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L'ONU inquiète d'une crise humanitaire suite à la suspension de l'aide au Hamas

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Les agences des Nations unies dans les territoires palestiniens craignent une grave crise humanitaire après la suspension des aides directes américaine et européenne au gouvernement du Hamas. Washington et Bruxelles ont promis une aide humanitaire pour les Palestiniens.

Principale préoccupation : le non-paiement des salaires des quelque 140.000 fonctionnaires qui permettent de faire vivre environ 23 % de la population palestinienne, estimée à plus de 3,5 millions d'habitants.

«Il est évident que si une bonne partie des fonctionnaires se retrouvent sans salaire, des gens relativement aisés vont passer sous le seuil de pauvreté et devenir des bénéficiaires potentiels d'assistances humanitaires», a affirmé le directeur du Programme alimentaire mondial (PAM) dans les territoires palestiniens, Arnold Vercken.

«La situation n'est pas brillante, nous espérons simplement que cela n'engendrera pas une crise humanitaire à grande échelle», poursuit-il, soulignant qu'il existait «des symptômes indiquant que la situation humanitaire des plus pauvres s'aggrave».

John Ging, responsable de l'Agence des Nations unies pour le secours aux réfugiés de Palestine (UNRWA) dans la bande de Gaza, explique, de son côté, que «la population de Gaza est extrêmement dépendante de l'aide des donateurs».

«Quand elles sont réduites, cela a un impact immédiat sur le terrain», a-t-il dit. «La situation est déjà très mauvaise. Le point de passage de Karni (pour le transit des marchandises dans la bande de Gaza) est fermé, nous avons la grippe aviaire qui est loin d'être maîtrisée», a-t-il ajouté.

M. Ging se dit également inquiet des conséquences sur la situation sécuritaire. «Si les forces de sécurité ne sont pas payées, comment exprimeront-elles leur frustration, quelles seront les répercussions sur la sécurité à Gaza», s'interroge-t-il.

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a, quant à elle, mis en garde récemment contre un éventuel «effondrement» du système public de santé palestinien si les ressources venaient à manquer.

Les Etats-Unis et l'Union européenne avaient conditionné la poursuite de leurs aides au gouvernement du Hamas au renoncement à la violence, la reconnaissance du droit à l'existence d'Israël ainsi que les accords signés par les Palestiniens avec lui.

Mais, le Hamas, pour l'heure, s'y refuse. Ils ont indiqué qu'ils n'avaient pas l'intention de «punir» la population palestinienne pour avoir choisi le Hamas et annoncé qu'ils allaient re-diriger leurs aides, notamment, vers les agences des Nations unies.

Washington a ainsi indiqué qu'il allait porter son assistance humanitaire à 245 millions de dollars contre 153 millions prévus avant le scrutin de janvier.
Mais les agences de l'Onu se plaignent du manque chronique de fonds et du non-respect des promesses des donateurs. Et l'augmentation des fonds versés ne pourrait servir qu'à combler les manques existants.

«Nous manquons déjà de fonds pour les besoins identifiés. C'est notre première inquiétude», a souligné John Ging, qui a ajouté : «Notre message aux donateurs est : S'il vous plaît, donnez-nous l'argent pour les besoins immédiats».

Selon lui, seuls 14 millions de dollars ont été reçus dans le cadre d'un appel d'urgence de l'UNRWA pour 2006, qui a besoin d'un total de 95 millions de dollars. Le directeur du PAM explique que son budget n'est couvert qu'à 80 %.

Il s'attend à une augmentation de 15 à 20 % après une redistribution des aides américaine et européenne. «Dans un premier temps, nous espérons que cela nous permettra d'atteindre tous nos bénéficiaires», ajoute M. Vercken.

«Les conséquences humanitaires (de la suspension des aides) doivent être clairement prises en compte. Des solutions doivent être trouvées afin que le peuple palestinien et, particulièrement, les réfugiés, ne soient pas privés des services de base», a insisté le responsable de l'UNRWA.
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