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Accueil next Salon international de l'agriculture de Meknès

un tableau de bord exhaustif

Le rapport élaboré par le HCP est une référence utile pour tous les partenaires intéressés par le développement humain au Maroc

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Réduire l'extrême pauvreté et la faim, assurer l'éducation primaire pour tous, promouvoir l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes, assurer un environnement durable, mettre en place un partenariat mondial pour le développement…, tels sont, en l'occurrence, les principaux objectifs répertoriés dans le rapport qui vient d'être élaboré par le HCP (Haut commissariat au Plan).

Réalisé dans le cadre du projet PNUD/UNIFEM «Genre et OMD», avec l'appui financier du Fonds japonais «Femmes et Développement» et du département pour le Développement international du Royaume-Uni, ce document exhaustif et «inédit» est un véritable tableau de bord tant il est vrai qu'il constitue, et c'est le moins que l'on puisse dire, «une référence sérieuse, utile pour tous les partenaires nationaux et extérieurs intéressés par le développement humain au Maroc».

Par le biais d'une démarche pragmatique, ce rapport donne également des éclairages fort pertinents sur les actions à entreprendre pour lutter contre certaines pandémies (sida, paludisme…) et améliorer la santé maternelle. Peaufiné à la lumière de sources statistiques fiables, dont notamment les deux recensements généraux de la population et de l'habitat réalisés respectivement en 1994 et 2004, les enquêtes effectuées par le HCP (2000-2001), sur la consommation des ménages, l'emploi ou encore les rapports d'évaluation réalisés par le même organisme ou des institutions internationales dont la Banque mondiale ou le PNUD, ce rapport passe en revue les indicateurs de performance, les contraintes ainsi que les recommandations pour l'échéance de 2015.

Partant du constat selon lequel le Maroc n'a pas encore réalisé les taux de croissance et de compétitivité de son économie qui lui permettent de créer les richesses et les emplois nécessaires, les concepteurs précisent toutefois que le Royaume est «l'un des rares pays à avoir, en matière de développement humain, une vision cohérente, des programmes audacieux, soutenus par une volonté politique forte bénéficiant de l'engagement personnel du Souverain et de l'implication de l'ensemble des partis politiques, des opérateurs économiques et de la société civile».

Et d'ajouter que cette politique converge avec les préoccupations exprimées lors du sommet du millénaire de septembre 2000, tout en constituant «un gage du succès de ses efforts pour réaliser tous les OMD à l'échéance fixée». D'emblée, elle justifie un soutien financier plus conséquent de la communauté internationale, estime-t-on en substance.

Ainsi au chapitre de la lutte contre la pauvreté, le rapport met en exergue les règles sacro-saintes de l'INDH (Initiative nationale du développement humain), expliquant que celle-ci constitue non seulement une vaste expérience, grandeur nature, de mise en œuvre de tous les principes qui animent le concept de développement humain, mais aussi une consolidation de la démocratie locale et de la territorialisation des politiques publiques économiques et sociales. C'est aussi un argument majeur pour être raisonnablement optimiste quant à l'éradication des conditions de vie les plus inacceptables, jugées désormais indignes du niveau de développement d'un pays comme le Maroc.

Synonyme de rupture avec les pratiques d'antan, cette initiative traduit en fait «un volontarisme politique fort fondé sur des politiques publiques vigoureuses plus efficaces et mieux ciblées», peut-on lire dans ce rapport.
Sur le plan de la généralisation de l'éducation, il est recommandé tout un train de mesures à même de lever les obstacles qui caractérisent le secteur. Pour l'essentiel, il s'agit, outre une réelle implication du privé, la consolidation des réformes pédagogiques, la formation des enseignants, l'amélioration de l'apprentissage des langues et l'instauration d'une bonne gouvernance en vue d'une meilleure gestion des établissements scolaires.

Les mesures de sensibilisation des familles quant à l'importance de la scolarisation et de l'alphabétisation, d'aides aux groupes vulnérables et celles ayant trait au budget et notamment un mode de budgétisation axé sur les résultats et sensible au genre sont également préconisées.
Au registre de la promotion de l'égalité des sexes et de l'autonomisation des femmes, le rapport estime certes que les femmes sont entrées en force dans l'espace public, dans la haute administration et dans les niveaux de prise de décision politique et économique.

Cependant, force est de constater qu'en une décennie, le taux de féminisation de la population active reste modeste, quand bien même il est en progression constante au cours de ces dernières années. En 2001, le taux d'activité qui n'était que de 25,6% pour les femmes (et 78,1% pour les hommes) est passé à 28,4% en 2004 (et 77,5% pour les hommes). Dès lors, bien du chemin reste à parcourir et la concrétisation de l'égalité des sexes constitue une œuvre de longue haleine.

Ainsi, les réformes et les stratégies spécifiques aux femmes déjà engagées devront être consolidées et leur mise en œuvre devra faire l'objet d'un suivi et d'une évaluation constants. Il s'agit notamment de la stratégie qui a inspiré le rapport national présenté à la Conférence de Pékin en 1995, des programmes de lutte contre la violence envers les femmes en 2002, de la stratégie genre de 2005 et surtout de la mise en œuvre du code la famille dont l'application devra faire l'objet d'un suivi rigoureux. «Ces stratégies et réformes sont relayées par des associations de femmes qui, par leur dynamisme, constituent de plus en plus une force de propositions capable de s'engager dans des partenariats constructifs aux niveaux national et international».

Concernant l'épineux problème du développement durable, le rapport indique que le coût de dégradation de l'environnement est estimé, pour le Maroc en 2003, à 13 milliards de DH par an ou encore à 3,7% du PIB (dégradation de l'eau, de l'air, du littoral, du sol, des forêts, du fait des déchets, etc.).

Si l'on tient compte de l'impact des activités humaines sur l'environnement global, est-il signalé, ce coût atteint 16,27 milliards de DH, soit 4,6% du PIB. De fait, la lutte contre ces facteurs de dégradation est limitée par des retards dans la mise en œuvre de législations et de réglementations adéquates ; des insuffisances en matière de civisme ; des incohérences d'intérêts entre les acteurs ; des retards dans la réalisation des programmes de préservation des ressources naturelles et des écosystèmes.

Au demeurant, seule une application rigoureuse des conventions issues du processus de Rio et du Plan d'action national pour la protection de l'Environnement (PANE), avec ses sept programmes fédérateurs s'avère l'unique panacée pour relever le défi d'un développement durable.

Enfin, au volet du partenariat mondial pour le développement, parmi les diligences, il est notamment prôné la mise en place d'un système commercial et financier multilatéral ouvert, fondé sur des règles, prévisible et non discriminatoire. «Cela suppose un engagement en faveur d'une bonne gouvernance, du développement et de la lutte contre la pauvreté, aux niveaux tant national qu'international». Pour autant, une démarche qui gagnerait à être relayée par un traitement global du problème de la dette des pays en développement ainsi que par des mesures d'ordre national et international propres à rendre leur endettement viable à long terme.

En coopération avec les pays en développement, il y a lieu également de «formuler et appliquer des stratégies qui permettent aux jeunes de trouver un travail décent et utile»
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