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Les chiites défendent un Irak fédéral

12 Janvier 2006 À 13:21

Un puissant leader chiite, Abdel Aziz Hakim, a défendu jeudi un Irak fédéral, au risque de crisper les partis sunnites qui veulent un régime central fort et craignent que leur région ne soit privée des richesses pétrolières concentrées dans le nord et le sud du pays.

Dans une adresse à l'occasion de l'Aëd al-Adha, dont des extraits ont été diffusés jeudi par la télévision publique Iraqia, M. Hakim, chef du Conseil suprême de la révolution islamique en Irak (CSRII), a cité des lignes rouges à ne pas franchir pour la conclusion d'alliances pour le prochain gouvernement.
Il a souligné notamment «la nécessité de ne pas toucher à certains articles de la Constitution». «La question de la formation de régions autonomes ne peut faire l'objet de marchandages», a-t-il ajouté.

La Constitution adoptée par référendum le 15 octobre consacre le caractère fédéral de l'Irak, et le parti de M. Hakim, d'abord réticent, s'y est rallié et défend actuellement une région autonome dans le centre et le sud du pays.
Les sunnites, qui habitent des régions dépourvues de pétrole, sont farouchement opposés au fédéralisme, même s'ils ne remettant pas en cause le statut d'autonomie des trois provinces kurdes du nord du pays.
Ils ont obtenu lors de l'élaboration du projet de Constitution la possibilité d'amender le texte, avec comme arrière-pensée de faire barrage à des régions autonomes dans d'autres régions du pays.

C'est ce qu'a d'ailleurs rappelé l'un de leurs leaders, Adnane al-Doulaëmi, le chef de la liste de la Concorde nationale aux législatives du 15 décembre.
«Il y a un article dans la Constitution sur l'amendement et nous sommes déterminés à changer tout article qui risque de conduire à une partition de l'Irak», a-t-il déclaré sur la télévision privée Ash-Sharquia.

«Nous sommes d'accord pour donner plus de pouvoirs aux provinces pour renforcer la décentralisation, mais la création de régions autonomes à Bagdad, dans le centre et dans le sud menace l'unité du pays», a-t-il dit, avant d'ajouter: «Nous le rejetons et nous défendrons l'unité de l'Irak».
Dans des voeux télévisés à l'occasion de l'Aëd diffusés mercredi, M. Hakim a espéré l'aboutissement des pourparlers pour la formation d'un gouvernement «avec la participation de tous les Irakiens dans les prochaines semaines».

Il a vu dans le taux de participation de près de 70% aux législatives un «signe de l'unité des Irakiens, qui ont fait le choix du processus politique et non pas celui des fidèles de l'ancien régime et des takfiris», les groupes extrémistes.
M. Hakim a affirmé qu'il revenait à sa liste, celle de l'Alliance irakienne unifiée (AIU), de désigner le prochain Premier ministre, conformément à la Constitution et en raison de «la victoire qu'elle a remportée aux législatives selon les résultats partiels».

Sur un autre plan, l'armée américaine a annoncé avoir tué six rebelles et blessé un septième dans des opérations mercredi.

Deux des rebelles tués portaient des ceintures d'explosifs, a indiqué l'armée dans un communiqué, sans préciser le lieu des opérations.

L'armée américaine a également fait état de la découverte mercredi de sept corps de personnes exécutées par balles et «portant des marques de torture» dans une station d'épuration à Roustoumiyah, à la sortie sud de Bagdad.
Dans la province sunnite d'Al-Anbar, dans l'ouest de l'Irak, l'armée a indiqué avoir fait sa plus «grosse» découverte de cache d'armes.

Enfin, Badie Arif Ezzat, l'avocat de l'ancien vice-Premier ministre irakien Tarek Aziz a déclaré au quotidien arabe Al-Hayat, que son client, détenu par les Américains, «agonise» et ne vivra pas plus d'un mois en raison d'une «embolie cérébrale et de maladies cardiaques».
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