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Les socialistes proposent un programme assez ambitieux

2 millions d'emplois sur 5 ans, une croissance de 7%

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L'USFP a eu le mérite d'être le premier à communiquer sur son programme électoral. Une démarche qualifiée de courageuse puisque, tactiquement, les risques de copiage sont grands en période de pré-campagne. En fait, plusieurs formations politiques arguaient de ce souci pour garder jalousement en secret leurs plates-formes jusqu'au moment opportun.

Car il ne faut pas perdre de vue que c'est la première expérience électorale où les idées doivent normalement séduire, au lieu des hommes ; en tout cas, c'est le principe même du mode de scrutin de liste à la proportionnelle qui, normalement, privilégie les programmes.

Pour revenir au Parti de la rose, la manière dont il a présenté ses propositions pour un Maroc meilleur, ont marqué une nette coupure avec les modus operandi d'antan. Baptisé "Une nouvelle génération de réformes", le programme de l'USFP est certes novateur, mais aussi un tantinet ambitieux. Tel qu'adopté par le Conseil national du parti du 23 juin, le programme s'engage à créer 2 millions d'emplois en 5 ans et réduire de moitié le nombre des pauvres en 10 ans.

Vœux pieux ou projections réalistes et réalisables ? En tout cas, pour y arriver, le parti doit agir sur cinq leviers, à savoir relancer le pouvoir d'achat, améliorer l'environnement de l'entreprise, moderniser l'action de l'Etat, privilégier la formation des ressources humaines, et porter la part de la recherche et du développement dans le PIB de 0,75% à 1,5%.

Par ailleurs, dans son discours de présentation, Habib El Malki, président de la commission du programme, a annoncé que son parti compte faire passer la croissance de 5 à 7%. Sur ce registre, les cadres du parti ne sont pas tous unanimes. Les plus ambitieux estiment pouvoir faire mieux pour arriver à une croissance à deux chiffres (10%). Le débat reste donc ouvert entre le réalisme d'El Malki et l'enthousiasme des jeunes du parti, jusqu'à l'approbation finale du programme.

Sur le registre fiscal, le programme propose un impôt sur société (IS), dédié aux PME, de 25% au lieu de 30, voire 35% en vigueur actuellement. Quant à l'impôt sur le revenu (IR), le parti programme une baisse de 5% et veut garantir un revenu minimum aux populations vulnérables, surtout en milieu rural, de 500 DH par mois et par foyer. Toutefois, sachant que le budget de l'Etat s'appuie à plus de 85% sur les impôts, la question se pose sur les alternatives possibles pour préserver l'équilibre budgétaire. A moins qu'un nouveau rythme de croissance pallie la presque totale dépendance du budget aux ressources fiscales.

Dans le domaine de l'éducation, les socialistes surprennent aussi par leur ambition : le programme envisage d'éradiquer l'analphabétisme en seulement 5 ans grâce à une stratégie nationale d'urgence qui mettrait à contribution l'aide internationale. El Malki a également promis de réduire la déperdition scolaire de 7 à 3% dans le court terme, et porter le nombre des bacheliers à 250.000 en 2012.

Le programme promet également d'octroyer des bourses pour l'enseignement supérieur à 60% de bénéficiaires au lieu de 44%.
Courageuse aussi, l'option de porter le budget de la Culture à 2% du budget général au lieu de 1% actuellement. L'USFP dispose de toute une batterie de mesures pour rehausser le niveau culturel presque en hibernation au Maroc.

Mais, il s'y prend à sa manière. L'idée des festivals revient comme un leitmotiv dans le discours et se déclinera par le lancement de 100 groupes de musiques par an avec toute une industrie autour.

La lecture arrive en deuxième position : le parti veut ramener le prix du livre à 5 DH pour un meilleur accès aux productions littéraires nationales et étrangères.
L'Etat est appelé, dans cette perspective, à subventionner ce concept à raison de 2DH
par livre.
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L'entreprise d'abord

L'USFP a fait de l'entreprise son vrai cheval de bataille pour les prochaines législatives. Il envisage, à ce titre, de promouvoir 5.000 PME en 5 ans par le biais d'une sorte de loi baptisée Small Business Act qui garantirait aux PME l'accès à 20% des marchés publics.

En contrepartie, la PME devra respecter un cahier des charges, lié principalement au degré de son implication dans la mise à niveau. L'autre importante mesure consiste à intégrer 25% du secteur informel dans l'économie structurée durant la prochaine législature. Pour y arriver, deux principales mesures sont en lice : promulguer une loi qui régit les métiers libres et la TPE, et mettre en place une caisse de garantie pour l'accès des entreprises de l'informel aux banques
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