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L'incapacité de Sharon réduit davantage la marge de manoeuvre de Bush

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L'incapacité, sans doute définitive, du Premier ministre israélien Ariel Sharon laisse l'administration américaine de George W. Bush avec encore moins d'options qu'avant, face au conflit israélo-palestinien.

«Tous ceux qui pensaient que Sharon allait dans la bonne direction, les dirigeants régionaux, l'administration Bush, tous ceux-là sont face à un vide», dit Rachel Bronson, une experte du Council on Foreign Relations.
Le président Bush, qui a pris la tête du pays en 2001 en même temps que M. Sharon, lui a, bon gré mal gré, laissé l'initiative et l'a soutenu, faute d'alternative diplomatique.

C'est Ariel Sharon qui dictait la diplomatie américaine dans cette région, à un George W. Bush qu'il serait parvenu à convaincre après les attentats du 11-Septembre que la guerre contre le terrorisme se menait aussi là-bas et qui, par nature, aurait été sensible à la forte personnalité de son interlocuteur, sont allés jusqu'à écrire certains commentateurs.

«Je ne souscris pas à cette idée que nous ayons sous-traité notre politique à Sharon», objecte Robert Satloff, directeur exécutif du Washington Institute for Near East Policy, «quand Bush et Sharon ont pris leurs fonctions, ils sont arrivés avec une appréciation différente ce qui était possible et opportun».
Mais, poursuit-il, «la clairvoyance de Sharon a été de se rendre compte que la traditionnelle diplomatie bilatérale (avec les Palestiniens), n'était plus adaptée; c'est pourquoi il a adopté une approche unilatérale», forçant de manière plus ou moins abrupte la main de M. Bush.

Pour Arthur Hugues, ancien diplomate à Tel Aviv et ancien haut fonctionnaire du département d'Etat dans l'administration Clinton, quiconque lui succèdera «n'aura certainement pas la force de Sharon, sa popularité» auprès des Israéliens.

Mais «les Etats-Unis devront travailler dur avec quiconque sera élu ou formera le gouvernement, probablement un autre gouvernement de coalition».
L'administration américaine a obstinément refusé de s'exprimer sur les conséquences qu'auraient le retrait de M. Sharon. Mais, devant l'incertitude générale, les Etats-Unis devraient commencer à court terme par observer les législatives palestiniennes et israéliennes du 25 janvier et du 28 mars, les résultats du mouvement radical Hamas, la faculté des héritiers politiques de M. Sharon à gérer ce qui leur est légué, ainsi que l'évolution des violences. «L'administration Bush est très favorable à la politique de Sharon de retrait de Gaza et d'une partie de la Cisjordanie», dit Mme Bronson, «elle ne pense pas que (l'ex-travailliste) Peres a la crédibilité pour le faire et que Netanyahu (nationaliste de droite) le fasse. Elle ne va pas se mêler d'une bataille intérieure».

Les Etats-Unis devraient «faire tout leur possible, même s'il n'y a pas beaucoup de moyens de pression sur le Hamas, pour qu'il n'augmente pas la violence sur le terrain». Sinon, «c'est le plus sûr chemin vers un gouvernement Netanyahu».
L'ascension du Hamas est une préoccupation majeure: «Si les sondages ont raison, si le Hamas fait un bon score, on exhortera l'administration Bush à durcir le ton vis-à-vis de l'autorité palestinienne et peut-être à suspendre diverses programmes d'aide économique», conjecture M. Satloff.

Mais, s'accordent à dire les analystes, les grandes initiatives diplomatiques ne semblent pas pour demain. La «feuille de route» est en mauvais point. «Sans ce qui est arrivé à Sharon, cela aurait quand même été une période où on essaie de maintenir la stabilité et la mise en oeuvre des accords déjà passés», dit M. Hugues. «L'administration va voir ce qui est faisable, personne ne veut aller plus loin dans le chaos», dit M. Satloff. Mais, a-t-il ajouté, «c'est une évaluation assez saine que de penser que l'heure n'est pas encore venue d'une solution diplomatique».

Sharon souffrait d'une maladie cérébrale non diagnostiquée
Le Premier ministre israélien Ariel Sharon souffrait d'une maladie cérébrale qui n'a été diagnostiquée que durant l'hospitalisation consécutive à son accident vasculaire cérébral (AVC) début janvier, rapporte mardi le quotidien Haaretz.
Cette maladie des vaisseaux sanguins irriguant le cerveau (cerebral amyloid angiopathy, CAA) augmente le risque d'hémorragie cérébrale et interdit l'administration au patient d'anticoagulants.

Or, les médecins, qui n'avaient pas diagnostiqué cette maladie lors de la première attaque cérébrale du Premier ministre le 18 décembre, lui avaient justement administré des anticoagulants pour diluer d'éventuels caillots.
Le 4 janvier, M. Sharon a été conduit d'urgence à l'hôpital Hadassah d'Al Qods pour une hémorragie cérébrale massive. Il a été opéré à trois reprises et placé dans un coma profond duquel les médecins ont commencé à l'en sortir progressivement lundi.

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