Menu
Search
Vendredi 19 Avril 2024
S'abonner
close
Vendredi 19 Avril 2024
Menu
Search
Accueil next Naissance de SAR Lalla Khadija

Grogne chez les poissonniers

«On n'acceptera aucun changement qui est à même de bouleverser l'organisation du marché», affirme d'une voix très ferme une poissonnière au marché central.

Grogne chez les poissonniers
Marché central
Réunis devant leurs échoppes vidées de toute marchandise, les vendeurs de poissons et de fruits de mer du boulevard Mohammed V ont observé, le mercredi 5 décembre, une troisième grève pour protester contre la transformation d'un magasin de fleurs en une poissonnerie.

«En octroyant une telle autorisation, le président de la commune urbaine de Sidi Belyout a non seulement franchi l'éthique professionnelle des commerçants mais il a indirectement favorisé la nouvelle poissonnerie en la plaçant à l'entrée du marché à côté des snacks», déplore une vendeuse de moules. En effet, certains commerçants parlent de concurrence déloyale alors que d'autres dénoncent le positionnement défectueux de la nouvelle poissonnerie. «Les poissons doivent être étalés à l'intérieur du marché à l'abri du soleil et des poussières», constate un autre vendeur. «Faux», répond le propriétaire dudit magasin.

«Nous avons toutes les infrastructures nécessaires pour respecter les normes de congélation», explique-t-il. Cependant, cette réponse est loin de convaincre les grévistes décidés à poursuivre leur mouvement de protestation. Pour eux, les fleuristes doivent être positionnés au niveau des entrées du marché. Par ailleurs, les autres échoppes doivent sauvegarder leur répartition selon les spécialités, afin de donner une bonne image aux clients et touristes de cet ancien commerce. «Le marché central a été toujours connu pour son architecture et son organisation», indiquent-ils en unanimité. Et d'ajouter que la décision du président de la commune urbaine risque de semer le désordre dans ce centre commercial et d'encourager les marchands ambulants à venir s'y installer. De leur part, les responsables de la commune de Sidi Belyout affirment que tout vendeur a le droit de changer d'activité tant qu'il n'enfreint pas la loi. «Les autres commerçants ne peuvent pas condamner un confrère à fermer son magasin sous prétexte de l'organisation du marché», explique un responsable communal.

«Le changement de mon autorisation entre dans le cadre des projets de l'INDH parce que la vente des fleurs ne régénère plus de bénéfices», confirme
le propriétaire de la nouvelle poissonnerie.
Cependant, cette explication est loin de convaincre les grévistes. «On refuse de reprendre le travail avant de résoudre cette situation. Nous sommes ici depuis plus de 40 ans et on ne peut tolérer un tel abus de pouvoir», déplore un vendeur de poissons.

Afin de sortir de cette impasse, les deux parties doivent attendre la décision du comité d'expertise. «Cette délégation est venue le 21 novembre lors de notre première grève pour procéder à un état des lieux, mais elle n'a plus donné de nouvelle», conteste un protestataire. «Nous allons remettre notre rapport aux services de la wilaya afin de décider du bon emplacement de la nouvelle poissonnerie», souligne un membre du comité. «Les autorités locales nous demandent de patienter ; mais entre-temps, on est en train de perdre de l'argent», ajoute une autre gréviste.

Il est à signaler qu'une journée de grève engendre une perte de 4.000 DH minimum pour chaque magasin, sans compter celles subies par les snacks de poisson avoisinants, qui adhérent aussi à ce mouvement de protestation, ainsi que les grossistes de poisson qui ne peuvent plus vendre leur marchandise. Il est à rappeler que ce problème perdure depuis le mois de novembre.

Depuis cette date, le climat est très tendu entre les protestataires et le propriétaire de la nouvelle poissonnerie. «Nous avons déjà proposé au détenteur de cette autorisation d'échanger son échoppe contre un magasin de poisson à l'intérieur du marché, en vain. Apparemment, il est décidé de nuire à l'agencement de ce monument de la métropole», indique un vendeur de poisson. Selon l'amine du marché, Haj Abdellatif, le problème s'est déclenché, le lundi 19 novembre, au bureau du président de la commune quand le propriétaire de cette autorisation a refusé l'offre des poissonniers.
------------------------------------------

Etat de délabrement

Le marché central de Casablanca semble figé depuis les années 30. Il reflète le style architectural de tout le centre-ville. Connu pour ses étalages de poissons et fruits de mer et ses échoppes colorées de légumes et fruits, ce centre commercial attire un grand nombre de Casablancais et de touristes. Tout le monde vient admirer les couleurs, odeurs et ambiance d'un marché mythique. Toutefois, il est à signaler que le bâtiment du fameux marché central de Casablanca ne symbolise plus son caractère florissant. Les murs sales et le béton détérioré affichent un grand état de délabrement.

«Les responsables de la Ville ont oublié ce marché. Nous sommes actuellement obligés de collecter des fonds chez les commerçants afin de faire quelque travaux de réaménagement», indique Zohra, vendeuse de fruits de mer. Et d'ajouter que les marchands ont réuni jusqu'à présent près de 5.500 DH, mais cette somme n'est pas suffisante pour donner un coup de lifting au marché. En outre, les commerçants déplorent l'absence d'un parking propre au marché.
Lisez nos e-Papers