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Le PPS sort des sentiers battus

Le parti du livre propose un retour à l'Etat providence

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Contrairement à ses amis de la Koutla (USFP et Istiqlal), le PPS résiste dans la tendance technocratique d'un programme chiffré à outrance. Il doit être d'abord un acte pédagogique qui traduit une vision et de grandes orientations.

«Nous sommes contre un programme qui ressemblerait à une auberge espagnole, contre la logique purement comptable», a lancé Abdelahad El Fassi, membre du bureau politique, lors d'une rencontre jeudi à Casablanca. Un rendez-vous qui n'a pas tenu toutes ses promesses, puisque les chefs d'entreprise n'ont pas été légion, alors que le parti comptait sur leur présence.

Le discours du parti n'aurait, de toute façon, pas plu au pragmatisme et à l'esprit de concurrence libre que le monde de l'entreprise prône avant toute autre considération. En effet, certaines idées du programme, présentées par Abdelwahed Souheil, membre du bureau politique, rappellent le bon vieux temps de l'Etat providence ou du plan Marshall. A tout bout de champ, le responsable érige l'Etat en principal acteur dans le développement. «Nous ne sommes pas un parti libéral. Le marché par sa simple force ne peut résoudre les problèmes du pays», estime A. Souheil.

Pour lui, l'Etat doit d'abord se mobiliser et autour de lui les secteurs public et privé en partenariat avec les collectivités locales et les régions. Face à cette idée, qui n'est pas forcément désuète, la réalité est tout autre. L'Etat est en train de céder ses derniers bastions à coup de privatisations et de concessions, souvent effectuées à la va-vite comme pour se débarrasser d'un fardeau. Le PPS, en voulant ressusciter un Etat démissionnaire, semble vouloir voguer à contre-courant des choix de ses compagnons socialistes et conservateurs.

Même au sujet de la création d'emploi, le parti prône la dynamisation de la politique des grands travaux et la promotion du monde rural. Deux chantiers qui nécessitent l'intervention de l'Etat. A l'image de l'USFP, le PPS table sur la création de 2 millions d'emplois à l'horizon 2012, soit 400.000 par an. Aujourd'hui, les emplois créés sont de l'ordre de 275.000 par an, à peine de quoi résorber les 250.000 nouveaux venus sur le marché.

Le stock de chômeurs ne peut être apuré que si, effectivement, les promesses du parti du livre sont réalisables.

Dans une autre optique, certaines idées du PPS sortent du lot et méritent réflexion. Pour Mohamed Said Essaâdi, membre du bureau politique, le développement ne se résume pas uniquement aux grandes infrastructures.

Il estime que les facteurs non économiques, comme la mobilisation du potentiel humain, peut être le chemin du salut. L'investissement dans les ressources humaines occupe la troisième place parmi les orientations du programme, juste après l'emploi. Autre idée novatrice et, somme toute, fort intéressante, est la nécessaire ouverture de l'entreprise sur le marché intérieur. M.S. Essaâdi estime, à ce propos, que l'entreprise, que ce soit dans l'agroalimentaire ou le textile, n'est pas condamnée à se développer que par l'exportation. Mais encore une fois, le responsable épingle et l'entreprise et l'Etat.

Ce dernier, tonne M.S. Essaâdi, «accorde 21,5 MMDH de cadeaux fiscaux qui ne sont pas totalement motivés».
Et le responsable d'enfoncer le clou : «il faut surfiscaliser l'investissement non productif et la spéculation boursière. L'impôt doit avoir un rôle de justice sociale», déclare-t-il sous le regard scrutateur et inquiet d'Ismaïl Alaoui, secrétaire général du PPS qui a assisté au débat sans faire de commentaires. Serait-ce que les rouges
n'arrivent pas à accorder leurs violons ?
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Deux flèches dans l'armure de l'USFP

Le programme du PPS ou sa vision, comme préfère dire ses concepteurs, est axée
sur quatre grands objectifs : l'emploi, le développement humain, la promotion du rôle de la femme dans le développement et la lutte contre la corruption.

Le parti prône aussi une politique de la ville, qui marie le développement économique à une bonne qualité de vie.
Il est, également, très critique au sujet de l'aménagement du territoire qui n'aurait pas tenu toutes ses promesses.
L'on relève facilement là une pierre lancée dans la mare de l'USFP et de son ministre Mohamed El Yazghi.

Une autre flèche décochée dans l'armure du parti de la rose touche cette fois-ci à l'éducation, en appelant à réhabiliter l'école publique et l'intégration par le savoir.
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