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Un village abandonné

Situé dans une des communes les plus riches, Moulay Abdellah Amghar fait pâle figure

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Habité par environ 6.000 âmes et distant du chef-lieu, El Jadida, d'environ 10 km, le site du village de Moulay Abdellah Amghar offre une vue panoramique sur l'Atlantique. Mais cette vue ne doit pas faire oublier les difficultés quotidiennes qu'endurent les habitants qui vivent dans le dénuement le plus complet.

Actuellement et en dépit de sa situation géographique, le village de Moulay Abdellah Amghar connaît une certaine léthargie et son développement est négligé depuis bien longtemps même si sa commune est l'une des plus riches du Maroc avec un excédent de plusieurs milliards. Etrange phénomène au village Moulay Abdellah où le temps a été laissé au temps.

Cette cité historique voient tous ses chefs-d'œuvre se délabrer, ses bâtisses et ses maisons s'effriter dans la plus grande indifférence des responsables. D'autre part, le moussem de Moulay Abdellah Amghar de renommée mondiale n'a été doté d'aucune infrastructure hôtelière n'a été aménagée par les responsables concernés afin de sortir cette localité de l'état de dénuement dans lequel elle se trouve surtout en été!››.

Mais, ce ne sont pas seulement les monuments historiques de Moulay Abdellah Amghar qui sont en voie de disparition, mais c'est l'âme, l'histoire et le patrimoine de cette pauvre commune qui sont en train d'être bafoués. Le site de Moulay Abdellah Amghar, patrimoine architectural et culturel inestimable, a pu être préservé par nos ancêtres grâce à leur savoir-faire et à leur désir de préserver les lieux de grande importance.

Leur souci s'articulait essentiellement autour d'un seul objectif "perpétuer l'histoire" car un peuple qui ne vénère pas son histoire et son passé n'aura guère de racine et sa mémoire collective sera défaillante. Ainsi, cette localité a eu le mérite d'être sauvegardée vu qu'elle représente aussi un ‘'livre ouvert de notre histoire glorieuse''.
Ainsi, à l'entrée du village, on se rend compte que tous les travaux qui ont été engagés, soit récemment ou depuis belle lurette, sont seulement des travaux de bricolage.

Les services de la voirie urbaine: sont défaillants, les artères et les ruelles n'ont jamais été aménagées. Le délabrement général des routes comme des trous béants, des nids de poule, des voies défoncées constituent une préoccupation quotidienne pour la population même pour ceux qui effectuent un bref passage à travers cette localité. Pire encore, même les nouveaux lotissements n'ont pas de chaussées goudronnées à tel point qu'on se croirait au début du 15e siècle. D'où un questionnement sur le vrai rôle des élus et sur le mutisme total des autorités provinciale et locale.

A cela s'ajoute le fait que l'environnement ne se prête pas au maintien de la propreté: sol non cimenté, poussière et sable partout. A quelques exceptions près, tous les quartiers sont dans un piteux état. Des ordures s'amoncellent partout dégageant des odeurs nauséabondes. En fait, les décharges sauvages constituent une véritable plaie qui enlaidit la beauté de cette localité et représente un véritable danger pour la santé du citoyen. Des mendiants en guenilles, des enfants fouillent dans des décharges à ciel ouvert dans l'espoir de trouver de quoi manger.

Ces scènes sont, à elles seules, une véritable illustration de la misère qui ronge des pans entiers de la 116iété.
Pire encore, au village de Moulay Abdellah, qui est dépourvu du réseau d'assainissement et d'épuration, le déversement des déchets liquides se fait à ciel ouvert dans la plupart des rues. Ainsi, les eaux stagnantes, constituées des eaux usées des foyers, deviennent la cause de prolifération et de développement d'agents pathogènes, de vecteurs de maladies (mouches, moustiques, insectes, etc.) et de nuisances diverses. En plus, ces eaux usées non épurées provoquent beaucoup de dommages à l'environnement.

Les autorités locale et provinciale l'ignorent-elles ? Et comme le réseau d'assainissement fait défaut, les habitants n'ont d'autres choix que de se rabattre sur les fosses septiques et surtout des puits perdus. On peut se demander pourquoi la commune de Moulay Abdallah, qui est l'une des plus riches du Maroc grâce aux taxes perçues de la zone industrielle de Jorf Lasfar, n'a jamais élaboré un projet sérieux assurant l'hygiène et la propreté.

Toutefois, un travail énorme a été effectué, notamment des opérations de reboisement, le désenclavement de plusieurs douars grâce aux routes rurales, des opérations d'électrification et d'approvisionnement en eau potable. Mais toutes ces actions demeurent "insuffisantes" face aux énormes ressources financières de la commune.

Pire encore, les quelques pylônes électriques installés n'éclairent pas les lieux durant la nuit. Le manque de l'éclairage crée donc un sentiment d'insécurité dans la région. Cet état de sous-développement aigu a provoqué un chômage massif parmi les jeunes.
"C'est juste quelques emplois qui ont permis à quelques-uns d'avoir un travail en tant qu'ouvriers de la dixième catégorie", se désole un villageois qui y voit une preuve supplémentaire de la marginalisation de la localité. En conséquence, la majorité des jeunes qui ont toujours vécu de la pêche ou de la cueillette des algues, leurs seules activités et leurs principales ressources, voient aujourd'hui celles-ci réduites de plus en plus.

Les habitants continuent à vivre en tout et pour tout de maigres ressources agricoles, du travail saisonnier et surtout des pensions de retraite des émigrés. Une "manne" qui, elle aussi, se fait de plus en plus incertaine.

La plupart des habitants mettent cet état de fait sur le dos des élus. " Notre commune est très mal gérée et certains soi-disant hommes de presse du village ont été achetés!", soutiennent-ils. Par conséquent, devant cette situation dramatique, les autorités provinciale et locale ne peuvent qu'être 111pellées pour agir vite en donnant toujours des signaux forts.

Il leur est demandé de mettre en œuvre des projets de développement à impact visible. Malheureusement, constatent des observateurs, les responsables manifestent une certaine paralysie susceptible de se traduire en manque d'imagi110n car ce qu'ils veulent, c'est que ce village restera oublié et délaissé!

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Une plage polluée

Quant à la plage, elle connaît une dégradation environnementale, écologique et 116io-économique désolante à cause du déversement en mer des déchets des usines de la zone industrielle de Jorf Lasfar.

Ainsi, les plus vulnérables à cette dégradation environnementale sont les enfants, les personnes âgées et les individus souffrant de maladies cardiaque et pulmonaire. La commune de Moulay Abdellah fait face donc à des problèmes chroniques de pollution dus à l'expansion industrielle rapide récente, avec peu ou pas de respect pour des normes ou l'application des règlements.

Les industries dans cette région sont principalement des usines polluantes telles que celles des produits chimiques.

Ces industries ont besoin de nouvelles technologies écologiques, en particulier de l'équipement de conception avancée pour réduire, selon les normes imposées par l'OMS, les décharges de pollution. De ce fait, la paupérisation qui avance à pas de géant suscite un sentiment de grogne dans les rangs de la population.
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