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le passage sera limité sur les chaînes publiques

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La publicité aura été un sujet de grand débat à la haute autorité de la communication audiovisuelle (HACA). La Radio et en particulier la télévision se sont révélées au fil du temps des supports hautement efficaces de promotion commerciale.

Un marché peut-être encore embryonnaire au Maroc, comme le précisait une étude commanditée au cours de l'année 2004 par BMCE Capital, mais elle se révèle être un marché juteux pour la publicité. Cette même enquête, suite à la ventilation des investissements publicitaires au Maroc, la prédominance de la télévision, avec une part de 50 % environ, suivie de la presse et de l'affichage urbain, avec respectivement 25% et 17 % du marché et enfin de la radio, avec les 8 % restants.

Par ailleurs, souligne la même enquête, le chiffre d'affaire global a fait du Maroc le premier marché de publicité télévisée à l'échelle de l'Afrique du Nord, générant des revenus de l'ordre de 75 millions d'euros (825 MDH), soit 72% de parts de marché, contre 16% pour l'Algérie et 12% pour la Tunisie.

"Cet état de fait s'explique par le développement précoce de la publicité au Maroc et à l'attachement des téléspectateurs à l'égard des chaînes nationales et ce, malgré la concurrence des chaînes satellitaires", expliquent les auteurs de l'enquête, en ajoutant que la présence de plusieurs multinationales, réputées pour l'importance de leur budget de communication, a favorisé le développement de la publicité télévisée au Maroc.

Faut-il alors mettre sur un même pied d'égalité les chaînes publiques, bénéficiaires des recettes d'une redevance publique – et donc de subvention publique- et les chaînes privées, ne devant compter en principe que sur leurs moyens de financement propres ?

Sur le principe, la question a été vite tranchée, mais un travail minutieux devait suivre pour préparer une réglementation aussi rigoureuse que précise dans ce domaine. Les sources d'inspiration ne manquent certes pas à ce sujet. Toutefois, il fallait sacrifier à l'exercice d'adaptation des modèles choisis au contexte national.

L'option marocaine a donc été de limiter les passages des publicités sur les ondes de radios et sur les écrans de télévisions publiques. Une limitation qui intervient tant au niveau du volume global de temps d'antenne accordé aux messages publicitaires qu'à sa répartition précise à l'intérieure des programmes et des plages horaires de diffusion.

"Chaque séquence publicitaire ne peut excéder une durée de 6 minutes. La durée totale des séquences publicitaires ne peut excéder 8 minutes par heure en moyenne annuelle. Pour une heure donnée, la durée totale des séquences publicitaires ne peut excéder 16 minutes en 2006, 15 minutes en 2007, 14 minutes à compter de 2008 ", indique le cahier de charge de la Soread, société éditrice de radio et TV 2M. Sur le principe général, les mêmes dispositions légales sont imposée à la SNRT (Société nationale de Radio télévision, diffusant la première chaîne de télévision, Al Maghribia, la chaîne
Mohammed VI du Coran (TV et Radio), la Chaîne éducative (la quatrième) et les radios radios régionales.

Une exception est accordée à la deuxième chaîne pour l'émission Télé-achat, antérieur à la préparation de la loi.
Des dispositions particulières régissent la période du Ramadan, au niveau des deux chaînes de télévision. Le plafond publicitaire est ainsi "porté respectivement à 20 minutes, 18 minutes et 16 minutes". Et les séquences publicitaires peuvent être insérées entre les émissions ou au sein des émissions ".
Le cahies de charges de la SNRT est très clair en ce qui concerne la diffusion des messages publicitaires à l'intérieur des œuvres cinématographique. Il précise ainsi que " lorsque l'œuvre cinématographique dépasse 90 minutes, sa diffusion peut être interrompue une seule fois par une durée maximale de 2 minutes ".

La HACA a donc fait montre de souplesse si l'on compare ces dispositions avec celles régissant les chaînes publiques françaises. "Dans les nouveaux cahiers des charges de France 2 (article 36), et de France 3 (article 38), les messages publicitaires sont insérés entre les émissions. On en déduit donc, qu'aucune interruption publicitaire ne peut être faite. Cette disposition concerne les œuvres audiovisuelles, cinématographiques, séries, feuilletons ou documentaires". Cependant, dans le cas français, il a été prévu des dérogations à ce principe. L'interruption n'est prévue que pour deux catégories d'émissions : les émissions sportives "comportant des intervalles" et les émissions diffusées avant 20 heures, (si elles sont composées de parties autonomes identifiées et séparées par des éléments visuels et sonores), et après autorisation du CSA (au sens du décret du 17 janvier 1990).

Le cas allemand est plus rigoureux, puisque la publicité n'intervient pas à l'intérieur des œuvres cinématographiques. Après 20 heures, par ailleurs, les deux chaînes publiques allemandes (ARD et ZDF), sont interdites de la publicité en vertu de la réglementation en vigueur dans le pays.

L'on ne sait si les télévisions nationales devront être soumises au contrôle à priori ou à posteriori de la publicité, mais un avant goût de la fermeté dont fera preuve l'autorité régulatrice leur avait été donné durant l'année écoulé, lorsque la HACA avait révélé aux deux chaînes un dépassement constaté dans les messages publicitaires qu'elles avaient programmé.
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