Menu
Search
Jeudi 28 Mars 2024
S'abonner
close
Accueil next Salon international de l'agriculture de Meknès

Une croissance molle sur fond d'inflation

La progression du PIB pourrait s'établir aux environs de 2,7%

No Image
Sous l'effet d'une campagne agricole inférieure à la moyenne et d'un environnement international relativement moins porteur, les perspectives de croissance pour l'année 2007 laissent présager un éventuel ralentissement.

Selon le Haut commissariat au Plan (HCP), l'économie mondiale serait, en effet, marquée par une décélération des échanges commerciaux, ce qui pourrait se traduire par un certain tassement de la demande étrangère adressée au Maroc. En revanche, les prix du pétrole pourraient fléchir davantage après les records historiques atteints en 2006. La modération de l'inflation qui en découlerait et la baisse de l'impôt sur les revenus prévus pour 2007 seraient de nature à améliorer les revenus des ménages et à soutenir la consommation domestique.

Cette tendance serait favorisée, entre autres, par la poursuite du dynamisme des secteurs tertiaires qui devraient profiter de la consolidation des activités touristiques, de transports et de télécommunications, avec la libéralisation du transport aérien entamée en 2006 et l'arrivée de nouveaux opérateurs dans le domaine de la communication. «Dans l'ensemble, et sous l'hypothèse d'une production agricole modeste, la croissance du PIB, selon la nouvelle base 1998, pourrait s'établir aux environs de 2,7%, en glissement annuel, au cours du premier trimestre 2007», indique le HCP.

Une évolution qui se démarque très nettement de celle de 2006 et au cours de laquelle « la conjoncture nationale a été marquée par une amélioration des échanges extérieurs, un raffermissement de l'offre d'emplois et une hausse des prix de détail à la consommation». On s'attend même à ce que la croissance économique soit susceptible de dépasser les 7,4% au second semestre 2006. Il faut dire que l'économie primaire a bénéficié d'une bonne campagne céréalière (92 millions de quintaux).

En revanche, le secteur de la pêche côtière aurait subi l'impact du recul du tonnage débarqué (-16,2% à fin novembre 2006). La croissance dans l'industrie s'est renforcée grâce au dynamisme de la demande adressée aux activités des IMME, de l'agroalimentaire et de la confection.

Les exportations de cette dernière se sont, en effet, inscrites en hausse de 18,3%, au terme des onze premiers mois. D'ap l'embellie qui caractérise le secteur du BTP, ces trois dernières années, s'est poursuivie en 2006. Le secteur continue de profiter des grands chantiers et des conditions de financement attractives, avec des niveaux de taux d'intérêt bancaires relativement modérés, comme en témoigne la hausse des crédits à l'immobilier de 27,8%, à fin novembre, en variation annuelle.

De même, les services marchands ont réalisé de bonnes performances, appuyés par l'évolution favorable des activités touristiques, de transports et des communications.

Durant les onze premiers mois de l'année 2006, les nuitées touristiques ont progressé de 7,1% et le trafic aérien de passagers a réalisé une hausse de 13,3 %, par rapport à la même période de l'année 2005. «Le bon comportement des activités sectorielles traduit, en fait, l'évolution favorable de la demande intérieure. La consommation des ménages résidents se serait inscrite sur une pente ascendante en dépit de la hausse de l'indice du coût de la vie de 3,3%, profitant des gains de pouvoir d'achat induits par l'amélioration des revenus agricoles et la progression de l'emploi», indique le HCP.

Globalement, le taux de chômage s'est établi à 10%, en baisse de 0,9 points par rapport à la même période de l'année qui précède.
Pour sa part, la demande des non résidents a bénéficié de l'augmentation de 26% des recettes voyages, tandis que l'évolution de la consommation publique aurait été marquée par la baisse de 5,3% des dépenses de fonctionnement.

Par ailleurs, l'investissement a sensiblement progressé, sous-tendu par une amélioration des dépenses en biens d'équipement et une accélération des investissements en immobilier et en travaux publics.

Sur le plan des échanges extérieurs, la demande étrangère adressée au Maroc s'est renforcée de 9,2%, en variation annuelle, au cours des neuf premiers mois de l'année 2006, profitant d'un environnement international relativement porteur. La vigueur des exportations (13,1%) par rapport aux importations (10,1%), au terme des onze premiers mois de l'année, s'est traduite par un creusement du déficit commercial beaucoup moins important que l'année qui précède (6,9% contre 24,9%) et une amélioration du taux de couverture de 1,4 points.

REPÈRES
Recettes
> L'amélioration des recettes touristiques et des transferts des MRE a permis d'alimenter les disponibilités en devises.
> Les avoirs extérieurs pourraient couvrir l'équivalent de 11,9 mois d'importation.

----------------------------------------------

Investissement agricole

Les mesures d'encouragement de l'investissement agricole, décidées par les pouvoirs publics au début de l'actuelle campagne, dont notamment la généralisation d'octroi des subventions pour les semences de céréales et pour l'équipement agricole, la révision à la baisse des taux d'intérêts pour les crédits agricoles et l'extension des superficies irriguées, pourraient aider la production du secteur à s'améliorer, surtout si les conditions climatiques se présenteraient favorables durant le premier trimestre 2007.

Toutefois, elles n'empêcheraient pas la production agricole de se replier, notamment, en comparaison avec la campagne précédente, exceptionnellement bonne, avec une récolte céréalière dépassant les 90 millions de quintaux.
Lisez nos e-Papers