommandations pour la promotion économique ont été bâties chacune selon les spécificités des régions économiques. titre d'exemple, la promotion économique en direction des pays d'Afrique visera à aider les exportateurs marocains à se regrouper et à s'implanter sur les marchés africains en créant des circuits commerciaux et en développant le partenariat ave des chaînes de distribution.

Les actions promotionnelles sont multiples. Certaines sont exclusives à ces pays, d'autres sont générales et se rattachent à toute autre zone géographique du globe. En direction des pays arabes, les efforts promotionnels devraient être concentrés selon les orateurs sur l'investissement et le tourisme. Sur ces marchés, les actions sont nombreuses.

Vers les pays d'Asie et l'Océanie, les experts ont recommandé d'emblée le renforcement des services économiques auprès des missions diplomatiques marocaines. Les pays asiatiques gagnant en compétitivité, le Maroc devra, en effet, rapidement se positionner.
Le voyage de Fathallah Oualalou, ministre des Finances et de la Privatisation, à Singapour en témoigne…

Drainer les investissements représente la motivation principale. Le développement des échanges commerciaux en représente le second. Vers l'Amérique, la complexité des marchés impose une étude exhaustive qui identifiera les secteurs, les produits et les marchés porteurs de la région. Sur le plan légal, il s'agira pour les organismes officiels d'éclairer les exportateurs marocains potentiels sur la réglementation phytosanitaire et la saisonnalité en vigueur existant dans chaque pays concerné.

La création de représentations consulaires dans les pays tels que le Canada, le Mexique, le Brésil et les Etats-Unis d'Amérique faciliteraient également la mise en relation entre hommes d'affaires marocains et leurs homologues. D'autres actions sont prévues.

Elles visent essentiellement à combler le déficit en terme de communication sur le Maroc quant à ses atouts, ses caractéristiques (sociales, économiques, juridiques, politiques) et ses fondements.

Enfin, vers l'Europe, la promotion économique devra passer par une meilleure coordination des différents programmes promotionnels sectoriels. Pour y arriver, le renforcement des services économiques tant sur le plan humain que matériel et ce, dans les plus importants pays européens, est plus que bénéfique. Investir le marché européen sur de nouvelles niches est également ressorti du débat.

Bref, la panoplie de recommandations devra, sans plus tarder, faire l'objet d'un plan d'actions. La mise en œuvre et le suivi seront portés, non seulement, par la diplomatie à un niveau de négociation élevé mais par les opérateurs privés. Ensemble, ils devront trouver les bons dosages pour orchestrer une diplomatie économique efficiente.

Les éléments de la nouvelle stratégie en matière d'investissements


Principaux forces du Maroc
Une démocratisation du système politique.
Une situation géographique stratégique.
Des indicateurs macro-économiques performants.
Un cadre juridique et institutionnel incitatif.
Ouverture sur le marché européen et les marchés mondiaux.
Secteur privé, premier employeur et investisseur.
Emergence de nouveaux secteurs potentiels.

Faiblesses du Maroc
Une économie vulnérable aux conditions climatiques.
Relative faiblesse de l'investissement privé.
Complexité des procédures administratives.
Lenteur au niveau de la procédure judiciaire.
Taux de chômage relativement important.
Coûts de facteurs de production relativement élevés.
Existence de régions économiquement moins développées.
Source : Ministère des Affaires étrangères et de la Coopération et ASMEX
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