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Faible contribution au secteur manufacturier

Elles continuent à bouder les secteurs porteurs, comme les industries électroniques et automobiles

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Même si les petites et moyennes unités industrielles font preuve d'un dynamisme très proche de celui la grande industrie, leur contribution dans le développement du secteur manufacturier n'a pas beaucoup évolué depuis le milieu des années quatre-vingt.

En effet, leur part dans la production industrielle a fluctué entre 36 et 39%. Les exportations représentent entre 35 et 39% et la participation du secteur à l'emploi varie entre 40 et 43%. C'est ce que révèle une récente étude comparative de la PMI et de la Grande Industrie au Maroc, réalisée par la Direction des études et des prévisions financières, du département des Finances.

Cette faiblesse provient notamment d'une forte concentration de la production et des exportations des PMI. En effet, selon les auteurs de l'étude, malgré les efforts entrepris pour diversifier les activités, les résultats sont faibles. Ainsi, en matière de production, les PMI préfèrent le secteur des industries agro-alimentaires et celui de la chimie et parachimie qui dégagent, à eux seuls, plus des trois quarts de la production des PME.

Pour les exportations de la PMI, elles sont concentrées dans le secteur des industries textiles et cuir, qui assurent près de 46% des ventes à l'étranger de ce tissu productif, suivies par les industries agroalimentaires, qui réalisent près de 40% de ces exportations. En revanche, pour les secteurs identifiés comme secteurs porteurs, notamment les industries électroniques et l'industrie automobile, le dynamisme à l'export est assuré par des entreprises de grande taille. Par exemple, la contribution des PME dans les exportations du secteur des industries électriques et électroniques ne dépasse pas une participation de 1%.

En plus de cette concentration, l'étude montre que, «s'il a été démontré que les PMI affichent des taux de création d'emploi plus élevés, ce sont ces mêmes unités qui détruisent le plus d'emplois». Ce comportement asymétrique est généralement observé, précise-t-on, chez les PMI à faible niveau de productivité et pour des unités à bas salaires. Cette tendance se vérifie aussi bien lorsque l'on distingue entre firmes exportatrices et non exportatrices. En effet, les grandes entreprises exportatrices (25% des unités exportatrices) contribuent pour plus des trois quarts à la production, à l'emploi et aux exportations industrielles.

L'autre faiblesse de ce tissu productif est, ajoute l'étude, l'écart en terme de productivité apparente du travail qu'il présente par rapport aux grandes entreprises. Ainsi, le rapport entre la GI et la PMI est de deux, ce qui signifie que la productivité apparente du travail des grandes entreprises est deux fois plus importante que celle des petites. Il en va de même pour le coût du travail.

Ce dernier représente 47% pour la PMI et 33% pour la GI. Toutefois, cette réalité ne peut pas cacher la face positive de l'évolution de ce tissu productif. En effet, l'analyse de la croissance du secteur de la PMI au cours de la période 1986-2004 fait ressortir que les PMI font preuve d'un dynamisme très proche de celui la grande industrie. Durant la période étudiée, explique-t-on, les principales grandeurs économiques des deux catégories d'entreprises ont évolué au même rythme.

La PMI a même fait mieux que la GI en termes d'investissement. Ainsi, les investissements de la PMI ont enregistré un taux d'accroissement annuel moyen de l'ordre de 10% contre seulement 7% pour la grande industrie, soit un écart de trois points.n

REPÈRES
Autres recommandations :

> L'amélioration de l'accès au financement pour les PME ;
> Le développement de l'offre foncière ;
> Le renforcement du système de la formation professionnelle ;
> Le développement de la logistique commerciale.
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Soutien aux PMI

Afin d'assurer le dynamisme du tissu de la PMI, trois aspects sont à prendre en compte pour la formulation de politiques appropriées au développement du secteur, selon l'étude.

Il s'agit tout d'abord de multiplier les efforts pour accompagner la PMI dans le domaine de la formation du personnel et le choix des profils adaptés au développement du secteur. « Ce soutien permettra aux PMI d'assurer une meilleure qualification de la main d'œuvre, dans les domaines de la gestion, de la production et de la commercialisation », explique-t-on.

Deuxièmement, l'étude recommande d'aider la PMI à pénétrer les niches identifiées, dans le cadre du plan industriel «Emergence», mis en place récemment par le gouvernement, comme nouveaux métiers mondiaux du Maroc et qui seront les moteurs de la croissance à l'export. Cet appui devrait porter sur la mise à la disposition des petites et moyennes entreprises des informations détaillées sur ces nouvelles activités, des études récentes, des possibilités de partenariat avec les acteurs (internes et externes) concernés par l'activité et la mise en place d'un système de veille pour le suivi des marchés et de l'activité.

Enfin, les auteurs de l'étude appellent à inciter les PMI à investir dans l'innovation et le développement de nouveaux produits, surtout quand les activités novatrices n'impliquent pas des coûts importants et s'adaptent bien au contexte des PME. Cette orientation peut être justifiée par la présence de PME à forte croissance dans toutes les activités industrielles.
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