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«L'école, c'est le lieu de la création d'un mouvement pictural, pas celui de l'apprentissage de l'abc de la peinture»

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«Rythmes et couleurs» est le thème qu'a choisi l'artiste-peintre, Abdellatif Zine à l'exposition qui se déroule, actuellement, à l'espace de l'Hôtel Rabat. Une manifestation ayant drainé, lors de son vernissage, beaucoup de monde, dont des artistes de différentes disciplines. Etaient présents, entre autres, le dramaturge Ahmed Taîb El Alej, l'acteur Hamidou, Al-Moussiqar Abdelwahab Doukkali qui, toujours fidèle aux prestations de son ami Zine, s'est déplacé de Casablanca pour assister à l'événement.

Qui ne connaît pas ce peintre et ne respecte pas ses travaux ! Un artiste qui a su laisser ses traces dans le monde de la peinture, un homme de grands événements que l'Histoite a enregistrés au fil des années. C'est aussi un créateur, dont l'école a été prise comme modèle par nombreux de nos peintres marocains.

En observant ses œuvres, nous avons l'impression que les scènes sont en mouvement et que leurs personnages bougent. Un secret que seul son initiateur pourra nous expliquer. «Au départ, mon idée était de créer une approche et une école marocaine. J'en suis le précurseur, mais c'est le fait du hasard qui s'est réalisé un jour en voulant effacer un tableau que j'avais fait. J'ai donné un grand coup de pinceau sur la toile. Le résultat fut la création d'un mouvement qui s'est tracé sur le tableau et c'est parti de cette manière. Puis, une autre chose, très importante, le fait de vivre dans un pays en plein mouvement avec beaucoup de couleurs.

Donc, le mouvement et la couleur font l'école marocaine. Et maintenant, je suis très fier d'entendre dire: il y a du Zine qui circule partout. C'est ça l'école. Ce n'est pas les quatre murs où on apprend l'abc de la peinture, mais c'est ce que les grands ont créé comme le cubisme, l'impressionnisme...etc.». Mais, en dehors de cette école qui a pris de l'élan, Abdellatif Zine est, aussi, precursseur de l'art total avec le «trans'art», le «gnawa'art», le «music'art» et le «sport'art». Cet art total qui englobe musique, chant, danse et peinture. «Dans ma peinture, je crée le mouvement et le rêve, c'est-à-dire que je ne donne jamais de visages.

Quand vous vous approchez, vous voyez des taches successives et en vous éloignant vous distinguez le Maroc avec ses traditions, ses us et coutumes, qui font ressortir notre identité et notre civilisation ancestrale et dont nous sommes très fiers. A ce propos, j'ai lu dans l'Internet sur le site des arts plastiques un texte où un «imbécile» (excusez-moi le terme) nous traite d'école colonialiste et folkloriste. Est-ce que Dali et Picasso sont des folkloristes quand ils peignent la Corrida et autres? Dans ce cas-là, Majorelle et Matisse, qui ont peint le Maroc, sont aussi des folkloristes.

Donc, tous ceux qui peignent leur pays sont des folkloristes. Et puis, qu'est-ce que la peinture colonialiste? Je ne comprends pas. On peut peut-être comprendre qu'il est question des peintres de l'ère du protectorat. Franchement, j'ai honte de ce site et des gens qui parlent de cette manière et qui ont cet esprit colonialiste». Cette réflexion d'un Zine, fier de son pays, ne nous étonne pas et dont les créations sont chargées des mystères du quotidien marocain.
En effet, «foisonnantes et chaudes couleurs rythmées par un trait d'une rare maestria, les travaux récents de Zine perpétuent la ligne de ce qu'il est convenu d'appeler l'art néo-figuratif ou nouvelle figuration marocaine, mais ici la figuration n'est pas à proprement parler figée, elle vit intensément et c'est par vague de reflets qu'elle s'accomplit dans un mouvement de formes autonomes.

Chez Zine, les touches successives partent de l'abstrait pour converger vers ce figuratif caractéristique de son œuvre. C'est en l'occurrence la maîtrise des moyens (matériaux et gestes créateurs) qui détermine ce style particulier et à nul pareil», selon le poète et écrivain Mohamed Khair-Eddine qui qualifie la peinture de Zine d'un art nouveau typiquement arabo-africain, découlant d'une vraie inspiration et d'une grande technique de maître.

Ses scènes puisées du fin fond du pays nous transportent dans un monde de rêves d'où se dégage une force insaisissable nous invitant à s'y introduire. «Ni figuratives ni abstraites, mes œuvres sont faites de touches successives, relatant l'anecdotique du quotidien marocain, le tout en mouvement. C‘est ce qui caractérise mon approche picturale qualifiée de figuration expressive».
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