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Un grand meeting pour ratifier l'union

Le noyau dur d'un pôle de gauche en gestation

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Les signes d'union électorale entre les partis de la gauche non gouvernementale, à savoir l'Avant-garde (PADS), le Parti socialiste unifié (PSU) et le Congrès national ittihadi (CNI) se clarifient de plus en plus. Les trois formations ont décidé de tenir un grand meeting, le 13 mai prochain à Rabat, pour l'annonce officielle de l'union. D'ici là, les instances dirigeantes s'attelleront sur les formalités juridiques, dans le respect de la loi sur les partis. Elles n'écartent plus la possibilité que cette première étape puisse déboucher, à terme, sur une fusion.

C'est, en tout cas, ce que les trois alliés appellent de leurs vœux, indique-t-on. Mais il faudrait auparavant que les rugosités électorales, liées au scrutin du 7 septembre, soient aplanies. Pas plus tard que dimanche dernier, le PADS a profité de sa première session du comité central suite à son 6e congrès, tenu au cours de la deuxième semaine d'avril, pour ratifier les dispositions de l'union.

Contacté par Le Matin, Ahmed Benjelloun, secrétaire général du PADS, a souligné qu'il s'agit d'une alliance électorale, reprenant l'adage que «l'union fait la force». Le même jour, le CNI était au rendez-vous lors de la réunion de son comité central pour appuyer l'option. Pour Abdessalam Laâziz, son secrétaire général, trois commissions se penchent actuellement sur les modalités de mise en œuvre de ce rapprochement tactique.

Il s'agit de la commission des candidatures, qui regroupe deux membres du bureau politique de chaque parti. L'accord est déjà acquis sur le profil des candidatures et les critères de désignation des têtes de listes. L'ultime étape, à ce propos, reste de ficeler les prétendants pour la liste nationale. Selon la loi sur les partis, les trois formations doivent présenter des candidatures communes dans 75% des circonscriptions où elles se présentent. Les 25% restantes peuvent faire l'objet de candidatures libres de chaque parti à part. La deuxième commission a trait au programme commun. Un premier jet est déjà disponible concernant notamment l'aspect politique de la plate-forme.

Quant aux programmes économique et social, des fignolages sont nécessaires pour se conformer aux nouvelles exigences et espérances de l'électorat marocain. La troisième commission s'intéresse au sujet délicat d'un statut commun pour les trois partis. Difficile entreprise, dans la mesure où il faut respecter différentes sensibilités politiques. Au courant de la semaine prochaine, une réunion des bureaux politiques des trois formations est programmée pour en discuter. L'objectif de ce premier noyau de la gauche non gouvernementale est de créer un pôle fort à l'image de l'expérience de certains pays de l'Amérique latine.

En effet, les trois partis se rencontrent à la fois d'un point de vue historique et idéologique. Ils ont en référentiel commun un arrière-plan qui renvoie au mouvement “ittihadi”. En contact depuis quelques mois déjà, le PSU, le PADS et le CNI sont parvenus à des accords de principe à ce sujet.

Le rapprochement, ne serait-ce qu'idéologiquement, entre les trois partis ne date pas d'hier. Ils étaient tous les trois actifs dans le cadre du groupement de la gauche démocratique. Sans perdre de vue, non plus, leur présence commune dans différents associations et syndicats.
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Attaliaâ se jette à l'eau

Le PADS, sorti d'une scission de l'USFP en 1983, n'en garde pas moins les modes opératoires de son ancien parti Il peut capitaliser sur cette accointance historique pour mieux se positionner en campagne, estime-t-on. Ayant choisi le boycott électoral des décennies durant, Attaliaâ se lance désormais dans la bataille en faisant des concessions.

Finie, la fixation sur la réforme constitutionnelle à laquelle il s'accrochait. Aujourd'hui, il se contente de revendiquer la transparence au prochain scrutin. Ses militants réclamaient des garanties sous forme de lois à même de verrouiller l'usage de l'argent ou encore la clarté du dépouillement.

Lors d'une récente émission télévisée, Ahmed Benjelloun, secrétaire général du PADS, a déclaré que la participation de son parti aux élections vise à barrer la route aux courants "rétrogrades et non démocratiques".

Les prémices du changement et la démocratie qui appose son empreinte encouragent les avant-gardistes à faire le grand saut.
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