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Séminaire international sur l'aide à la gestion du littoral à Safi

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Désormais, l'idée de créer une association provinciale des élus du littoral de Safi est déjà sur la voie de se concrétiser. La conception d'une telle perspective a été au centre des débats d'un séminaire international organisé jeudi 21 septembre 2006 sur le thème fédérateur concernant l'aide à la gestion du littoral.

Organisé dans le contexte d'un projet de partenariat entre la région de Doukka-Abda et celle du Nord/Pas-de-Calais (France), ce séminaire qui s'inscrit aussi dans le cadre de la coopération maroco-française a donc été une opportunité pour les participants de se concerter sur les mécanismes et moyens à mettre en œuvre pour renforcer les capacités de maîtrise d'ouvrage dans le domaine de l'aide à la gestion du littoral.

Le projet présenté en tant que tel se devait d'envisager une approche globale et intégrée à même d'apporter des réponses à des besoins urgents en matière notamment de maîtrise de l'urbanisation, de gestion de l'érosion côtière et d'amélioration de la qualité des eaux de baignade, ainsi que de mise aux normes homologuées des campings.

Il serait urgent, dira Larbi Sabbari Hassani, wali de la région, lors de l'allocution d'ouverture, de concevoir une structure intercommunale qui s'attacherait à établir l'état actuel des lieux et préconiser les solutions appropriées pour juguler les effets pervers dus à l'urbanisation, l'industrialisation et l'exploitation entre autres des carrières sur le littoral.

Concernant les efforts déployés par les pouvoirs publics visant la mise aux normes du littoral, et plus particulièrement celle des stations balnéaires, le wali de la région a évoqué les nombreuses opérations réalisées dans ce cadre par les communes et départements ministériels intéressés, en partenariat notamment avec la «Fondation Mohammed VI pour la protection de l'environnement» qui, sous la présidence effective de S.A.R. la Princesse Lalla Hasnâa, a entrepris plusieurs actions d'envergure, citant à titre d'exemples les programmes Plages propres, Villes fleuries, Education environnementale et Amélioration de la qualité de l'air. Les résultats issus de ces actions et de ces programmes sont tellement encourageants qu'ils incitent à la persévérance et à la fédération de l'ensemble des forces et énergies.

Sitôt les allocutions de bienvenue prononcées, la séance plénière entama immédiatement ses travaux et invita alors les intervenants chargés de l'animation à se succéder tour à tour pour présenter chacun, et dans un laps de temps de 15 minutes, son exposé dont voici les thèmes abordés : présentation du littoral de la province de Safi par Habibi de l'Agence urbaine de Safi-El Jadida ; perspective d'une gestion intégrée du littoral au Maroc, puis pour un schéma régional de l'aménagement du territoire de Doukkala-Abda par Chafki (IRATEE Doukkala-Abda) ; analyse critique des études présentées par Chaïbi de la Faculté pluridisciplinaire de Safi ; présentation du projet PAD Maroc (Projet d'Accompagnement du processus de Décentralisation) par M. Lanteri, chargé dudit projet au Maroc ; présentation de l'Association nationale des élus du littoral par M. Robert et enfin le témoignage d'un élu français par Cuvillier, maire de Boulogne/mer.

Le littoral de la province de Safi présente sur le plan géomorphologique une grande diversité de sites avec notamment une alternance de parties sableuses plus ou moins étendues et des parties rocheuses, ainsi que des milieux littoraux pouvant être qualifiés de marginaux à l'image des lagunes et estuaires.
Cette zone côtière, selon une synthèse présentée par Tourari, responsable de la division de la Protection de l'environnement dans la province de Safi, comporte aussi des zones d'intérêt biologique (zones humides, embouchures d'oueds, marais maritimes, lagunes et falaises couvertes de végétation).

Certains de ces espaces ont déjà fait l'objet de mesures de classement national et/ou international. Cette partie du littoral, bien que relativement peu mise en valeur, constitue le siège même de nombreux usages et activités humaines : urbanisation côtière, activités industrielles, rejets en mer, infrastructures portuaires, pêche côtière, extraction de sables, ramassage d'algues, activités agricoles et de loisirs (camping, baignade, pêche, sports nautiques…).

Toutes ces activités interagissent plus ou moins fortement avec le milieu et sont donc en mesure d'avoir des impacts importants sur le fonctionnement et la qualité de l'écosystème côtier, notamment à cause de l'exploitation des ressources biologiques et minérales, et des pollutions accidentelles ou chroniques. L'installation aussi des infrastructures parfois lourdes entraîne une surfréquentation de certains sites, d'où les pressions exercées sur cet espace et des conflits de personnes qui peuvent en résulter à cause de la forte concurrence.

Ce littoral apparaît donc comme un espace de plus en plus convoité, soumis à une pression engendrée par une multitude d'intérêts, de contraintes et d'interdépendances.

Nécessité d'une approche globale et intégrée de la zone côtière
Ce premier constat implique, toujours selon Tourari, la nécessité d'envisager une stratégie de gestion intégrée de ce site certes fragile, mais solide sur le plan du développement pour la région. La gestion intégrée est fondée, selon lui, sur le fait que l'interdépendance étroite des activités et des ressources rend les approches sectorielles assez insuffisantes dans un contexte où la pression humaine ne cesse de s'accroître.

Pour apporter des réponses idoines à la complexité des problèmes, il convient d'adopter une démarche qui puisse permettre un lien corollaire entre les ressources côtières, leurs usages et les impacts des activités sur l'environnement, l'économie et la société. La mise en œuvre d'une telle approche conduit ainsi à la mise en place d'un processus de gestion intégrée de la zone côtière.

Pour ce qui du court terme et parallèlement à cette approche globale, il faudrait que des actions immédiates soient envisagées pour répondre aux besoins urgents des gestionnaires de l'espace côtier. Trois actions sont suggérées dans ce cadre : l'une sur le plan organisationnel et qui consisterait à créer une entité (association ou groupement d'intérêt) à même d'être une force de proposition et de décision servant d'interface entre les différents intervenants et acteurs du littoral.

La mise en place d'une entité de ce genre pourrait bien s'inspirer de l'expérience fort louable jusqu'ici menée par l'Association nationale des élus du littoral en France et dont la création remonte à l'année 1978. L'autre action, la deuxième, dûment proposée, s'impose sur le plan réglementaire : celle-ci consisterait à la mise aux normes relatives à la surveillance de la qualité des eaux de baignade, en conformité avec les critères du label international, et ce à l'image de «Pavillon bleu» délocalisé par la Fondation Mohammed VI pour l'environnement.

La troisième et dernière suggestion s'insère dans un cadre purement opérationnel et se propose d'envisager des solutions pour à la fois améliorer la qualité des eaux de baignade des plages, lutter contre l'érosion de la falaise de Safi et mettre à niveau les campings dans l'optique d'une certification de qualité environnementale internationale.

Bref, le succès incontestable de ce séminaire, le premier du genre, réside sans nul doute dans tous ces échanges fructueux entre élus et acteurs opérant sur la frange du littoral, ainsi que dans la présentation de ce projet de coopération entre la région de Doukkala-Abda et celle du Nord/Pas-de-Calais dans le domaine de l'aide à la gestion du littoral, et enfin dans le soutien fort probable par PAD Maroc.

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